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HEINTZ Peter
Anarchisme négatif, anarchisme positif
Essai d’interprétation anarchiste du monde moderne
La position anarchiste se caractérise par le fait qu’elle combat l’autorité comme telle, sans tenir compte du domaine concret où celle-ci s’exerce, et c’est ce qui fait d’elle la forme la plus radicale de la révolte. C’est là aussi ce qui donne à l’anarchisme négatif son trait principal.
La révolte anarchiste s’accomplit dans le calme ; seul l’acte gratuit de l’individu émancipé réveille le « citoyen » endormi et l’incite à réfléchir aux « signes des temps ».
La révolution anarchiste, qu’elle soit globale ou bien limitée à certains domaines, n’a nul besoin d’une idéologie rigoureusement élaborée, d’une utopie séduisante, encore moins d’un « mythe politique » pour soulever les masses.
L’anarchisme positif ne propose pas de solution toute faite à quelque problème général que ce soit ; il aspire seulement à un monde à la taille de l’homme, et l’homme représente pour l’anarchisme une chance merveilleuse qui fait toute sa dignité. Il n’est pas une utopie, mais seulement l’aspiration à une relation positive de l’homme avec la réalité anarchique, telle qu’il la perçoit.
Professeur à l’université de Zurich, Peter Heintz (1920-1983) se consacre à la sociologie après des recherches sur l’anarchisme, marquées notamment par la publication en 1956 de sa thèse sur la problématique de l’autorité chez P.-J. Proudhon.
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