Avignon festival Off 2011 On n’oublie pas Sacco et Vanzetti

sacco-et-vanzetti-avignon-2011Le festival off d’Avignon 2011 propose une pièce intitulée, simplement, Sacco et Vanzetti, écrite et mise en scène par Loïc Joyez.
Un décor unique, qui évolue grâce à des caissons montés sur roulettes pour devenir tour à tour bureau d’un commissaire de police, banc des accusés, comptoir de bar, lit de prisonnier, tribune du juge… Mais tout commence par le commencement: les caissons sont d’abord là où ils doivent être, simplement, sur le quai d’un port que quittent l’un après l’autre, valise à la main, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti.
Une femme, la mère/la mort, accompagne leur départ et interroge leurs espérances. Quelques secondes et des années plus tard, Lire la suite de ce billet »

Coup d’éclat antifasciste à Aubagne en 1932

Le 14 janvier 1932, une bombe explose à Aubagne. Ses échos continuent de résonner dans la mémoire de quelques habitants de cette tranquille bourgade à la périphérie de Marseille. Était-ce bien une bombe anarchiste? N’était-ce pas plutôt, comme à Juan-les-Pins quelques années plus tôt, un faux attentat perpétré par des fascistes? Qui a-t-on vraiment visé? La bombe a-t-elle vraiment été déposée par des fascistes «pour faire sauter le siège de la société de secours mutuel constituée entre émigrés italiens, à l’époque regroupés dans la salle du restaurant Rosier», comme le laisse entendre, bien des années plus tard, un grand quotidien régional?
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Les Croquignard, une «bande à Bonnot des montagnes»?

Quebeuls vient de tracer le dernier trait de crayon de son double album intitulé Les Croquignard. On avait fait connaissance, dans le premier volume (Bandits fantômes dans les Alpes, éditions du Fournel, L’Argentière-La Bessée, 2008), avec cette fratrie originaire du village de Mentoulles dans la Val Chisone, une des vallées piémontaises où l’on parle l’occitan, il patouà. Le second volume (Les années rouges, éditions du Fournel, L’Argentière-La Bessée, 2010) nous révèle le sort, entre émigration, expulsion, emprisonnement, cavale, fusillade avec les gendarmes ou les carabiniers, travaux forcés, etc. que connaissent Luigi, Alessandro, Ernesto et Pietro Croquignard, dont le vrai patronyme, que Quebeuls ne révèle pas par respect pour les descendants, ne « sonne » pas plus italien que le nom de leur village d’origine. Lire la suite de ce billet »

Sacco et Vanzetti. Un hommage populaire en chanson

La protestation contre l’exécution de Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti, à Boston en 1927 a pris des dimensions planétaires et a impliqué tous les milieux politiques et populaires. En France, la protestation a aussi pris une forme musicale, aujourd’hui oubliée. Une chanson en vogue, « Pour un tango », interprétée par Nicolas Amato, sur lequel les amateurs de la variété française des années vingt et trente pourront peut-être nous informer, a servi de base mélodique à un hommage posthume à Sacco et Vanzetti, hommage dont nous indiquons ci-dessous le texte. Les paroles ont circulé sur une de ces partitions imprimées que, dans le passé, on vendait dans les rues et les campagnes. Lire la suite de ce billet »

Giovanni Pascoli rend hommage à Francisco Ferrer – les photos

En 1959 des anarchistes ont replacé à Senigallia la plaque-souvenir en l’honneur de Ferrer avec un poème de Giovanni Pascoli.

Photos transmises par Anne Morelli.

Giovanni Pascoli rend hommage à Francisco Ferrer

En cette période de commémoration de Francisco Ferrer (exécuté le 13 octobre 1909), il pourrait ne pas être inutile de (re)proposer la lecture d’un texte peu connu, pourtant largement diffusé dès le 14 octobre 1909. Il s’agit d’une épigraphe rédigée par le poète Giovanni Pascoli, « très affecté qu’à Barcelone, les prêtres aient fait fusiller un brave homme qui voulait faire de la propagande pour les écoles, pour supprimer l’infâme domination cléricale ». Sous le format d’une carte postale comportant également un portrait de Ferrer (« un homme de presque soixante ans », souligne le poète dans un élan d’identification), le texte circule surtout à Bologne, où Pascoli est, à l’université, titulaire de la prestigieuse chaire de littérature italienne. Le texte est également publié le 16 octobre dans un journal populaire intitulé La Rana.
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Le gâteau de la colonie Cecilia

