Quand Everest Rocalba disparut soudainement, personne ne s’en fit une montagne. On était au tout début de Mai 68, à un moment où le jeune anarchiste voyageait beaucoup. Quand on découvrit son cadavre, par l’odeur signalé, il fallut écarter l’hypothèse d’une mort naturelle : on avait retrouvé des balles de .455 Webley dans sa boîte crânienne. Si Everest n’avait jamais violé personne, tout le monde aurait déploré son assassinat, mais ce n’était pas le cas. D’évidence, on l’avait abattu pour obéir à un certain sens de la justice. Lequel, c’est ce que l’enquête précisera au fur et à mesure que l’ordre reprend ses droits et que les ouvriers rentrent au travail à la satisfaction générale des dirigeants politiques et syndicaux du pays.
Septembre 2011 128 pages prix de vente public : 10,00 EUR ISBN : 978-2-35104-047-8 nos références : 175
« Deux degrés. Sur la route, Gilou chemine vite. Les pouces coincés sous les lanières de son sac à dos, près des épaules. Le vent froid glace ses os, brûle ses oreilles. De son nez violacé coule une goutte qu’il balaye du revers de la manche. Il est à peine quatre heures et pourtant il fait presque nuit. »
Juin 2006 165 pages prix de vente public : 12,00 EUR ISBN : 2-35104-011-2 nos références : 136
« C’est drôle comme quelques faits sans importance peuvent resurgir en vous, quelques phrases parfois et, intactes absolument, des sensations qui naguère ont traversé votre corps. Peml n’avait jamais été un rêveur de mots, qui se broyaient et s’amortissaient à sa bouche, mais de fulgurances d’un désir inexprimable, d’oppressions soudaines qui vous chavirent. Il savait comme personne vagabonder dans des vies qui n’auraient jamais lieu. Il aurait voulu avoir l’esprit funambule. Faire une carrière de lanceur de couteaux. »
Juin 2006 166 pages prix de vente public : 12,00 EUR ISBN : 2-35104-012-0 nos références : 135