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La belle époque de l’anarchisme argentin
Le Monde libertaire n° 1857 - janvier 2024

Agentine libertaire

Le mouvement anarchiste argentin naît peu après 1870 et sera toujours marqué par ses spécificités par rapport au mouvement européen. En 1897 est fondée La Protesta humana qui deviendra en 1903 La Protesta, un des rares quotidiens anarchistes jusqu’à ce jour. C’est en 1901 qu’est créée la FOA (Fédération ouvrière argentine) avec les socialistes et qui évoluera plus tard en FORA (Fédération ouvrière de la région argentine).

L’anarchisme argentin se construira autour d’une forte sociabilité ouvrière et contestataire, autour de ses nombreux journaux et de conférences, mais aussi par une réappropriation de l’espace public lors des manifestations et des grèves générales de 1902, 1904 et 1909 ainsi que la commémoration des 1er Mai. Au-delà de l’anarchisme ouvrier, l’Argentine de la Belle Époque connaîtra une importante activité d’intellectuels « bohèmes » porteurs d’une culture alternative souvent libertaire. Belle époque de l’anarchisme en forte concurrence avec le Parti socialiste argentin (PSA), tenté comme toujours par le parlementarisme et le légalisme. Période qui fut aussi celle d’une répression régulière, quelquefois féroce (5 états de siège entre 1900 et 19101 sans oublier les massacres récurrents d’ouvriers contestataires.

1915 marque la scission de la FORA entre ceux qui maintiennent la finalité « du communisme anarchique » de l’organisation et ceux partisans d’un glissement vers un syndicalisme neutre et moins radical. Après 1917, apparaît un petit courant « anarcho-bolchévique » victime de l’illusion soviétique dont les anarchistes argentins comprirent vite, comme ailleurs, la vraie nature. L’ouvrage d’Hélène Milet se termine sur l’évocation rapide de la longue lutte et l’écrasement, par les troupes du général Varela, des ouvriers agricoles et des anarchistes de Patagonie dont le combat est retracé dans Patagonie rebelle d’Osvaldo Bayer publié par l’Atelier de création libertaire en 1996, toujours disponible.

Malgré la grande qualité de l’ouvrage et ses précieuses informations sur l’anarchisme argentin, on aurait aimé un éclairage plus précis sur ce qui distinguait à l’époque, la FORA, organisation ouvrière anarchiste, du mouvement libertaire en Europe, même si l’on comprend bien ce qui la distinguait du syndicalisme révolutionnaire, dans son refus de la neutralité revendiquée dans la Charte d’Amiens.

Hugues
Groupe Commune de Paris