La santé de Barrabas
Le bagne est une machine à broyer le criminel, un système éliminatoire où prévaut le principe du Vae Victis. Le terme revient fréquemment dans la dialectique jacobienne mais également dans celle du Médecin au bagne (éditions Fleury, 1930), le Dr Louis Rousseau. Le taux de mortalité des camps guyanais, durant toute leur histoire, oscille autour de 10%. Il y a bien sûr des périodes de creux comme en 1911 (5%) et d’autres voyant les fagots tomber comme à Gravelotte. La grippe espagnole est ainsi fautive d’une véritable saignée en 1918. Si l’on excepte le petit nombre, relativement parlant, de morts violentes (rixe, suicide, meurtre, violence des surveillants de l’AP, accidents), la maladie occupe donc une part importante de ce décompte macabre. L’espérance de vie à l’arrivée en Guyane ne dépasse alors pas les cinq ans. De là la nécessité pour l’Administration Pénitentiaire d’organiser des convois réguliers pour disposer de transporté « frais », venus alimenter la dévoreuse de « prisonniers de guerre sociale » (Alexandre Jacob, lettre à sa mère, 23 septembre 1914). De là la nécessité impérieuse pour le fagot, du moins pour les plus robustes, pour ceux bénéficiant d’appuis solides et d’argent et pour ceux sachant manœuvrer en eaux particulièrement troubles, de se maintenir tout simplement en vie dans un espace des plus mortifères. La santé constitue donc un thème récurrent dans les préoccupations du condamné aux travaux forcés et du relégués, tous deux soumis à des maladies proprement tropicales : paludisme, ankylostomiase, fièvres diverses et variées. Le bacille de Hansen trouve dans ces régions chaudes et marécageuses un terrain de prolifération des plus hospitaliers. Mais, face à une pharmacopée déficiente, au manque d’hygiène caractérisé, aux carences alimentaires, les affections les plus bénignes deviennent fatalement mortelles. Si aux îles du Salut, balayées par les vents, le forçat Jacob, matricule 34777, peut jouir d’un espace relativement plus sain, il n’échappe en revanche ni aux tracas ordinaires que sont rhumes, fièvres et névralgies, ni aux maux issus de la claustration, de la vie carcérale et de la promiscuité. Le scorbut l’atteint maintes fois dans les cachots de la réclusion à Saint Joseph. Quoi qu’il en soit, aux îles comme sur la Grande Terre, le malade est un être faible. Il devient une proie facile s’il dispose de quelques objets sujets à convoitise. Cet ennemi à piller peut donc être volé, voire physiquement liquidé, plus facilement. Dans ces conditions, les quelques 176 lettres (celle qui nous sont parvenues ne couvrent pas toute la période du bagne) que Jacob envoie à sa mère durant sa détention constituent autant de bulletins de santé propres à rassurer l’active génitrice. Pointe alors une longue litanie faite de période de rémission et de rechute. Le bagnard Barrabas « cultive une maladie » et cette souffrance, ajoutées aux autres, justifie aussi la dépression et l’apathie morale qui peut l’atteindre. Mais la volonté de résistance, largement entretenue par les réseaux de soutien, à commencer par sa mère depuis Paris, lui permet de sortir vivant de l’enfer guyanais en 1925. Il est vrai que depuis le 1er avril 1920 Alexandre Jacob accède à la première classe des forçats. Son sort s’est amélioré. Il ne dort plus en case. Il dispose d’une alimentation fournie par les employeurs chez qui il officie comme « garçon de famille ». Et la perspective d’une très hypothétique et malgré tout possible libération vient renflouer un corps et un psychisme passablement usé par presque vingt années de souffrances.
– forte bronchite à la fin de l’année
1907 :
1908 :
– crise de dysenterie à la fin de l’année qui donne lieu à l’affaire Capeletti
1909 :
1910 :
– 28 janvier : subit les suites de l’empoisonnement (fin 1908), rechute de rectite, fièvre, pertes de sang
– 31 janvier : amélioration de la santé malgré des douleurs « intolérables », lavement au permanganate, demande d’envoi de pastilles de Vichy-Célestin
– 22 février : « Ces quinze mois de cellule d’une part et le poison de l’autre m’ont fort déprimé »
– 2 mars : bonne santé mais constipé, demande d’envoi d’un laxatif
– 26 mai : « Ne te chagrine pas pour ma santé. J’ai été bien déprimé, il est vrai, mais en ce moment je me sens beaucoup mieux »
– 26 décembre : « J’ai besoin de lait ; j’en ai un besoin impérieux »
1911 :
– 2 janvier : « Ces derniers mois j’avais perdu du poids ; mais au pesage d’aujourd’hui j’ai regagné deux kilos. Il est vrai que j’avais mes chaussettes … Je pèse 39 kilogrammes. J’en pesais 65 il y a un an ».
