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PLANTIER Thérèse
George Sand ou ces dames voyagent
On ne pouvait me tendre de piège plus subtil : George Sand est femme, je suis femme. On la dit féministe, je me sais telle. Comme moi, c’est une littéraire. Elle lisait beaucoup, elle exprimait volontiers son amour des arts : sur ces points également je lui ressemble, quoique préférant la peinture à la musique. Elle écrivait (énormément), je m’y emploie quelquefois. Elle ne pensait pas qu’à sa toilette : je ne peux le lui reprocher. A défaut d’idées, elle avait des opinions : j’en ai. Elle a fasciné beaucoup d’hommes. Je ne me vanterai pas. Elle a eu beaucoup d’amants : je resterai modeste. Comme me disait le facteur du village, un ,jour où je regrettais devant lui de n’être pas entrée dans la carrière de cantatrice, carrière à laquelle me poussaient mes meilleurs amis :
A quoi cela vous aurait-il avancée, sinon à avoir cent amants de plus ?
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