Avec ce nouveau titre, les éditions ACL poursuivent leur travail sur le mouvement des squats libertaires. Après les occupations parisiennes, traitées dans Parisquat, c’est au tour des squats lyonnais d’être analysés et décryptés. L’ouvrage est relativement court mais de bonne facture. La rédactrice, Clémentine Guyard, revient sur sa propre expérience des lieux autogérés de la Croix-Rousse et de la Guillotière. Les motivations et les modes de vie sont analysés finement, avec recul. Où l’on a une nouvelle fois confirmation que le squat est avant tout un mode d’expression de la jeunesse blanche issue des classes moyennes, en somme, un rite d’apprentissage. Les difficultés de la vie commune, l’ouverture à l’environnement extérieur, les modes de survie en milieu urbain, sans revenus ou presque, sont abordés sociologiquement. Reste une nouvelle fois la sempiternelle question : que deviennent les anciens squatters dix ou quinze ans plus tard ? Quels liens ont-ils conservé avec la doxa politique et le monde associatif ? Cette étude-là reste à faire. Avis aux jeunes chercheurs ! P.