– 17 janvier : « Te dire que je sois guéri ne serait pas exact, car la maladie étant inhérente au régime pénal, je ne crois pas qu’il soit possible de guérir absolument », entérite, demande d’envoi de Jubal, appareil digestif « détraqué » suite aux nombreux lavements subis
– 20 janvier : lutte contre la déprime
– 22 janvier : santé qui s’améliore
– 30 janvier : « Le mieux gagne du terrain au lieu d’en perdre »
– 7 février : atteint par le scorbut
– 12 mars : santé amélioré, gain de poids de trois kg, glorifie les vertus du Globéol
– 22 mars : « Je suis bougrement retapé, va. Ces quelques boites de lait m’ont permis de pouvoir rétamer mon estomac qui, à te dire vrai, en avait grand besoin. Je ne pouvais plus, mais absolument plus digérer. A présent, ça coule comme un fleuve, ça glisse comme un lancement de bateau ».
– 20 avril : demande d’envoi d’autre comprimé de Jubal
– 21 mai : scorbut léger et bien soigné (citron, cresson et lait de coco), « Je ne suis pas des plus robustes non plus ; je suis le courant à la mode contemporaine ; je me dégonfle ; chaque mois, au pesage, je constate la perte d’un ou deux kilos. Arriverai-je à devenir plus léger que l’air ? ».
– 24 juin : à Saint Laurent du Maroni « c’est le paradis des escargots, il y pleut presque tout le temps », coup de froid, gastro-entérite, diarrhée, demande d’envoi de Maya bulgare et de Globéol, boutons scorbutiques et sang noir, demande d’envoi d’Urodonal, névralgies faciales
– 29 juin : « un mieux sensible », névralgie, scorbut en diminution, mauvaise haleine, diarrhée
– 10 juillet : diarrhée et glaires sanguinolentes, rechute et craint pour sa vie
– 13 juillet : visite médicale
– 28 juillet : traité à l’infirmerie de la réclusion, régime lacté
– 29 juillet : soins au sirop de morphine, sommeil profond
– 12 août : ration normale avec un litre de lait par jour, traitement à l’infirmerie de la réclusion, « je suis maigre comme un estocafé mais ça ce n’est pas grave ; c’est même un peu la mode dans ce pays », poids : 42 kg
– 14 août : diarrhée, « on peut appeler ça cultiver une maladie. Voilà trente mois que ça dure ».
– 19 août : léger mieux mais diarrhée persistante, appétit « de loup »
– 20 août : santé en nette amélioration, attend le Globéol, sort à la promenade
– 23 août : visite médicale, régime augmenté de banane et d’huile de foie de morue
– 29 août : « A cette heure, j’ai remis le nez au cap et je file bon vent »
– 22 septembre : rechute, douleurs violentes à l’intestin, diarrhée, fièvre
– 23 septembre : craint la typhoïde mais en réalité intoxication à l’eau
– 25 septembre : serait atteint d’ankylostomiase, demande de renseignements sur les désinfectants intestinaux et d’envoi de Globéol et de Maya bulgare
– 10 octobre : a gagné 4 kilos au dernier pesage
– 20 octobre : réception d’un colis de médicaments, relativise son état de santé « La réclusion, ce n’est pas un sanatorium. Ce n’est pas pour tonifier les hommes, pour augmenter leur longévité qu’on les soumet à un régime nocif, mais bien pour les déprimer et châtrer leur énergie morale ».
– 7 novembre : gain de poids, 9 kg
– 10 novembre : « c’est une véritable résurrection »
– 26 décembre : « C’est la première fois de ma vie que j’atteins ce poids : 66 kilos. Ca va bien, très bien ».
