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Joël Fieux : Paroles et écrits
Le Monde diplomatique, mars 1987
PAROLES ET ÉCRITS. Joël Feux
L’histoire de Joël Fieux, anarchiste et antimilitariste, est celle de l’identification de ce jeune post-soixante-huitard, qui aimait Renaud et Lavilliers, aux paysans du nord du Nicaragua, victimes hier de la tyrannie somziste, aujourd’hui des incursions des contre-révolutionnaires inspirés par Washington. Depuis qu’il a quitté la France en 1980 pour l’Amérique centrale, Joël écrivait à ses amis restés à Lyon. En publiant des extraits de ses lettres et de cassettes enregistrées rapportées par ceux qui faisaient le voyage à Matagalpa, ses copains ont « voulu lui rendre la parole pour garder cette part de Joël » qui est la leur par ce qu’ils ont vécu en commun. Avec les mots de sa génération, Joël Fieux raconte l’espérance des paysans du Nord, ceux que « rien ne fera bouger », ni les raids de la Contra ni les morts accumulés. « En fait, ces principes dont je te parle, dit-il : la dignité, l’espérance, l’orgueil d’être considéré comme un être humain, un compañiero, ce sont des valeurs, comment veux-tu expliquer cela dans un article ? Ce sont des trucs sentis. »
Joël Fieux est mort le 28 juillet 1986 au lieu-dit La Zompopera, dans une embuscade tendue par la Contra. Il avait vingt-huit ans.
PHILIPPE VIDELIER
Le Monde diplomatique, mars 1987
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