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NAÏMI Kadour
Un mai libre et solidaire
La traversée de 68 par un jeune Algérien
Un soir, une camarade, Édith, et moi étudions le Petit Livre rouge de Mao. Soudain, Édith me demanda, du ton le plus suave, avec un tendre sourire :
– Et si nous faisions l’amour ?
Je l’ai fixée, à moitié surpris. En effet, nos rencontres avaient créé en chacun de nous un sentiment affectueux. Cette camarade était jolie, son corps souple et mince me plaisait, son visage aux lignes parfaites et ses yeux marron clair me charmaient. Le ton doux de sa voix me berçait. Bref, tout en elle m’enchantait. Ajoutons ce qui nous liait très fort psychiquement : nos idées communes, nos sentiments partagés.
Je répondis au sourire de ma camarade avec plaisir, puis déclarai :
– Nous n’avons pas le temps. Celui dont nous disposons doit nous servir à apprendre et à faire la révolution.
En 1968, Kadour Naïmi était étudiant en art dramatique à Strasbourg. De retour en Algérie, il fonda le Théâtre de la Mer, compagnie autogérée ; en 1973, il reprend des études en sociologie en Belgique ; depuis 1982, il réside en Italie où il s’occupe entre autres de réalisations filmiques et théâtrales.
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