1912 :
– 30 janvier : demande d’envoi de Globéol, « C’est grâce à ce tonique, je crois, que je puis résister à tant de misères », santé bonne « plus de fièvre, finie la dysenterie »
– 1er février : légère indisposition à l’eau bue, craint une opération pour soigner une crise hémorroïdaire
– 22 février : « L’eau est tellement saumâtre que j’ai peur de me transformer en chameau tant je suis sobre », demande d’envoi de savon à la glycérine et de lait de coco
– 14 mars : ironise sur la qualité de l’alimentation carnée « Je ne mange presque jamais de viande. Ce n’est pas qu’elle soit mauvaise. Tu dois bien penser que si elle n’était pas de bonne qualité, on ne nous la donnerait pas. En douterais-tu ? »
– 30 mars : santé bonne même si épidémie de diarrhée et de scorbut, se soigne au savon à la glycérine introduit dans l’anus, couvert d’acné
– 9 mai : craint une opération pour ses hémorroïdes « Ca ne me dit rien qui vaille les lumières de la science chirurgicale, appliquées aux forçats du moins. Et puis un homme opéré est un homme incomplet, même lorsqu’il ne s’agit que d’un morceau de tripe. Ma guenille m’est chère ! »
– 6 juin : inquiétude pour son opération
– 15 juin : « Un temps, quoi, à réjouir tous les membres de la création, les pharmaciens et les marchands de mouchoirs. Le nez me coulait comme la fontaine de Vaucluse », grippe, rhume, fièvre, diarrhée
– 19 juin : fatigue issue du changement de régime cellulaire, fin de la réclusion
– 7 août : rectite, fièvre
– 25 août : demande d’envoi de Globéol et de lactozimase-B
– 24 septembre : santé bonne, demande d’envoi de Globéol et de Maya bulgare
– 22 octobre : « depuis quatre-vingt jours, je n’ai pas eu la moindre rechute », début de dépression
– 19 novembre : légère indisposition à l’eau
– 10 décembre : petite grippe
– 19 décembre : santé bonne
1913 :
– 27 janvier : début de scorbut, « C’est peu de chose si l’on tient compte que j’en suis à mon 50e de régime cellulaire sans désemparer ».
– 2 février : état neurasthénique, « La monotonie perpétuelle du milieu agit forcément sur l’organisme, sur les nerfs surtout »
– 6 février : diarrhée, ankylostomiase « C’est une tribu de microbes qui agissent dans l’intestin grêle comme certains hommes dans le corps social », traitement au formol « Une vraie médecine d’éléphant. Ca vous démolit un homme comme le mistral renverse une cheminée », état dépressif
– 11 février : entérite
– 13 février : huit jour d’hospitalisation, « Je crois que si j’y étais resté encore huit jours, je tombais tout à fait malade »
– 11 mars : légère fièvre, fort état dépressif, « Je suis absolument schopenhaurisé. J’ai beau vouloir réagir, je retombe toujours dans le marasme. (…) Je suis usé, las et n’ai plus aucun espoir. J’ai atteint le bord du gouffre et l’envie de faire le dernier pas ne me quitte guère »
– 10 avril : hospitalisation après six jours de fièvres
– 29 avril : 15 jours de fièvres, congestion, kyste à la tempe droite
– 7 mai : demande de Globéol et de naphtaline « pour ennuyer les puces qui me le rendent bien »
– 8 mai : fin de la déprime même si « quelques crises de spleen »
– 1er juin : « du nihilisme où je pataugeais, terrassé par la neurasthénie, j’ai évolué à grandes enjambées vers le vouloir-vivre, de la négative à l’affirmation de la vie »
– 3 juin : grosseur sous la clavicule gauche
– 4 juillet : hospitalisé depuis vingt jours, ostéite au sternum, furoncles à l’oreille, maux de tête
– 28 juillet : complication post-opératoire, névralgie intercostale soignée aux narcotiques et à la morphine, névrose et hystérie,
– 1er août : souffrances post-opératoires persistantes
– 26 août : éruption de boutons, tuberculose
– 12 septembre : lente cicatrisation des plaies
– 26 septembre : toux et rhume de poitrine
– 23 octobre : toujours à l’hôpital car plaies qui ne se referment pas
– 29 octobre : plaie toujours pas refermée
– 19 décembre : n’est plus à l’hôpital malgré une plaie qui n’est toujours pas refermée, « je ne repasserai plus par les douleurs que je viens de subir. Si jamais je m’infecte malgré toutes les précautions que je prends, je saurai y mettre un terme radical à ma manière »
