Le kir Marius
Royal avec du champagne, breton ou normand avec du cidre, lorrain avec du gris de Toul et de la crème de mirabelle, savoyard avec … du blanc de Savoie, on ne compte plus les avatars de l’ecclésiastique cocktail dijonnais. Tant pis pour les puristes du chanoine et autres ardents défenseurs du l’union sacrée entre la crème de cassis et le divin bourgogne aligoté. Notre névrose obsessionnelle et jacobienne nous a poussé à offrir en dégustation à nos convives, après notre soutenance de thèse, juin 2006, une nouvelle variante de la dite (ou dive, c’est selon) boisson : le kir Marius. L’alcoolique béotien n’y verra que du feu. L’œnologue amateur, averti ou professionnel pourra crier à l’infamie et recracher l’hérétique breuvage. A boire frais et en apéritif. Avec ou sans modération car on n’est pas partisan du moralisme hygiéniste de bas étage.
Pour obtenir ce doux mélange, gris bleuté, verser de la liqueur de violette (1/3 ou 1/4) et du Reuilly blanc (2/3 ou 3/4). La violette symbolise Toulouse. Jacob y a séjourné quelque temps après le cambriolage Bourdin à Paris (6 octobre 1901). C’est au Bois Saint Denis qu’il s’installe à la fin de l’année 1939 avec Marie, sa mère, et Pauline, sa femme. Le vieux Marius, marchand forain, y demeure jusqu’à son suicide en 1954. C’est là qu’il devient l’ami d’un des « indigènes » du cru (sic) : le père Malbète, vigneron de son état. Les Malbète cultivent encore le Reuilly (EARL Guy Malbète, 16 Chemin Boulanger, 36260 Reuilly), et, c’est leur cave qui fournit en 2005 le précieux liquide de la cuvée des Acrates du CIRA Marseille. Le Kir Marius peut tout aussi bien accepter un autre Reuilly blanc sec, issu comme ses voisins de Sancerre et de Quincy du sauvignon. A votre santé … et à celle de l’honnête Jacob.
Tags: blanc, Bois Saint Denis, Jacob, kir, kir Marius, Malbète, Marius Jacob, Reuilly, Toulouse, vignoble, vin, violette
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