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Sécurité maximale - le miroir déformant
Réfractions 41 - automne 2018

L’auteur, à la suite d’un meurtre dont on découvrira la nature au fil de la lecture, en même temps que le remords qui ne le quitte jamais, raconte ici les deux premières années de son incarcération dans l’attente de son jugement. Une incarcération dans les quartiers de haute sécurité du Canada, qui ne sont pas très différents des institutions françaises similaires.

Ce qui est premier, c’est l’ennui qui domine ce lieu : de rares promenades, interrompues selon le bon, ou mauvais vouloir des matons. La plupart de ceux-ci sont odieux, jouissant de leur toute-puissance ; une toute-puissance à laquelle se heurte celle de « caïds », réels ou qui s’emparent, souvent bien imprudemment, de ce rôle. Il s’ensuit des
scènes de violence dont la description est difficilement supportable. Une violence exacerbéepar la frustration sexuelle.

Mais il y a aussi, étonnamment, des amitiés qui se nouent, des amours qui s’esquissent, une marmotte que les détenus apprivoisent et nourrissent. Des aumôniers aussi, qui sont haïs de la plupart des matons qui font tout pour les chasser.

Dans le dernier chapitre Paul Malo, bien longtemps après, sorti de prison, raconte la difficulté de se retrouver dans un univers « normal ». Pour lui, la rédaction de ce livre a été une nécessité pour lui permettre de survivre ou de revivre.

On a pu lire beaucoup d’ouvrages spécialisés sur les prisons et leur horreur, mais rares sont ceux qui, l’ayant vécu, peuvent en parler avec une telle émotion.