– 5 janvier : « Les plaies sont enfin fermées Mais mes forces physiques laissent fort à désirer »
– 2 juillet : santé bonne malgré quelques crises de cardiopathie et malgré les suites de la nécrose osseuse
– 19 novembre : forte déprime, « Tous les jours, je sens un relâchement dans les muscles, une irritabilité nerveuse toujours grandissante. Je me sens à la merci d’une étincelle. Réagir ? Mais pour que la réaction soit possible, il faut une somme de santé. Or, je le répète, je me sens fondre goutte à goutte »
1915 :
– 7 février : santé « satisfaisante »
– 19 avril : « Ma santé se maintient bonne »
– 28 juin : lassitude morale, « Et je suis bien épuisé … Etincelle, quand surgiras-tu ? »
– 1er août : « Santé bonne, malgré le régime alimentaire qui, en raison de la crise présente, laisse quelque peu à désirer »
– 22 août : blessé par un coup de tête de bœuf sur le flanc gauche
– 12 septembre : légère douleur à la pression suite au coup de tête du bœuf
– 17 octobre : entorse, cheveux devenus gris
– 11 décembre : santé moyenne, « Physiologiquement, je vis ni homme ni plante, mais plutôt mollusque, moule, huître ou escargot, au choix ; cérébralement, c’est autre chose : c’est mieux, beaucoup mieux heureusement »
– 12 décembre : forte déprime, « Il y a que je suis las mais d’une lassitude qui me parait cousine germaine de la cachexie.(…) Cette vie de toujours-même-chose, sans horizon, si ce n’est un horizon toujours pareil, étroit, mesquin et misérable, me conduit parfois à des crises de pessimisme le plus anémiant »
1916 :
– 12 avril : santé excellente
– 8 mai : arthrite, douleur dans les pouces de la main
– 13 mai : rassure sa mère sur ses douleurs arthritiques
– 3 juin : « mes doigts ne vont pas mieux, à l’écriture tu dois t’en apercevoir », pense consulter un médecin
– 27 juin : santé bonne, fin des douleurs tactiles, léger malaise
– 25 juillet : douleur au doigt dues à des rhumatismes eux-mêmes issus de la faiblesse de la nourriture, « Serait-ce une résurrection des idées chères à Sénèque sous forme de néo-stoïcisme alimentaire ? »
– 27 septembre : santé correcte, souffre de la faiblesse de l’alimentation, « L’appétit est de beaucoup supérieur à l’alimentation. Faute de pouvoir grandir, je mincis »
– 15 novembre : santé bonne, « les bonnes graines, dit-on, ne moisissent pas »
– 9 mars : rhumatisme articulaire, « tout est pour le mieux dans le plus guerroyant des mondes »
– 22 avril : douleurs aux doigts qui le font souffrir quand il écrit
– 18 mai : « Je me laisse mourir à la dose de un milligramme par jour. Comme je pèse encore soixante-cinq kilos, tu dois voir que je ne suis pas encore prêt de rendre l’âme »
– 28 juin : « Je me trouve en fort bonne disposition d’esprit et de corps. Mon œil n’a rien de celui d’un poisson à la glace. Je me tiens droit »
– 1er novembre : faiblesse générale et troubles hallucinatoires suite à l’absorption de chlorhydrate de morphine (tentative d’évasion)
– 7 novembre : « Bien que je ne sois pas beaucoup robuste, je me traîne un peu plus aisément qu’il y a vingt jours », craint le scorbut en cellule
1918 :
– 24 janvier : rassure sa mère, « ma mémoire a de la peine à se rappeler une santé aussi satisfaisante »
– 18 mars : douleurs rhumatismales
– 21 mai : santé bonne mais ne mange pas à sa faim, « Il y a un mois, je me portais comme un charme ; aujourd’hui, je me porte comme un baobab. Cela doit tenir, j’imagine, à ce que la fameuse maxime « il faut toujours se lever de table avec la faim » n’est pas pour moi un vain mot. Sobriété et frugalité, dit-on, augmentent la longévité. Aussi j’espère bien arriver centenaire »
– 6 juin : santé bonne, « l’encellulement n’a plus de prise sur moi »
– 16 juillet : « notre ration normale nous a été diminuée »
– 10 août : santé bonne, ne craint pas l’hypothèse d’une condamnation à de la réclusion
– 25 septembre : douleurs rhumatismales aux mains
– 30 septembre : santé bonne, maigreur, « Je n’engraisse pas. C’est le régime idéal contre l’uricémie et l’obésité »
– 27 novembre : « C’est la santé seule qui importe. Au reste, on trouve toujours moyen de s’en accommoder »
– 4 décembre : n’est pas atteint par la pandémie de grippe espagnole, « ici aux îles, beaucoup de malades »
1919 :
