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BERISTAIN Carlos M.
L’insoumission incarcérée
Depuis la libéralisation du « statut des objecteurs », autour des années 80 en France, les insoumis et ceux qui les soutiennent ont un peu trop oublié que l’incarcération était un aléa inhérent à cet acte de rupture.
Nos camarades espagnols, en prenant le risque de l’incarcération comme une donnée inévitable, ont su l’utiliser comme élément d’une lutte politique antimilitariste forte. Ce petit livre, témoignage récent de leur approche sans cesse remise en question, ne peut laisser indifférents ni les réfractaires à l’armée ni ceux qui s’investissent contre l’oppression carcérale.
Devant les discours de plus en plus corporatistes de leurs compagnons européens, empêtrés entre les inévitables dérives du service dit civil, les illusions d’une réforme lente, et la crainte de la prison qui conduit les derniers insoumis toujours plus isolés à espérer l’indulgence du pouvoir, les insoumis en Espagne affichent un discours et des actes en rupture avec la tradition objectrice. Il ne s’agit plus d’obtenir un aménagement humain de la répression et de la prison, mais, par une stratégie insoumise, de porter directement le coup à cette institution disciplinaire.
Carlos M. Beristain, qui a mis en forme ces témoignages et analyses, est lui aussi insoumis. Déclaré avant la reprise de la répression en 1989-1990, il n’a pas été incarcéré, ayant bénéficié d’un amnistie générale. Il est l’auteur, en collaboration, de livres comme : la Torture en Euskadi ; Affirmation et Résistance, la communauté comme soutien ; les Histoires invisibles de la torture. Il travaille actuellement sur les mouvements populaires d’Amérique latine.
Traduction du castillan : Marie Laffranque
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