Archive pour avril 2010

Salon du livre libertaire à Paris

siteon0Samedi 8 mai de 10h à 20h et dimanche 9 mai de 10h à 16h se tiendra à Paris le Salon du Livre Libertaire, à l’Espace d’animations des Blancs Man­teaux. C’est 48, rue Vieille-du-Temple, Paris IVe,  Métro lignes 1 ou 11 : station Hôtel de Ville. Le prix d’entrée est libre, et c’est l’occasion de rencontrer des auteurs et des éditeurs, de trouver des livres difficilement trouvables ailleurs, etc.

Pour ma part, j’y présenterai les deux livres sur Bakounine: Bakounine jeune hégélien – La philosophie et son dehors (ENS Éditions 2007) et La liberté des peuples – Bakounine et les révolutions de 1848 (ACL, 2009). Parallèlement, l’éditeur de ce dernier ouvrage, et hébergeur de ce blog, l’Atelier de Création Libertaire, tiendra un stand où vous pourrez me rencontrer si vous le souhaitez le samedi après-midi et le dimanche matin. Il est possible qu’au cours de cette période je propose aussi une discussion autour de Bakounine dans une salle spécialement vouée à ce genre de choses, dans le même Espace.

Pour finir: il existe un site Internet présentant le Salon du Livre Libertaire et sur lequel figure la liste complète des auteurs et éditeurs qui seront présents au cours du weekend.

La critique du Juste-milieu

daumier_justemilieu-50Parmi les thèmes qui courent dans toute l’œuvre écrite de Michel Bakounine, la critique du Juste-milieu est sans doute l’un des plus intéressants en ce qu’elle exprime la radicalité de cette pensée. Exposée pour la première fois en 1842 dans l’article La Réaction en Allemagne, on la trouve encore, certes transformée, trente ans plus tard, dans les derniers écrits de Bakounine.

La notion même de Juste-milieu est héritée du contexte politique de la Monarchie de Juillet – d’où la gravure de Daumier qui illustre ce billet, et qui illustre le peu d’estime qu’inspirait à l’époque le centre de l’assemblée. Le Juste-milieu, c’est l’équivalent du Marais à l’époque révolutionnaire, c’est cette partie de l’Assemblée qui, au gré des vents (car selon une formule attribuée à Edgar Faure, ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent!), va s’allier avec la droite ou avec la gauche. Ou encore, comme l’écrit Bakounine en 1842, prétendant citer un journal français au moment de la révolution de Juillet: « le côté gauche dit: 2 fois 2 font 4, le côté droit dit: 2 fois 2 font 6, et le Juste-milieu dit: 2 fois 2 font 5 » (dans le volume Bakounine jeune hégélien, Lyon, ENS Editions, 2007, p. 121).

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Comme tant de personnages intéressants, mais aussi comme l'anarchisme, dont il est considéré à raison comme l'un des fondateurs modernes, le révolutionnaire russe Michel Bakounine (1814-1876) a mauvaise réputation : apôtre de la violence, faible théoricien, radicalement extérieur au champ intellectuel européen, on ne compte plus les griefs qui lui sont adressés.
Toute une partie de ce blog consistera d'abord à corriger cette image, erronée non seulement parce qu'elle consiste à projeter sur la personne de Bakounine les fantasmes construits à propos de l'ensemble du mouvement anarchiste, mais aussi parce que Bakounine n'est pas seulement l'un des premiers théoriciens de l'anarchisme. En consacrant ce blog à Bakounine, nous entendons ainsi présenter toutes les facettes de sa pensée et de sa biographie, depuis les considérations familiales de ses premières années jusqu'aux développements théoriques anarchistes des dernières, en passant par son inscription momentanée dans la gauche hégélienne et par son panslavisme révolutionnaire. Nous nous permettrons également quelques excursus, dans la mesure où ils pourront contribuer à éclairer la biographie et la pensée de notre cher Michka ! Le tout sera fonction des envies, de l'actualité, des réactions de lecteurs, et contiendra autant que possible de la documentation sous forme d'images et de textes.
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