Archive pour mai 2012

Avenue Bakounine dans « Le plus mauvais groupe du monde »

couverture-plus-mauvais-groupeSuite du feuilleton sur les rues qui portent le nom de Michel Bakounine ! Cette fois, ce n’est pas une rue de Morlaix ou de Tomsk, ce n’est même pas tout à fait une rue de cette planète puisqu’il s’agit d’une avenue du monde imaginaire construit par l’auteur portugais de bande-dessinée Jose Carlos Fernandes dans son album Le plus mauvais groupe du monde (Cambourakis, 2009). Je remercie Anatole Lucet d’avoir attiré mon attention sur ce petit détail.

Dans ce monde, qui semble tout droit sorti d’un roman de Borgès, et où les personnages, qui portent des noms qui rappellent l’Europe centrale, exercent des professions telles que « denteleur de timbres », « contrôleur municipal de briquets », « vérificateur météorologique » ou encore « cryptographe de seconde classe », l’avenue Bakounine croise l’avenue Thomas More. Au carrefour de ces deux artères, un « kiosque de l’utopie » a été installé, destiné à recueillir les suggestions des citoyens, suggestions qui ne sont jamais ramassées et dont on peut soupçonner qu’elles tombent dans un puits sans fond…

Je vous laisse découvrir les autres séquences où apparaît l’avenue Bakounine, dont je remarque simplement qu’elle semble, telle la rue Bakounine de Morlaix, avoir été plus ou moins tracée au milieu d’un no man’s land !

Spaghetti à la Bakounine

spaghettiAprès le pudding Salvator, concocté par Joseph Favre et dégusté à la fin de sa vie par Bakounine, je prends connaissance par René Fugler d’une autre recette bakouninienne : les « Spaghetti a la Bakunin ». René a trouvé cette recette dans un ouvrage récemment paru aux Editions générales First, La Cucina della mamma. Recettes authentiques des grands-mères italiennes (collectif, 414 p., 17,90 euros) – bien qu’en l’occurrence il s’agisse d’une recette mise au point par un homme. Cette référence se trouve sur le site anarlivre.

Le texte de présentation de cette recette indique que Bakounine « arriva en Italie en 1862 et tissa des liens avec Carlo Cafiero , Saverio Friscia, et Giuseppe Fanelli, avec lesquels il élabora les sujets qui allaient être la cause de la scission avec la branche marxiste de la Première Internationale ». En fait, Bakounine n’arriva en Italie qu’en 1864, mais peu importe en l’occurrence. C’est un dénommé Vella, peintre d’Agrigente et fervent admirateur de Bakounine, qui lui dédia cette recette sicilienne.

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Comme tant de personnages intéressants, mais aussi comme l'anarchisme, dont il est considéré à raison comme l'un des fondateurs modernes, le révolutionnaire russe Michel Bakounine (1814-1876) a mauvaise réputation : apôtre de la violence, faible théoricien, radicalement extérieur au champ intellectuel européen, on ne compte plus les griefs qui lui sont adressés.
Toute une partie de ce blog consistera d'abord à corriger cette image, erronée non seulement parce qu'elle consiste à projeter sur la personne de Bakounine les fantasmes construits à propos de l'ensemble du mouvement anarchiste, mais aussi parce que Bakounine n'est pas seulement l'un des premiers théoriciens de l'anarchisme. En consacrant ce blog à Bakounine, nous entendons ainsi présenter toutes les facettes de sa pensée et de sa biographie, depuis les considérations familiales de ses premières années jusqu'aux développements théoriques anarchistes des dernières, en passant par son inscription momentanée dans la gauche hégélienne et par son panslavisme révolutionnaire. Nous nous permettrons également quelques excursus, dans la mesure où ils pourront contribuer à éclairer la biographie et la pensée de notre cher Michka ! Le tout sera fonction des envies, de l'actualité, des réactions de lecteurs, et contiendra autant que possible de la documentation sous forme d'images et de textes.
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