Archive pour novembre 2009
L’Atelier de Création Libertaire a 30 ans
Et maintenant, une page de publicité, avec deux nouvelles, une mauvaise et une bonne.
La mauvaise, c’est que le titre de ce billet ressemble à une chanson de Vincent Delerm (qui grâce à la déconfiture de l’industrie musicale commence enfin à ne plus exister, ce dont on ne peut que se réjouir).
La bonne, c’est qu’à l’occasion de ses trente ans, tous les livres publiés par l’ACL peuvent être commandés à moitié prix, et cela jusqu’au 31 décembre 2009 – cela vaut notamment pour La liberté des peuples – Bakounine et les révolutions de 1848, mais pour tout le reste aussi.
Pour bénéficier de cette offre, il suffit de suivre les instructions contenues dans ce lien.
Je joins également à ce billet le communiqué de l’ACL à l’occasion de ses trente ans.
Bakounine au Japon
Remontons de quelques semaines dans le temps. Avant d’arriver à San Francisco, Bakounine a séjourné deux semaines au Japon, plus précisément à Hakodate (port qui venait d’être ouvert sur l’île septentrionale d’Hokkaido, mais où les étrangers n’étaient pas admis, de sorte qu’il dut rester sur le bateau) et Yokohama (qui fut la seule ville japonaise où il mit les pieds). Contrairement à son passage par l’Amérique du Nord, ce bref séjour n’a guère laissé de trace. Il existe toutefois sur cette question un long article, en deux parties, de Philipp Billingsley, de l’Université de Saint-Andrews (Ecosse). Cet article m’a été signalé par Mikhail Tsovma, que je tiens à remercier (je serai certainement amené à reparler de Mikhail dans un prochain billet).
S’agissant de l’illustration de ce billet, il s’agit d’un dessin de Charles Wirgman paru dans The Illustrated London News et qui relate l’attaque de la légation britannique au Japon (située dans le temple Tozenji à Tokyo) le 5 juillet 1861 par une bande de ronin (chevaliers sans maître) hostiles à la présence des occidentaux – soit un mois avant l’arrivée de Bakounine dans le pays. C’est que le Japon de l’époque est agité de troubles qui prennent notamment pour cible les occidentaux présents au Japon. Ces troubles ne cesseront qu’avec la restauration Meiji à partir de 1868. Dans le même temps, de nombreuses révoltes paysannes éclatent contre les grands propriétaires terriens.
Bakounine en Amérique
En septembre 1861, Bakounine se trouve depuis quatre années en Sibérie, où il a été exilé après avoir été libéré de la forteresse où il croupissait depuis 1851. C’est alors que s’offre à lui une possibilité de fuite qu’il ne manque pas de saisir. Profitant de la baisse de vigilance de ceux qui sont chargés de le surveiller (mais aussi sans doute de leur caractère corruptible), il se rend sur l’Océan Pacifique, où le capitaine d’un bateau américain en partance pour le Japon a accepté de le prendre à son bord. Il arrive à Yokohama, et de là embarque sur le Carrington, un bateau qui l’amène à San Francisco. C’est là le début d’un tour du monde qui s’achèvera à la fin du mois de décembre 1861, lorsque Bakounine arrivera à Londres, dans la maison de son ami l’écrivain et réformateur russe Alexandre Herzen.