– 15 janvier : fatigue, dort tout le temps, pertes de sang hémorroïdales, redoute une intervention chirurgicale
– 12 février : « Te souviens-tu quand je t’ai écrit que je me portais comme un baobab ? Pécaïre ! Il s’est mué en saule pleureur, le baobab. Quand je marchais, tu aurais dit un accent circonflexe à la recherche d’une voyelle », douleurs lancinantes dans les reins, ne tenait plus sur ses jambes
– 18 mars : maigreur, rassure sa mère sur l’épidémie de béribéri, « Ma santé est satisfaisante bien qu’après la grippe nous ayons la visite du béribéri. Microbe au nom charmant, mais de fonction très dangereuse comme tout ce qui est charmant d’ailleurs. Je n’en suis pas atteint. Je craindrais plutôt d’avoir le riri bébé car je suis maigre plus qu’à souhait »
– 31 mars : pense être atteint du béribéri à Saint Laurent du Maroni, douleurs aux articulations, figure légèrement enflée
– 3 avril : oedème finalement qui a disparu très vite
– 29 mai : santé bonne, « Cette constatation me remémore toujours ce fameux mot de ce juif épicurien qui dans l’Ecclésiaste écrivit ‘Un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort’. Ce n’est pas très idéologique, certes, mais d’un réalisme difficile à contester »
– 22 juillet : insomnies
– 29 août : pertes de sang importantes, fatigue, pense à une intervention chirurgicale
– 18 septembre : opéré le 12 de ce mois mais « la voie d’eau n’a pas été bien calfeutrée », possible seconde opération
– 19 septembre : léger malaise post-opératoire
– 19 novembre : guérison complète
1920 : accession à la première classe des forçats ; le régime carcéral du forçat 34777 s’améliore.
– 5 janvier : « Puisque je te dis que je me porte comme un baobab. Je n’en prends pas le chemin de tomber malade »
– 17 juin : « Je me porte comme un baobab toujours et supporte allégrement mes chaînes »
– 27 septembre : « Je digère tout, le manger et les évènements. C’est un peu pourquoi je jouis d’une santé robuste de corps et d’âme. A quoi cela sert de se mordre la queue comme un serpent malade ? »
– 22 octobre : « Je porte droit comme un piboule et suis aussi bien qu’on peut l’être dans ma situation » (piboule : peuplier)
– 17 novembre : « bonne santé, bonnes dents, bon œil »
– 14 mars : santé excellente
– 15 avril : grippe, « Toutes les années, en avril et en septembre, il faut payer ce tribut à ce malaise. C’est-à-dire que j’y suis accoutumé »
– 2 juin : santé excellente
– 30 juillet : santé très bonne
– 25 août : santé bonne
– 25 novembre : rage de dents
1922 :
– 8 mars : « Je me fais vieux, mes forces déclinent et il serait temps qu’une décision intervienne »
– 1er août : doigts perclus de rhumatisme
– 29 août : gros rhume, souffre de ses doigts, « J’en ai trois à la main droite qui ont une physionomie de dromadaire »
– 24 septembre : santé bonne mais se sent vieux, ne peut plus laver son linge à cause du rhumatisme
– 23 octobre : lassitude et légère déprime, « Dans cet état d’esprit, on ne voit pas les choses en rose, surtout quand on n’a pas la foi qui sauve ou … abêtit. Sans l’abrutisme du travail, je crois que je ne ferais que dormir »
– 21 novembre : crise de dysenterie, rhume,
– 17 décembre : santé « passable », se sent « usé »
1923 :
– 14 janvier : santé bonne
– 5 mai : « J’était surchargé de travail, très fatigué. Pour dire le mot, j’étais dépersonnalisé »
– 4 juin : santé bonne
– 28 juillet : peine à se remettre d’une grippe, légère déprime, « De plus, il y a l’usure. Ceci, compliqué de cela, n’est pas pour me transfigurer d’optimisme »
– 17 novembre : crise de rhumatisme à l’épaule droite au début du mois
1924 :
– janvier : craint les rigueurs de l’hiver
– 7 février : santé bonne
– 6 mars : santé « satisfaisante », moral en baisse du fait de l’échec des démarches de sa mère pour le faire libérer
– 10 avril : « Malgré le scorbut et tout le saint frusquin, je n’ai pas à me plaindre. Les cornichons se conservent dans le vinaigre ; les dents dans le jus de tabac. Je chique »
– 2 juin : santé « satisfaisante »
– 27 août : santé bonne
– 16 décembre : grippé depuis huit jours, « avoir la grippe prouve au moins que l’on n’est pas mort »
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