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Claire l’enragée
A CONTRETEMPS n° 26, septembre 2006
Les mots et le reste : histoires d’anarchistes
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Qu’est-ce qui fait que, dans les milieux dit libres, on puisse fréquenter des années durant une personne sans rien années de sa vie ni des drames qui l’ont structurée ? C’est la question que se pose Mimmo Pucciarelli en introduction à l’entretien de Claire Auzias, dont il s’est fait le questionneur et qui est publié, à part, sous le titre Claire l’enragée. A dire vrai, l’on comprend aisément, une fois refermé ce récit sans voile, que la question se pose avec une telle acuité. Qu’elle se pose, qu’elle tarabuste et qu’elle renvoie aussi le lecteur à d’autres « enragés », disparus, ceux-là, sans laisser d’autres traces dans les mémoires qu’un qualificatif vague.
Dérangeant, le récit de vie de Claire Auzias l’est assurément. Il déchire, au sens propre du mot. Il transperce. Mais, au-delà, il restitue la dureté d’une époque, celle d’un après-Mai pathétique où se sont perdus, dans les sables mouvants d’un inacceptable retour à la normalité militante, quelques indéracinables quêteurs d’absolu.
F. G.
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