Jacob, Tavernier et moi
« Non, je n’ai jamais rencontré Jacob ! ». Nous avons reçu, le 23 février, un mail de Felip racontant une discussion avec Bertrand Tavernier sur Jacob. Celle-ci est révélatrice de l’intérêt que peut porter le cinéma à l’honnête cambrioleur. Mais le cinéaste n’a jamais pu réaliser son projet. Comme Felip, vous pouvez faire part dans ce blog de vos impressions, de vos anecdotes, de vos analyses, de vos sentiments sur Alexandre Jacob, sur ses pratiques politiques et militantes, etc. Le Jacoblog vous ouvre ses portes.
MES SOUVENIRS SUR JACOB
Non, je n’ai jamais rencontré Jacob ! Je suis né un an après son suicide…. Mais j’ai une anecdote personnelle à raconter à son sujet. 19 septembre 1977 à Nancy. Le matin, je croise un ancien camarade de classe devant un cinéma, il me dit qu’il y a une projection gratuite en avant-première d’un film de Bertrand Tavernier en présence du réalisateur. Il s’agit de Des enfants gâtés. Michel Piccoli y joue le rôle d’un réalisateur connu (le personnage s’inspire de Claude Sautet) en panne d’inspiration. Il s’installe seul dans un appartement d’un immeuble habité par des bobos (on ne les appelait pas encore comme ça à l’époque). À l’occasion d’une lutte des locataires contre leur propriétaire, il a une relation amoureuse avec une de ses voisines (interprétée par Christine Pascal). Ce n’est pas le meilleur film de Tavernier mais au milieu du film il y a une scène qui m’a fait un grand plaisir. Piccoli et Pascal sont en voiture. Il lui expose en détail un projet de film sur la vie d’Alexandre Jacob. J’ai lu quelques mois auparavant la biographie romancée de Bernard Thomas et le personnage de Jacob m’a enthousiasmé. Un débat suit la projection du film. Nous ne sommes qu’une quinzaine de spectateurs et je n’ose parler à Tavernier. Prenant mon courage à deux mains, je l’aborde après la fin du débat et lui demande pourquoi il a parlé de Jacob dans ce film. Il me dit que lui aussi a lu le bouquin de Thomas et apprécie beaucoup le personnage de Jacob. Lui-même a le projet de faire un film sur Jacob et plus particulièrement la fin de sa vie, son suicide l’ayant impressionné. Nous sommes en 2009, Bertrand Tavernier a tourné 18 films depuis 1977 (certains très bons) mais toujours pas d’Alexandre Jacob…
Felip Équy
Synopsis du film :
Les Enfants gatés
Bertrand Tavernier, 1977
Afin d’écrire dans la plus grande tranquillité possible, avec son ami Pierre, le scénario de son prochain film, Bernard Rougerie, cinéaste déjà célèbre, loue après bien des déboires un appartement dans une de ces cités H.L.M. de luxe… En fait de tranquillité, il est invité dès le premier soir par ses voisins, dont une jeune chômeuse, Anne, à participer à une réunion de locataires. Par désoeuvrement, par secrète inclination pour Anne, Bernard se trouve pris dans l’engrenage de leurs revendications légitimes face à des propriétaires voraces. Il accepte de faire partie du groupe chargé de vérifier les comptes et, à la suite de cette démarche, se retrouve expulsé, au même titre que les autres « contestataires », par un infâme personnage du nom de Mouchot. Parallèlement, ses relations avec Anne prennent un tour passionnel… Réunis en comité de défense, les locataires de l’immeuble s’allient à d’autres mécontents: le mouvement fait boule de neige, la presse s’en mêle et l’infâme Mouchot cède. En apparence seulement, puisque sûr, au fond de lui-même, de l’impunité qui lui assure le régime actuel. Ah, évidemment, si la gauche passait!… La liaison de Bernard et d’Anne, elle, se meurt, peut-être parce que, enfant gâté, éternel sympathisant, Bernard ne risquera jamais rien dans sa vie. Il revient auprès de Catherine, sa femme, qui s’occupe d’enfants inadaptés: heureuse, celle-ci lui annonce que la petite fille avec laquelle elle tentait d’établir un contact depuis longtemps lui a parlé pour la première fois…
source : http://cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=51391
Tags: Alexandre Jacob, Bernard Thomas, Bertrand Tavernier, Christine Pascal, cinéma, enfants gatés, Felip Equy, Jacob, Marius Jacob, Nancy, Piccoli
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