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BERNARD André
Écritures et parlures de désobéissance
« Il faut beaucoup d’indisciplinés pour faire un peuple libre », écrit
Georges bernanos dans les Enfants humiliés ; indisciplinés ou désobéissants.
La liberté implique tout simplement le pouvoir de ne
point obéir ; liberté et désobéissance sont sœurs.
Faut-il pour autant désobéir systématiquement, dire toujours
non, pratiquer le refus pour le refus ? Car la désobéissance aspire
souvent à une obéissance plus haute.
Ne faut-il pas d’abord se déprendre d’habitudes d’acquiescement,
se désencombrer de traditions de consentement inculquées
par la famille, l’école, les églises ou pendant l’activité professionnelle
ou encore dans l’organisation militaire avec sa discipline
inhérente.
Nous savons que la liberté effraie. or désobéir, c’est promouvoir
la liberté, une liberté individuelle et sociale qui ne pourra
s’affirmer sans une forte liberté intérieure, condition obligée de la
désobéissance.
*
Relativement à la désobéissance civile − idée d’un certain
Henry David Thoreau −, elle se trouve à mi-chemin entre l’anarchisme
et la non-violence.
On sait cependant que Thoreau n’était pas non-violent et que
le grand public confond non-violence et désobéissance civile.
Par ailleurs, toute désobéissance porte en elle les germes de
l’anarchisme.
*
Ce livre visite auteurs, réflexions et actions diverses, afin de
réunir un matériau éparpillé, de faire se croiser les idées de maintenant
ou plus anciennes d’où jailliront d’autres idées innovantes ;
avec la modeste prétention de faire vivre un savoir collectif − une
culture − qui nous paraît relativement nouvelle quant à sa prise de
conscience par l’esprit contemporain.
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