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Comment un anarchiste a découvert la Terre : Élisée Reclus
Ballast - Cartouche 39 de janvier 2019
Il voulait « promouvoir chaque plante, chaque animal et chaque vie humaine ». Communiste libertaire, internationaliste, féministe, pédagogue, végétarien et communard, Reclus est présenté dans ces pages, signées du directeur de l’Institut La Terre pour la communauté et l’écologie, comme « un modèle de l’être humain éveillé ». Si ce petit ouvrage, rassemblant deux textes, est sans conteste une ode au natif de Sainte-Foy-la-Grande, c’est le « fondateur » de la géographie anarchiste qui mobilise avant tout l’attention de l’auteur. Fort du « devenir-planétaire » de notre espèce porté par l’œuvre de Reclus (« Les développements de l’humanité se lient de la manière la plus intime avec la nature environnante. Une harmonie secrète s’établit entre la terre et les peuples qu’elle nourrit, et quand les sociétés imprudentes se permettent de porter la main sur ce qui fait la beauté de leur domaine, elles finissent toujours par s’en repentir. ») et des trois lois énoncées par ses soins (la lutte des classes, la recherche de l’équilibre et la souveraineté individuelle), Clark met en évidence l’importance vitale de sa pensée — à ses yeux éminemment dialectique — pour notre temps si hanté par l’extinction massive et le recul de la biodiversité : Reclus « offre une alternative aux formes hégémoniques de domination et d’exploitation mondialisées, corporatives et étatistes ». Autrement dit, il rend possible l’appréhension, au moins théorique, d’un monde où le centre serait « partout » et la périphérie « nulle part ». [M.L.]
https://www.revue-ballast.fr/cartouches-39/
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