Archives pour le mois de mai 2014
samedi 31 mai 2014 par JMD
La blogosphère est un espace particulier permettant de révéler un nombre incroyable de frustrations et d’esprits refoulés, tordus, légèrement ou totalement sociopathes. Le web désinhibe le foldingue. Le siphonné du carafon, le conspi, le survivaliste, l’ésothérique, le déglingos du bulbe pour peu qu’il jouisse de quelques lueurs de lucidité peut s’investir maître universel du monde du savoir en tout genre. Terreau parfait pour une bonne dose d’inepties jacobiennes et de galopante lupinose. Un aileron de requin, des pubs pour des sites de voyance, d’achat de minéraux, d’hagiographie d’hommes d’Eglise, de présentation façon science popo de nos bouffes-galette nationaux, de plein de choses encore … nous voilà prévenus avec les très très bizarre et néanmoins très hilarant histoires-étranges.com dont l’animateur semble avoir quelques accointances malgaches. La page d’accueil de cette fenêtre virtuelle sur le fait divers nous invite, après citation de Jean-Claude Van Damme pour rendre le propos plus léger, « à découvrir quelques personnages et faits du genre qui ont marqué l’actualité passée ou récente ». On se doute quand même un tout petit peu de ce que l’on va pouvoir trouver en cliquant sur l’onglet « Marius Jacob » de la rubrique « Escrocs ». On se doute mais nous ne sommes pas avertis du choc. Car, on tient ici une pépite du genre burlesque historiographique marinée à la sauce lupinienne dans un français quelque fois approximatif et digérant difficilement les articles de Wikipédia et les ouvrages à caractère biographique de messieurs Thomas et Caruchet. Même chez Marvel on ne ferait pas mieux. Le bandit alternatif, l’escroc à principes peut alors entrer en scène. Lire le reste de cet article »
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Tags: Alexandre Jacob, Arsène Lupin, cambrioleur, escroc, histoires étranges, Jean-claude Van Damme, lupinose, Madagascar, Maurice Leblanc, voleur
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vendredi 30 mai 2014 par JMD
L’historiographie a ceci de particulièrement intéressant qu’elle ne constitue pas simple apport à la connaissance du passé. Elle nous invite à se focaliser sur le regard de celui qui l’étudie. Et c’est justement en étudiant ce regard que l’on saisit comment se construit, comment se compose et se recompose, comment nait et grandit une image, une idée reçue, un stéréotype. Tout phénomène de plus ou moins grande ampleur, tout évènement majeur ou mineur, tout personnage de premier ou de second ordre passe ainsi à la moulinette et en ressort vêtu d’habits d’éternité. L’opération, le plus souvent, se conjugue à des fins promotionnelles lorsqu’il est question d’ouvrage à prétention biographique. Alexandre Jacob n’est pas Arsène Lupin. Pourtant la lupinose est. Elle parait irrévocable, immuable, indestructible. L’argument, bien vite érigé en vérité absolue, révélée même, parait de la sorte plus facilement assimilable. Digérable. Lire le reste de cet article »
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Tags: ACL, Alexandre Jacob l'honnête cambrioleur, Les Inrockuptibles, Lupin, lupinose, Maurice Leblanc, Reuilly
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samedi 24 mai 2014 par JMD
Alexandre Jacob ne se cache pas à Sète par hasard après son évasion de l’asile Montperrin d’Aix en Provence dans la nuit du 18 au 19 avril 1900. La ville bénéficie en effet d’une solide tradition d’activisme libertaire. Ernest Elisée Saurel n’est pas non plus un anarchiste inconnu. Le commissaire central de Sète voit d’ailleurs en lui le 21 août 1898 « un des plus militants » de la ville. Saurel y est d’ailleurs né vers 1862. Il exerce la profession de tailleur d’habits et loge chez sa maîtresse, Aliette Amiel, rue Concorde. L’amitié qui le lie à Caserio ferait même de lui un compagnon localement de premier ordre. Lire le reste de cet article »
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Tags: Alexandre Jacob, Aliette Amiel, anarchiste, Avignon, Barcelone, cambrioleur, Caserio, Cette, Concorde, Ernest Saurel, Hérault, illégaliste, Le Libertaire, Montpellier, Nice, Nîmes, Paris, recel, Sadi Carnot, Saurel, Sautarel, Sète, Suisse, Torquebiau
