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FELLAY Gerda
Friedrich Liebling, psychologue libertaire
Issu d’une génération qui a vécu les pires aberrations de l’humanité, juif, originaire de la Galicie, aujourd’hui appartenant à l’Ukraine, jadis province de l’empire autro-hongrois, Friedrich Liebling, né en 1893 et mort à presque 90 ans en 1982, a connu la misère matérielle, la guerre, la persécution du nazisme, la fuite, l’émigration, la perte de ses proches dans les camps de concentration. Mais il a connu également le pacifisme glorieux après la première guerre mondiale, la révolution sociale, la révolution russe, l’évolution de la psychologie des profondeurs, l’époque du socialisme de masse, les courants de la pensée libertaire, philosophique et scientifique du début de notre siècle.
Friedrich Liebling gagne la Suisse en 1938 et vit douze années d’existence précaire de requérant d’asile. En 1951, il commence son activité de psychologue à Zürich à presque 57 ans. A sa mort, il laisse l’une de plus grandes écoles de psychothérapie du monde avec des centaines d’étudiants, médecins, psychologues, enseignants et éducateurs.
Friedrich Liebling rappelle à l’humanité que dans son histoire elle a vécu à maintes reprises cette situation : un véritable fou vient, il faut le dire sans gène, un fou comme Hitler, comme Mussolini ou comme un autre de ces dictateurs, comme maintenant aux États Unis, Nixon, ou Bush... et l’être humain suit, et périt !
Friedrich Liebling ne cesse de demander à tous les philosophes, tous les chercheurs, tous les psychologues de consacrer tout leur temps, après tant de millénaires sanglants, à l’avènement de la paix, afin que l’être humain puisse vivre selon sa nature sociale. L’éducation est la tâche culturelle la plus importante et la plus noble de l’humanité, selon lui, et il faut se pencher sérieusement sur cette question afin de préparer l’humanité à une organisation juste et paisible de la vie collective.
Nous devons nous consacrer à la réalisation d’une éducation totalement exempte de violence. Car aussi longtemps que l’humanité n’éduquera pas ses enfants sans violence tous les efforts sociaux demeureront vains.
Gerda Fellay travaille depuis 1994 à Sion (Valais Suisse) en tant que psychothérapeute dans son cabinet privé et, en bénévolat, dans le cadre de l’Institut Lilly E. Schorr pour l’éducation non-violente. Elle a suivi une analyse personnelle et didactique chez Friedrich Liebling.
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