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Guide érotique du Louvre et du Musée d’Orsay
A CONTRETEMPS n° 21

Jean-Manuel Traimond est guide de son métier. Autrement dit, il se cogne des touristes à longueur de journée, ce qui, soit dit entre nous, suppose une excellente santé. De la santé, il en a, Traimond, et à revendre, car il en faut pour peaufiner, entre deux visites, un vade-mecum érotique tel que celui qu’il nous offre. Qu’il nous offre, j’insiste, car ce livre tient bien du cadeau. Il est beau, agréable à lire, léger, élégamment illustré, juste ce qu’il faut polisson et cultivé à souhait. Exemple de coquinerie, au hasard. Entrée « masturbation », on lit : « La masturbation n’est pas représentée au Louvre. Du moins si l’on décide que, salle 41, aile Sully, les trois mâles d’un vase grec se contentent d’empêcher leur membre, dressé à angle droit, de tomber. » On lit encore, à propos cette fois de la Nymphe au scorpion, de Bartolini, que l’administration du Louvre, dans sa grande sagesse et de peur que le marbre ne s’use, a décidé de repousser la demoiselle « plus près de la fenêtre » pour éviter les caresses furtives à son verso de visiteurs attendris par sa « mollesse ». Ici, Traimond pointe (osons, osons...) un Enfant Jésus (celui de Giulio Pippi) au petit pénis bandant. Là, il s’ébaudit sur « les seins les plus pointus du Louvre », ceux d’Eos, peints par Pierre-Narcisse Guérin. Ailleurs...

On pourrait continuer longtemps tant le sujet est inépuisable, mais il y manquerait l’essentiel : le ton Traimond. Impayable. « Si l’indécence du fond n’a jamais été cause de censure, écrit-il, le langage de ce guide s’est gardé de tout écart quant à la forme. » On dirait du Brassens faisant visiter le Louvre à son copain Corne d’Auroch.

Marcel Leglou