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samedi 17 mai 2014 par JMD
Le témoin Jacob n’utilise pas son expérience pour sa gloire et son seul profit. C’est un homme, que l’Administration Pénitentiaire n’a pas réussi à briser et qui, depuis sa libération, le 31 décembre 1927, entend dire sa douloureuse expérience et écrire contre une institution totale qui annihile une liberté considérée ici comme un des principes fondamentaux de la pensée anarchiste et individualiste. Les quelques lettres échangées avec le député des Hautes Alpes Ernest Lafont, au début de l’année 1932, exposent le discours pénal et les théories judiciaires de l’anarchiste à l’occasion de la proposition de loi Sibille sur la peine des travaux forcés, proposition envisagée comme un cautère sur une jambe de bois par l’ancien fagot qui n’a ici rien perdu de son mordant. Lire le reste de cet article »
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Tags: Ader, Albert Londres, Alexandre Jacob, Amiens, bagne, condamnation, criminologie, député, docteur Rousseau, doublage, Ernest Lafont, Guyane, homosexualité, le Petit Parisien, Maurice Garçon, Maurice Sibille, prison, proposition de loi, relégation, résidence, Sibille, transportation, travaux forcés
Publié dans Après le bagne, Le bagne et ses joyeusetés |
samedi 10 mai 2014 par JMD
A 73 km au Nord-Est de Paris, Compiègne est un lieu bien fréquenté. Des rois, des empereurs, des tsars ont traînés leurs guêtres dans la sous-préfecture de l’Oise. En août et en novembre 1902, en février 1903, les Travailleurs de la Nuit, Alexandre Jacob et Léon Ferré, accompagnés d’abord de Joseph Ferrand puis de Félix Bour, y ont trouvé eux des victimes de choix. Ils échouent pourtant à dérober les tapisseries du palais impérial. Un des deux cambriolages de commande signalé par Alain Sergent dans sa biographie de l’anarchiste en 1950. Si le butin n’est pas non plus des plus conséquents chez le capitaine Edou et dans l’église Saint Jacques, c’est en revanche un véritable pactole qui les attend chez la comtesse de Frezals. 72 kilogrammes d’argenterie ! La petite entreprise anarchiste, Jacob et Cie, cambriolages, vols et fric-frac en tout genre, ne connait pas la crise. Bien au contraire, elle tourne à plein régime. Lire le reste de cet article »
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Tags: Alexandre Jacob, anarchiste, Apport, argenterie, Brunus, cambriolage, Compiègne, déclaration, Edou, église Saint Jacques, Félix Bour, Frézals, Joseph Ferrand, Léon Ferré, noblesse, palais impérial, procès
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lundi 5 mai 2014 par JMD
Gavroche, n°10 juin-juillet 1983
Panorama de 1903 III
Georges Pelletier
L’affaire Humbert Daurignac
Cette affaire dite « Affaire du faux héritage Crawford », est la plus grande mystification juridique et la plus importante banqueroute depuis celle du prince Rohan Gueméné en 1782. Frédéric Humbert, ancien député de Seine et Marne, est le fils de Gustave Humbert, sénateur, ancien ministre de la Justice et premier président de la cour des comptes. Avec sa femme Thérèse, née Daurignac et les frères de celle-ci, Humbert fabrique de toutes pièces le « merveilleux artifice » de procédure qui prête une vie à deux supposés frères Crawford, aussi fictifs que le testament d’un millionnaire américain qui vient de décéder. En 1883, on apprend que Mme Humbert est instituée légataire universelle d’un américain cent fois millionnaire. Toutefois, deux « neveux » du « testateur » (les « frères Crawford ») opposent un autre « testament », par lequel l’héritage est séparé en trois parts dont une pour Maria Daurignac, à charge de payer à Thérèse une pension de 30 000 F par mois. Le « testament » est dans un coffre confié à la garde des Humbert. Il s’ensuit immédiatement une succession de procès. Les Humbert empruntent facilement de l’argent à des taux usuraires pour couvrir les frais de ces procès. L’argent ainsi recueilli leur permet d’acquérir de vastes domaines où les plus notables célébrités de la magistrature et du barreau sont reçus avec largesses. Vers la fin du siècle, afin de rassurer les créanciers devenus inquiets, les escrocs