Le 1er, 2 et 3 mai 2009 a eu lieu au château de Ligoure un colloque organisé par le CIRA Limousin sur le thème : Vivre l’anarchie : expériences communautaires et réalisations alternatives anti-autoritaires (XIXe-XXe siècles). A cette occasion on m’a demandé d’évoquer la célèbre colonie Cecilia, une expérience de vie communautaire réalisée par des anarchistes italiens au Brésil entre 1890 et 1894, à laquelle l’ACL s’est intéressé il y a quelques années, en publiant mon Histoire d’une communauté anarchiste et de son fondateur Giovanni Rossi. C’est un sujet que je ressors toujours avec plaisir de mes cartons et auquel j’essaie d’apporter à chaque fois un éclairage, sinon nouveau, du moins différent. Qui plus, qui moins, tout le monde connaît la foisonnante bibliographie sur la Cecilia, mais aussi la chanson, la pièce de théâtre dont elle a fait l’objet et surtout le film de Jean-Louis Comolli, sorti sur les écrans en 1976 et maintenant disponible en DVD. Mais la Cecilia n’a pas fini de ménager des surprises. Cette fois, c’est un ami qui me signale une recette de cuisine élaborée par la compagne de Jean-Louis Comolli, qui explique : « J’ai imaginé ce gâteau pour Jean-Louis, mon époux, qui rêvait d’un dessert alliant le chocolat noir au citron. J’y ai ajouté des fraises des bois. Jean-Louis venait de réaliser son premier long métrage, La Cecilia, d’où le nom de ce gâteau » (voir les Secrets de cuisine des sœurs Scotto, publiés par Michèle Carles, Marianne Comolli et Élisabeth Scotto, Paris, Éditions du Chêne, 2007, p. 342-343). La recette a été réalisée par le pâtissier du colloque. La photographie ci-dessous ne lui rend pas hommage. D’autres convives présents au château de Ligoure, point trop pressés de savourer le gâteau, ont peut-être eu l’occasion de faire de plus jolies photographies à partager.

De la production littéraire des anarchistes italiens

Poésie d'un rebelleLa production littéraire des anarchistes italiens est un aspect souvent négligé de la production écrite des anarchistes italiens et est plus importante qu’on pourrait le penser. Parmi les auteurs de nouvelles, pièces de théâtre, saynètes, poésies, etc., on retrouve les plus grands noms de l’anarchisme italien : Pietro Gori, le plus connu, Camillo Berneri, Felice Vezzani, Gigi Damiani et aussi Errico Malatesta, etc. Certains n’avaient pas eux-mêmes de muse littéraire, comme Luigi Fabbri, mais pouvaient montrer combien ils appréciaient les textes de ce genre, qui émanaient également de militants anonymes, souvent des autodidactes, qui trouvaient ainsi un terrain d’expression plus adapté à leur plume et à leur sensibilité. Les poésies et les textes dramatiques, notamment, servaient à enrichir le programme des « soirées de propagande », organisées pour faire rentrer des fonds ou à l’occasion de commémorations.

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Les anarchistes italiens dans le monde

Une grande partie de l’histoire de l’anarchisme italien se déroule de par le monde, les anarchistes ayant quitté l’Italie pour des raisons politiques, expulsés, fuyant une probable arrestation… ou, comme l’ont fait des millions d’autres Italiens pendant plus d’un siècle, pour trouver ailleurs un sort meilleur.
A Paris, Marseille, New York, Tunis, São Paulo, Buenos Aires…, leurs actions de propagande ont pris appui sur l’existence d’importantes communautés d’Italiens, au sein desquelles circulaient leurs journaux, les listes de souscription, étaient organisées les soirées récréatives destinées à recueillir des fonds, explosaient des mouvements de grève… L’histoire de l’anarchisme italien est donc liée, par bien des aspects, à l’histoire de l’émigration italienne. Malatesta lui-même a passé une bonne partie de son existence hors d’Italie, en Amérique du Sud et à Londres (mais aussi en Égypte et ailleurs), avant son retour rocambolesque en Italie en 1919, et il était en contact avec des militants répartis aux quatre coins du monde.
Le fil conducteur choisi pour ce blogue offre donc un vaste champ d’investigation. Ce sera la seule contrainte que nous nous imposerons : nos « conversations » auront toutes pour point de départ les vicissitudes des anarchistes italiens dans le monde et aborderont, au fil de l’actualité, de l’humeur, peut-être aussi des réactions et des demandes des lecteurs, des sujets variés, que nous illustrerons si possible de photographies, documents d’archives, correspondances, textes traduits de l’italien…

L’histoire de l’anarchisme italien est liée, par bien des aspects, à l’histoire de l’émigration italienne. Malatesta lui-même a passé une bonne partie de son existence hors d’Italie, en Amérique du Sud et à Londres (mais aussi en Égypte et ailleurs), avant son retour rocambolesque en Italie en 1919, et il était en contact avec des militants répartis aux quatre coins du monde. Le fil conducteur choisi pour ce blog offre donc un vaste champ d’investigation. Ce sera la seule contrainte que nous nous imposerons : nos « conversations » auront toutes pour point de départ les vicissitudes des anarchistes italiens dans le monde et aborderont, au fil de l’actualité, de l’humeur, peut-être aussi des réactions et des demandes des lecteurs, des sujets variés, que nous illustrerons si possible de photographies, documents d’archives, correspondances, textes traduits de l’italien…

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