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AMATÉ Gérard
De noirs orages...
Quand Everest Rocalba disparut soudainement, personne ne s’en fit une montagne. On était au tout début de Mai 68, à un moment où le jeune anarchiste voyageait beaucoup. Quand on découvrit son cadavre, par l’odeur signalé, il fallut écarter l’hypothèse d’une mort naturelle : on avait retrouvé des balles de .455 Webley dans sa boîte crânienne.
Si Everest n’avait jamais violé personne, tout le monde aurait déploré son assassinat, mais ce n’était pas le cas. D’évidence, on l’avait abattu pour obéir à un certain sens de la justice. Lequel, c’est ce que l’enquête précisera au fur et à mesure que l’ordre reprend ses droits et que les ouvriers rentrent au travail à la satisfaction générale des dirigeants politiques et syndicaux du pays.
Gérard Amaté a été métallo avant d’accéder à des métiers mieux famés et moins fatigants. C’est pour honorer la mémoire diffamée du prolétariat qu’il a écrit cette histoire criminelle, où nul policier n’apparaît.
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