Peuple debout !
Peuple debout !
Auteur anonyme, Paris, [La Jeunesse anarchiste du XVe], [1886 ?].
in Gaetano Manbfredonia, Libres ! Toujours …, Atelier de Création Libertaire, 2011, p.71
1er Couplet
L’Égalité paraît à l’horizon
Propriété, tribune despotique,
Vieux préjugés, au nom de la raison,
Disparaissez avec vos clans iniques,
La justice à son tour,
Veut régner sur le Monde,
Prêtres, Bourgeois, Vautours,
Gare, elle fait sa ronde.
REFRAIN
Peuple debout, invincible rempart,
En légions sous le rouge étendard,
Marchons, que sur nos traces,
Le sang de ces rapaces,
Coule enfin pour la Liberté,
Pour la justice et l’équité,
Coule enfin pour l’égalité,
Soldats de la fraternité.
2e Couplet
Toujours battus, jamais découragés,
Vaillants lutteurs, aux blessures profondes,
Plus qu’un effort et les tigres gorgés,
De notre sang, de nos sueurs fécondes,
Vont payer leurs forfaits
Au vieux sol de la Gaule,
Contre les satisfaits
Un dernier coup d’épaule.
3e Couplet
Bourgeois vainqueurs des rois et des barons
Au prix du sang versé des prolétaires,
Qu’avez-vous fait parjures et larrons,
De vos serments des lois égalitaires,
Vous avez tout vendu
Et vos fils à vos tailles,
Ont du peuple éperdu
Dévoré les entrailles.
4e Couplet
Déshérités internationaux,
Quittez vos bourgs, vos villes et vos empires
Frères, venez sous nos rouges drapeaux
Plonger vos fers dans le sein vampires
Que le sang des gavés
Suppôts de la misère,
Rougisse nos pavés,
Demain toute la terre.
5e Couplet
Quoi ces bandits, ces monstres galonnés,
Vils massacreurs du peuple en soixante-onze
N’ont pas assez du sang de nos aînés
Dynamitons s’ils font tonner le bronze
Et plutôt d’être pris
Qu’aux dernières cartouches,
Saute avec nous Paris
Et ces bourreaux farouches.
6e Couplet
Agioteurs, tripoteur de magots,
Vils sacristains du temple de la bourse
Tremblez fripon, soudoyeurs de catots,
Car sans pitié la justice en sa course
Veut sacrifier l’argent
Et votre caste impure
Et brûler le chiendent
Du champ de la nature.
7e Couplet
Fier de braver les tourments et la mort,
Sous ton drapeau vaillante Marianne,
Que ton clairon pour celui qui s’endort
Sans feu, sans pain, sonne, sonne la diane
Tu verras tes amants
Sans aucune hypothèse,
De tous tes voeux brûlants
Accomplir la synthèse.
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