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La Patagonie rebelle
COURANT ALERNATIF n° 52 - octobre 1995
Nous vivons une époque où les massacres les plus évidents sont niés et où les conséquences de faits presque oubliés rejaillissent dans le présent avec parfois une grande brutalité. La connaissance la plus juste de l’Histoire est donc toujours aussi nécessaire.
Bien des aspects de la politique argentine récente - et même latino-américain - s’éclairent à la lecture de La Patagonie rebelle. II s’agit de la description minutieuse d’événements que l’Histoire officielle n’évoque guère parce que presque rien n’a changé : les mêmes structures foncières demeurent. Immuable et évidente reste la complicité silencieuse de la classe politique, unissant la droite, le centre gauche et l’armée.
Au départ, il s’agit de grèves pour limiter l’exploitation éhontée des ouvriers des grandes propriétés agricoles de Patagonie, et des réactions des classes dirigeantes face aux revendications. L’organisation anarcho-syndicaliste patagone, particulière dans le contexte syndical argentin, devient simultanément le fer de lance des travailleurs et le bouc émissaire de la répression. Plus d’un millier de responsables et de militants syndicaux sont fusillés alors que la peine de mort vient juste d’être abolie.
Par solidarité, la vengeance des anarchistes aboutit à l’assassinat du principal responsable militaire. Puis le vengeur est exécuté à son tour. Et de même son exécuteur.
Le journaliste et historien Osvaldo Bayer a retracé cette épopée qui a bouleversé l’Argentine en 1921 et en 1922 puis il a résumé son travail en un ouvrage que nous avons traduit et que nous présentons maintenant. C’est un texte scrupuleux dans sa reconstitution historique et sa recherche de la vérité humaine de certains protagonistes.
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