Vols à Reims
Si Reims peut s’enorgueillir d’être devenu quelques années après le baptême de Clovis en 496 le siège du sacre des rois de France, il est à peu près certain que cette opulente ville n’ait gardé que peu ou pas de mémoire des trois passages des Travailleurs de la Nuit. L’examen de ces trois cambriolages, qui ne figurent pas parmi les plus importants à mettre à l’actif des illégalistes jugés à Amiens du 8 au 22 mars 1905, n’en révèle pas moins une technique de vol en groupe particulièrement au point et des victimes ciblées, toutes propriétaires, nobles ou roturières. Mais si nous ne savons pas qui forme la brigade avec Jacob pour les vols Merlin (avril 1901) et Mauduit de Saupicourt (octobre 1902), ce sont bien Félix Bour et Léon Ferré qui arrivent en premier dans la métropole marnaise pour effectuer leur tournée d’inspection et découvrir la maison inhabitée de Roger Albert qu’ils visitent un jour plus tard avec leur compagnon « Georges ». Le pactole était dans le coffre-fort : plus de 6000 francs. Champagne ! C’est peut-être cela qui rend Jacob particulièrement cynique et percutant lorsque les victimes viennent témoigner devant les jurés picards.
Archives de la Préfecture de Police de Paris
EA/89 : dossier de presse « La bande sinistre et ses exploits »
Audience du 9 mars 1905
Vol à Reims
En avril 1901, M. Merlin était victime d’un vol qu’il ne constatait qu’un mois plus tard, en rentrant chez lui, rue Nicolas-Henriot, 5, à Reims. Ce vol consistait en une chaîne en or, un cachet, des pièces de monnaie, un parapluie, un pardessus et du linge. Le pardessus fut retrouvé chez M. de Lorière, au Mans, cambriolé le 11 avril 1901. M. Henri Julien dépose sur les constatations qu’il fit alors. Jacob considère attentivement le témoin pendant cette déposition. Il sourit.
(…)
Audience du 11 mars 1905
Vol à Reims
Dans le courant d’octobre 1902, une maison sise à Reims, 66, rue de Talleyrand, habitée pendant l’hiver par Mme Mauduit de Sopicourt, et qui était inhabitée, fut l’objet d’un vol.
La porte d’entrée donnant sur un vestibule avait été ouverte à l’aide de pesées. Toutes les pièces de la maison furent visitées et plusieurs meubles furent fracturés. Au cours de ce cambriolage on déroba à Mme Mauduit de nombreux objets d’argenterie, des bijoux et un tapis. Jacob se reconnaît l’un des auteurs de ce vol. On a du reste saisi à son domicile rue Leibnitz le tapis soustrait chez M. Mauduit. Mme Mauduit dépose.
– Madame était à son château, pendant que je suis entré chez elle ; c’est toujours des malheureux, dit Jacob, que j’ai dévalisés.
(…)
Audience du 13 mars 1905
Vols à Reims
M. Roger Albert possède à Reims une maison sise rue Warlé. À la fin d’août 1902, il en
confia la garde à M. Lambotin, son ami. Le 25 février 1903, Mme Calson, qui habite une maison contiguë à celle de M. Roger, faisait prévenir M. Lambotin que la grille du soupirail de la maison Roger était arrachée et qu’un carreau était cassé. On s’aperçut alors que la maison avait été cambriolée. Derrière la porte de la cuisine se trouvait des excréments. Le salon avait été mis au pillage. Un grand coffre-fort, pesant 550 kilos et qui était d’habitude placé dans une encoignure de la pièce gisait à terre, complètement éventré. Ce coffre-fort ne renfermait ni titre, ni argent, à l’exception d’une pièce en or de 100 francs, mais de nombreux bijoux, de l’argenterie. Le tout avait disparu.
Jacob et Bour ont déclaré être les auteurs de ce vol. Ils auraient eu pour complice Ferré.
Bour et Ferré étaient arrivés le 23 à Reims et avaient couché dans des hôtels différents.
Jacob était arrivé le 24, vers 11 heures du soir, au reçu d’une dépêche signée «Georges ».
M. Lambotin raconte comment il fut prévenu du vol. Le préjudice fut de 6 000 à 7000 francs.
Jacob – Les objets pris chez l’ami du témoin proviennent d’un héritage. L’héritage, c’est le vol. Il n’y a donc pas eu vol de notre part.
Tags: Bour, cambriolage, Ferré, ilégaliste, Jacob, Marne, Mauduit de Sopicourt, Merlin, procès, Reims, rue Nicolas Henriot, rue Talleyrand, rue Werlé, Travailleurs de la Nuit
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11 octobre 2014 à 11:21
L’HERITAGE C’EST LE VOL ! LA PROPRIETE AUSSI .
12 octobre 2014 à 8:44
et le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend ?
et tant va la bulle dans le champagne qu’il se boit ?