Atelier de création libertaire Les éditions Atelier de création libertaire          1979-2024 : 45 ans de culture libertaire
Accueil | Le catalogue | Les auteurs | Les thèmes  | Les colloques | On en parle | I.R.L. | Les téléchargements | Nous contacter



Tous nos titres



Pour en savoir plus

 



L’Infini saturé
Livre&lire, le mensuel du livre en Rhône-Alpes, n° 236, novembre 2008

Michel Guet publie deux livres qui prolongent une réflexion entamée avec Esclaves du bonheur, tous esclaves du bonheur et L’Artisme considéré comme un des beaux-arts, sinon comme le tout (].P Faure Éditeur). L’ouvrage principal est un essai, qui analyse les rapports entre espace public, pouvoir et artiste, de l’art pariétal à nos jours. L’espace public y est défini comme le lieu de la représentation du pouvoir, au sein duquel l’artiste est appelé à s’exprimer. L’auteur postule que cette intimité donne à l’artiste une posture singulière : il rend le pouvoir ostentatoire, et celui-ci, à son tour, lui permet la subversion. Ce phénomène perdure jusqu’à la peinture sur chevalet et la perspective. jusqu’à la naissance d’un nouvel espace public : le « virtuel papier ».
L’imprimerie marque la naissance de cet espace, le livre devenant potentiellement un contre-pouvoir. Malgré les résistances, la notion d’auteur fait surface et une pensée sur
papier se développe, conduisant aux Lumières et à la Révolution. La photo, le cinéma, la télé, Internet, lui succèdent, comme composantes d’un même espace virtuel public : l’écran. Un dernier-né sur lequel nous alerte l’essai de Michel Guet. Car, par son biais, le pouvoir adoube tout simplement le franchissement des barrières symboliques du privé et du public. « Un siècle aura suffi, entre la photographie et le téléviseur, pour que s’installe un pouvoir unique et total, logomachique et publicitaire, qui fait mariage de l’économie, de la science et de la technologie, monopolisant la parole, abolissant la diversité dans le différencialisme [...], neutralisant envie de savoir et de savoir savoir. » Cet Infini Saturé, décrit par Michel Guet, procède de la Société du spectacle, théorisée par Guy Debord. Il arraisonne littéralement la société, et plus spécifiquement l’espace public et privé, l’esprit critique et les moyens de la connaissance.
Nonobstant une écriture ardue et des répétitions parfois pesantes, l’ouvrage réclame d’être lu car il permet d’éclairer les mécanismes qui concourent à des formes sournoises de totalitarisme. Signalons également le pendant littéraire de cet essai : un récit d’anticipation intitulé Bétail...
Notre vie en 2025 ? Jean-Marie Juvin