Vols à Niort
Les vols commis à Niort en août 1901 et janvier 1903 s’inscrivent dans des tournées effectuées à partir d’une des principales lignes du réseau ferré français. Celle-ci va de la capitale jusqu’à la Rochelle. C’est grâce au train que Jacob et ses Travailleurs de la Nuit peuvent faire de « la décentralisation » ! Niort ne serait ainsi qu’une étape vers la Charente Maritime. Le retour s’effectue soit par le Nord, vers La Roche sur Yon et Nantes, soit vers le Sud puis le Centre en passant par Rochefort, Saintes, Angoulême et Limoges. C’est dans cette optique que peut se situer le cambriolage de la maison de Pierre Loti. Il est fort envisageable que la demeure de Julien Viaud ait été visitée à la fin du mois de janvier 1903 ; Rien n’est moins sûr. Le cambriolage de l’avenue de Limoges à Niort (vol Clémot) est par contre avéré. Le Mémorial des Deux Sèvres relate le fait le 3 août 1901. Jacob le reconnaît lors de l’instruction menée par le juge Hatté en 1903. Peut-être est-il accompagné de Léon Pélissard comme ce fut le cas pour le vol du juge Hulot au Mans le 9 juin de cette année ? Deux ans plus tard, nous retrouvons Jacob, mais cette fois avec Félix Bour et Léon Ferré, dans les vols commis chez Mlle des Roches et M. de Neuchaise. Les trois cambriolages sont examinés lors de la deuxième (jeudi 9 mars 1905) et de la quatrième audience (samedi 11 mars 1905) du procès d’Amiens. Mais rien ne dit qu’il n’y ait pas eu d’autres « travaux » effectués par les Travailleurs de la Nuit dans le chef-lieu de ce département.
Samedi 3 août 1901
Cambrioleurs
Dans les premiers jours de la semaine courante, des malfaiteurs se sont introduits, à l’aide de fausses clefs, dans une maison portant le numéro 24 de l’avenue de Limoges et occupée par Mme Veuve Clémot, propriétaire, actuellement en villégiature aux Sables d’Olonne. Ils ont fouillé tous les meubles et en ont même fracturé quelques-uns à l’aide d’une pince-monseigneur. M. Hubert, gendre de Mme Clémot, venu jeudi à Niort, s’est aperçu le premier de cette visite et en a immédiatement informé sa belle-mère par télégramme. On ignore jusqu’à présent ce qui a été soustrait. La police a ouvert une enquête.
Dossier de presse « La bande sinistre et ses exploits »
2e audience, jeudi 9 mars 1905
Vol à Niort
Le 1er août 1901, la police de Niort constatait qu’un vol avait été commis avec effraction 24, avenue de Limoges, chez Mme Clémot, alors absente. Tous les meubles avaient été fracturés et fouillés. Le vol consistait en bijoux d’une valeur de 250 francs et en une sortie de bal retrouvée au domicile de Jacob. Mm. Clémot est absente. II n’y a pas d’autre témoin dans cette affaire
4e audience, samedi 11 mars 1905
Vols à Niort
Dans les derniers jours de janvier 1903, les maisons appartenant à Mlle des Roches et à M. de Neuchaise, situées à Niort et qui étaient inhabitées, furent cambriolées. Chez Mlle des Roches, les malfaiteurs, après avoir escaladé un mur donnant sur une petite cour intérieure, étaient entrés dans la maison en fracturant une porte. Chez M. de Neuchaise, la serrure de la porte d’entrée avait été arrachée au moyen de nombreuses pesées. Dans les deux maisons, on avait pris des bijoux et de l’argenterie, des fourrures, du linge et des vêtements. Bour a déclaré que ces vols avaient été commis par Ferré, Jacob et lui. M. de Neuchaise dépose.
Jacob – Le témoin voudrait-il dire le prix d’un mouchoir pris chez lui? … Je vais Ie dire: 150 francs ! N’ est-ce pas une insulte a la misère?
Sources :
– Le Mémorial des Deux Sèvres, 3 août 1901
– Archives de la Préfecture de Police de Paris, EA/89 : dossier de presse « La bande sinistre et ses exploits »
Tags: Bour, Deux Sèvres, Ferré, Jacob, Loti, Niort, Pélissard, tournée, train, Travailleurs de la Nuit, vol
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