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Désir, nature et société
@narlivres
@narlivres, le site bibliographique des ouvrages anarchistes et sur l’anarchisme en français a chroniqué le livre de Chaia Heller.
Se rebellant contre une « conception individuelle et capitaliste du désir et une vision abstraite et romantique de la nature », Chaia Heller en appelle à une « écologie sociale au quotidien ». Dans son ouvrage « Désir, nature et société », après avoir passé en revue et analysé l’évolution des conceptions écologistes et féministes, qui ont souvent conduit leurs adeptes dans des impasses, elle aboutit à ce qu’elle nomme « anarchisme social ». Ce qui, pour des militants libertaires européens, pourrait aller de soi et ne constituer qu’une évolution historique logique prend en Amérique du Nord l’aspect d’une rupture et d’une (re)découverte du projet anarchiste. Quitte à passer pour un passéiste, on peut alors s’interroger sur l’intérêt de s’encombrer de termes nouveaux (écologie sociale, écoféminisme, les cinq doigts du désir social, l’érotique sociale…) qui ne recouvrent qu’une réalité ancienne, l’anarchisme. Rendons aussi aux individualistes d’antan d’avoir beaucoup théorisé sur la notion de désir. Mais ce questionnement moderniste qui mène à une conception rénovée de l’anarchisme, que les militants européens, peut-être englués dans leur histoire et leur othodoxie, n’ont pas su adopter est parfaitement étayé dans l’ouvrage de Chaia Heller. Et il est bon que, par-delà l’Océan, s’établisse un dialogue, des échanges d’analyses et d’expériences pour un renouveau de l’anarchisme.
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