Suspendu au milieu des nuages à la recherche de l’éternité

amourmimmo-pucciarelliVient de paraître, aux éditions de l’Atelier de Création Libertaire un recueil de poésies de Mimmo Pucciarelli, Nuotando fra le nuvole sospeso ad un’eternità ricercata, dans lequel Mimmo nous emporte au milieu des nuages, à la recherche de l’éternité. Les poésies, écrites entre 2006 et 2013, nous accompagnent au fil de sensations, émotions, douces et moins douces, vécues par le poète. Pour les amis de Mimmo et les lecteurs de l’Atelier de création libertaire qui ne liraient pas l’italien, nous proposons ici deux moments de poésies traduits en français.

Le premier moment ouvre le recueil. Nous le vivons à travers les yeux, et derrière les lunettes, d’un animal qui, dans le passage du français à l’italien, se féminise. Le choix de traduction est arbitraire, mais c’est tant mieux ainsi. Le second moment, choisi, presque par hasard au fil des pages, est un hommage à une couleur et le mot est déjà à lui seul tout un programme : rouge !

L’édition de ce recueil a été établie par Attilio Ianniello qui en signe aussi la présentation (disponible sur le site de la non-revue en ligne Margutte). Attilio et Mimmo ne se connaissent pas mais se sont rencontrés à deux reprises, à quelques décennies d’écart, en parcourant les chemins de la poésie, tous deux à la recherche d’une éternité plus humaine et plus juste.

Il était une fois une souris

Il était une fois
une petite souris qui ne jouait pas au tennis
n’aimait pas le football
ne buvait pas d’alcool
ne se mettait à genoux devant personne
et restait toujours toute seule
derrière ses lunettes
qui dans la cage toute sombre
ne renvoyaient pas le reflet
des yeux de la personne aimée.

C’était une petite, toute petite souris
Mais sa cage était immense
Trop grande,
Et les courants d’air l’obligeaient à respirer
Même ce qu’elle n’aurait pas voulu avaler
Elle ne supportait pas, ne comprenait pas
Les événements de sa vie
Et était donc attentive
à tous les assauts de ses congénères qu’elle repoussait sur le ring,
une poêle à la main.
Face à ces adversaires,
elle restait toujours dans son coin
sombre, incolore,
souris, souris…

Deux générations plus tard,
les cages s’étaient colorées et branchées au réseau électrique
il n’y avait plus de courants d’air
tous ses semblables avaient en poche
le même objet électronique
et la même clef sur laquelle étaient enregistrées
les données nécessaires
à la transparence humaine.

C’était sûrement une souris étrange
Qui ne supportait plus que ses petits-enfants
la prennent en photo
tout en fanfaronnant à coup de SMS
et en jouant dans les espaces virtuels.

Alors,
pour ne pas mourir étouffée
elle leva bien haut son drapeau,
tout blanc,
et appela à l’aide.
Mais la civilisation des souris avait disparu
Et elle ne reçut aucune réponse.

16 novembre 2006
Croix rousse

Rosso

Celui que tu te mets sur les lèvres
celui de cette Fiat 500 toute neuve
d’une affiche qui crie
d’un petit chat qui pleure

des fraises
des cerises
et d’une tarte qu’aurore (t’apporte)

aujourd’hui je regarde le rouge
là où s’est arrêté le soleil

rouge !

Juin 2009

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L’histoire de l’anarchisme italien est liée, par bien des aspects, à l’histoire de l’émigration italienne. Malatesta lui-même a passé une bonne partie de son existence hors d’Italie, en Amérique du Sud et à Londres (mais aussi en Égypte et ailleurs), avant son retour rocambolesque en Italie en 1919, et il était en contact avec des militants répartis aux quatre coins du monde. Le fil conducteur choisi pour ce blog offre donc un vaste champ d’investigation. Ce sera la seule contrainte que nous nous imposerons : nos « conversations » auront toutes pour point de départ les vicissitudes des anarchistes italiens dans le monde et aborderont, au fil de l’actualité, de l’humeur, peut-être aussi des réactions et des demandes des lecteurs, des sujets variés, que nous illustrerons si possible de photographies, documents d’archives, correspondances, textes traduits de l’italien…

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