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Philippe Garnier est mort le 21 juin 2003

samedi 16 août 2003

1935 21 Juin 2003
Psychiatre, psychanalyste et adepte du psychodrame, anarchiste membre de la FA et animateur d’une émission sur Radio Libertaire : « Dissidences », sous-titrée « Réflexions sur le pouvoir »
Il était co-auteur avec Roger Dadoun, Jacques Lesage de La Haye de la brochure « Psychanalyse et Anarchie » publiée par l’ACL.
Il a participé à de nombreux débats, rencontres et colloques libertaires, en particulier celui sur la culture libertaire, où il est intervenu sur le droit.
Il collaborait à la rédaction de la revue Réfractions. Il préparait, avec André Bernard, le numéro 11 pour l’automne 2003 sur le thème « Créativité, inventivité, poïésis ». Il avait écrit pour cette revue sur l’anarchitecture, la violence, l’art et l’inventivité.
Il était praticien de la clinique psychanalytique. Il travaillait notamment avec les enfants victimes de sévices sexuels.
Philippe Garnier était aussi un chercheur et un passeur.
Il était l’une des personnes, qui ont initié les États Généraux de la Psychanalyse en 2000. Cet événement a rassemblé des analystes du monde entier et de toutes obédiences, ce qui n’avait jamais existé de cette manière. Ces États Généraux ont été marquants pour faire le point sur la situation de la psychanalyse à la fois pratiquement et théoriquement.
Il nous a souvent encouragé à travailler, à confronter les approches différentes. Pour lui, le lien entre la psychanalyse et l’anarchie ; était basée sur la dynamique interne du sujet, où le désir et l’inconscient jouent un si grand rôle.
Il a milité des deux côtés à la fois. D’un côté, il posait des questions sur les rapports entre la société, son évolution et la psychanalyse, de l’autre il interrogeait la militance sur ses désirs et ses jouissances. Il essayait de nous dire que la construction du sujet était possible, à la fois sur le plan psychique et sur le plan de l’action politique. Il avait tenté de nous indiquer que le pouvoir fonctionne avec la fascination de l’image et que ce processus est intériorisé au plus profond de nous.
La notion d’institution lui semblait primordiale, au sens de ce qui institue l’être comme humain. C’est la possibilité du « je » et de l’intersubjectivité constructive, qui est en jeu. Ici, la psychanalyse et l’anarchie se rejoignent dans la vie, la créativité, l’invention, le désir assumé, c’est pour cette raison qu’il soulevait régulièrement la question de l’éthique.
Philippe Garnier était porteur d’une démarche originale et novatrice, mais bien argumentée et sensible à la détresse humaine.

Philippe Coutant, Nantes le 16 Août 2003

Philippe nous propose un hommage à Philippe Garnier sur http://1libertaire.free.fr/liens11.html


Voir en ligne : « L’anarchisme et le droit : recherches » in La Culture libertaire