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MAYOUX Jehan
Traînoir, le Fil de la nuit, Maïs, autres poèmes, etc.
Jehan Mayoux fut la vie même en sa révolte inlassable, inaltérable, la poésie. Des dates aujourd’hui, 1904-1975, ne l’enfermeront pas : ses poèmes respirent, ils témoignent d’une présence que rien n’a jamais pu domestiquer, aucune police.
Comme un oursin aux piquants de lumière, ainsi Jehan Mayoux ressemblait-il à ses images. ce qui lé séduisait, ce n’était pas le déploiement, mais l’éclat, sa densité, sa persistance. Il affectionnait la forme du proverbe ou de la comptine. Quelques mots seulement, les choses les plus humbles - oiseaux, cailloux, branches, herbes - et la, métamorphose avait lieu, merveilleuse aussitôt. Voici Les tuiles comme des écolières aux jarrets de fenouil. L’ombre de ma tête est une touffe de lavande. Tout se décante et vibre. Un peu d’eau dans le creux de la main. La simplicité, seule, inépuisable, incandescente.
Au sommeil de l’orvet
Tu ouvres les prairies
D’une main nue
D’un rire tout à fait pur.
Jehan Mayoux, poète irréductible et secret, appartient à la grande lignée surréaliste ; je le situe volontiers entre Péret et Schehadé : la féerie, la malice encore.
Pierre Dhainaut
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