Arsène Lupin
On ne compte plus les articles de presse qui mentionnent Alexandre Jacob comme étant le VRAI Arsène Lupin. Si l’on doit première allusion au héros créé par Maurice Leblanc au Commandant Michel dans l’interview qu’il donne pour le magazine des frères Kessel, Confessions, en 1937, c’est bien Alain Sergent, lui-même qui impulse l’imposture lupinienne. La biographie qu’il écrit sur Jacob date de 1950. En août 1964, en collaboration avec Gilbert Guilleminault, il donne pour le n°213 du magazine de vulgarisation Historia un article au titre significatif : « L’homme qui servit de modèle à Arsène Lupin ». Le fallacieux parallèle est depuis presque systématiquement fait à chaque fois que l’on trouve un papier sur Jacob. La petite-fille de Maurice Leblanc s’est exprimée pour nous à ce propos.
Monsieur,
J’ai bien reçu votre lettre du 10 décembre 2001, que j’ai lue attentivement, et je vous en remercie.
Il est tout à fait vrai que nombre de gens sont persuadés que mon grand-père Maurice Leblanc a trouvé sa source d’inspiration pour la création de son célèbre Arsène Lupin dans les aventures de l’anarchiste Alexandre Jacob.
Je peux vous certifier qu’il n’en est rien, quoi que Maître Maurice Garçon ait écrit à tort dans les années 1960 que les aventures de Marius Jacob ont donné à Maurice Leblanc l’idée de son premier Arsène Lupin.
Aucun document ne le prouve et il est avéré que Maurice Leblanc n’a pas assisté au procès de Marius Jacob. En effet, M. Leblanc était un écrivain et non un journaliste qui couvrait les évènements de l’actualité et le journal Gil Blas ne l’avait pas envoyé à Amiens pour couvrir le procès.
Tout ce que l’on peut dire à ce sujet c’est que le mythe du « cambrioleur élégant » était dans l’air du temps à l’époque où Maurice Leblanc créa son personnage.
Je vous renvoie pour les détails concernant la bibliographie de Maurice Leblanc et de son héros à l’excellent ouvrage écrit par Jacques derrouard, grand spécialiste du gentleman cambrioleur et de son créateur : « Maurice Leblanc : Arsène Lupin malgré lui », ainsi qu’à un tout nouvel ouvrage du même auteur intitulé « Dictionnaire Arsène Lupin ».
J’espère avoir répondu à votre demande.
Croyez, Monsieur, à l’assurance de mes salutations distinguées.
Etretat, le 18 décembre 2001
Mme Boespflug-Leblanc
Tags: Alain Sergent, Jacob, Lupin
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