créent une société financière (« la Rente Viagère de Paris ») au capital de dix millions, gagée sur leurs domaines et dirigée par Romain Daurignac. Cette société assure aux souscripteurs des revenus de 12 à 15 % par an. Les millions affluent. C’est alors que le 9 mai 1901, (17 ans après le début de l’escroquerie), sur la demande du sieur Morel, créancier, le juge Forichon décide l’ouverture et l’inventaire du fameux coffre-fort. Celui-ci est vide, bien sûr et la famille Humbert prend la fuite. Retrouvés en Espagne, ils sont extradés, et jugés au mois d’août 1903. L’escroquerie porte sur 50 millions, (50 000 fois environ le salaire moyen d’un ouvrier de l’époque) mais ne lèse, en fait, que de riches et retors prêteurs. La magistrature dont certains membres se sont compromis, rend un jugement de clémence en condamnant à 5 ans de réclusion les époux Humbert, et à 2 ans les frères Daurignac… Lire le reste de cet article »
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Tags: asphyxie, Brunau-Varilla, canal, catastrophe, Crawford, Daurignac, dirigeable, dormeuse de Thenelles, escroquerie, Georges Pelletier, Humbert, Lebaudy, Louvres, Métropolitain, mort, Nantes, Panama, pont, Saïtapharnes, station Ménilmontant, Théodore Roosevelt, USA
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dimanche 4 mai 2014 par JMD
Gavroche, n°09, avril – mai 1903
Panorama de 1903
II La Belle Epoque
La France comprend 38 960 000 habitants, en léger accroissement sur l’année précédente, malgré une proportion de 5 % d’enfants mort-nés. Près de la moitié de la population est agricole. Sur 36 000 communes, 12 ont plus de 100 000 habitants et seulement 124 plus de 20 000. Pour relier ces villes, il y a 38 000 km de routes nationales et 44 000 km de voies ferrées. 200 000 km de chemins complètent le réseau routier. A Paris, sur une population globale de 2 600 000 habitants on dénombre 2 500 millionnaires (dont 800 étrangers). Les revenus moyens annuels par ménage s’échelonnent de 1070 F par an, dans le 20e arrondissement, à 20600 F dans le 8e. Si 510 locataires ont un revenu annuel de 400 000 F, 700 000 ont moins de 1000 F par an pour vivre, les obligeant à consacrer plus du quart de leur gain à leur logement. Lire le reste de cet article »
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Tags: automobile, Bateau lavoir, bourgeoisie, caf conc, Cezanne, classe moyenne, Courteline, Derain, école, femme, Feydeau, Gauguin, Gavroche, Georges Pelletier, Max Jacob, mode, Paris, peintre, Pissaro, prolétariat, province, retraite, Sarah Bernhardt, sport, téléphone, tour de France, train, vélocipède, Vlamink, Yvette Guilbert
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samedi 3 mai 2014 par JMD
NDLR : la nuit du 21 au 22 avril 1903, n’apparait pas dans ce panorama de la revue Gavroche qui permet de contextualiser l’histoire de l’honnête cambrioleur. Ce jour-là, Echec du cambriolage Tilloloy à Abbeville; «drame» de Pontrémy, l’agent Pruvost est tué par Félix Bour, Jacob est arrêté à Airaisne. Pélissard à Pquigny ; la bande dite d’Abbeville est progressivement démantelée, le juge Hatté mène l’instruction.
Gavroche n°8, février – mars 1983
Panorama de 1903
La république des radicaux.
Cette année-là, Loubet est Président de la République, dans une Europe qui ne compte que des royaumes. Le radical Emile Combes, porté au pouvoir en 1902[1], à la suite des élections qui avaient vu la victoire de la gauche (Radicaux et Socialistes), poursuit la politique menée par son prédécesseur Waldeck Rousseau[2], avec l’appui des Socialistes. D’ailleurs, dès le 13 janvier, la Chambre élit, parmi ses 4 vice-présidents, un grand tribun, le socialiste Jean Jaurès[3]. Lire le reste de cet article »
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Tags: Algérie, anticléricalisme, antidreyfusard, Armentières, bouilleur de cru, bourse du travail, Bretagne, bureau de placement, cléricalisme, congrégations, Déroulède, Dreyfus, dreyfusard, Emile Combes, Emile Loubet, Gavroche, Georges Pelletier, grèves, guédiste, Hennebont, Jean Jaurès, loi de 1901, Manifestation, Margueritte, pape, radicalisme, Renan, Waldeck-Rousseau, Yacoub
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