Archives pour le mois de février 2016

Victor et Barrabas


samedi 27 février 2016 par JMD

Jacob 1903Victor Petit (1879-1919) figure en place au rayon anonyme du panthéon des oubliés de la fortune et de la félicité. Son biographe, Alain Dalotel, évoque « une vie de malheur » pour dresser le portrait du pas-de-chance Petit : orphelin, il a 10 ans lorsque ses parents se suicident pour éviter une vie de misère ; ils laissent une fratrie de quatre enfants. Engagé volontaire dans le corps expéditionnaires français de Chine à l’occasion de la guerre des Boxers, il déserte deux fois et se fait arrêter. Condamnation à 20 ans de travaux forcés. Victor Petit débarque en Guyane le 8 janvier 1903. Il porte le matricule 32308. Après de multiples tentatives d’évasion, la Belle finit par lui sourire le 11 octobre 1911. Commence un long périple qui le conduit du Venezuela à Haïti, de Haïti à la France, en passant par les USA et le Canada. Il retrouve le sol hexagonal en 1915 mais vit en région parisienne dans la clandestinité. L’ancien bagnard consigne ses mémoires ; elles sont interrompues le 20 octobre 1919 par une mort aussi mystérieuse que brutale. Retrouvés par ses arrière-petit-neveux, les souvenirs de Victor Petit ont été publiés pour la première fois en 1996 aux éditions La Fabrique de l’Histoire. Véritable mine de renseignements sur les effets soi-disant positifs de la colonisation française en Chine et en Guyane, l’ouvrage de Victor Petit évoque un grand nombre de faits, mentionne une multitude de lieux. On croise aussi la route d’une foule de personnages. Victor Petit a connu un honnête cambrioleur condamné au bagne à perpétuité le 22 mars 1905. Lire le reste de cet article »

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Un médecin au Bagne chapitre 2


samedi 20 février 2016 par JMD

Mourir au bagne ? D’accord mais de mort lente, le ventre vide, mal logé et mal habillé, semble nous dire le docteur Louis Rousseau. Le propos de l’Oncle dans un Médecin au bagne vise en effet à démontrer que l’espérance de vie en Guyane ne dépasse guère les cinq années à l’arrivée du forçat. Ici, on meurt et la mort violente, le meurtre, l’exécution capitale, le suicide ou l’accident, pour fréquents qu’ils soient, n’entrent finalement que de manière dérisoire dans un décompte macabre qui, durant la transportation d’Alexandre Jacob, fait passer de vie à trépas, tous les ans, environ 10% de la population carcérale guyanaise. Au fil des pages de son réquisitoire, Rousseau démonte alors les mécanismes d’une machine à broyer le vaincu de guerre sociale. Lire le reste de cet article »

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Vol à Chartres


samedi 13 février 2016 par JMD

Il parait douteux que les Travailleurs de la Nuit ne soient passés qu’une seule fois par la capitale de la lumière et du parfum. La préfecture d’Eure et Loire qui compte 23481 habitants en 1901 est en pleine expansion, notamment depuis l’ouverture, soixante ans plus tôt, d’une ligne de chemin de fer qui la relie à Paris. On peut alors trouver de riches demeures en pays beauceron. C’est encore le premier point de passage, à moins de 100 km de la capitale, pour une tournée vers l’ouest, « se terminant par La Roche-sur-Yon, en passant par Angers, Le Mans, Nantes ». La description du vol commis à Chartres entre le 23 décembre 1901 et le 2 janvier 1902 à l’occasion de la 3e audience du procès d’Amiens, le 10 mars 1905, nous permet d’affiner le mode opératoire des cambrioleurs anarchistes aidés aussi, il convient de le noter, par la négligence de la victime. Le butin n’est pourtant pas conséquent. Ferrand, Henry et Baudy ont poursuivi leur besogne sur Angers. Alexandre Jacob a prétendu avoir participé à ce cambriolage. Mais l’instruction parvient facilement à démonter ses affirmations. Ce n’est effectivement que vers avril-mai 1902 qu’il revient sur Paris après avoir séjourné à Bordeaux puis à Toulouse, à la suite du vol Bourdin commis rue Quincampoix six mois auparavant. Lire le reste de cet article »

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Citoyenne lupinose


samedi 6 février 2016 par JMD

Citoyen Junior a cessé de paraître à l’été 2014. Quatre ans plus tôt, le numéro 1 de ce mensuel à vocation pédagogique invitait les jeunes têtes blondes de n’importe quel CDI[1] de France et des pays francophones à faire en une quarantaine de pages de facture somme toute classique « un voyage extraordinaire au cœur de notre droit ». Des reportages, des témoignages, des photos, des cartes, des caricatures, des jeux, des quiz et des bandes dessinées pour construire un honnête homme, pour édifier l’intègre enfant à notre justice de classe. Fais pas si, fais pas ça et rentre dans le rang ? Le n°41 du dit mensuel publié par les éditions Faton ne déroge pas à la règle éditoriale avec un sommaire riche et  surprenant. Quoi de mieux pour interpeler l’adolescent en formation que de lui révéler la citoyenneté de l’Antiquité à nos jours ? Que de le sensibiliser aux problèmes environnementaux avec les Chinois qui polluent tout chez eux ? Que de lui faire rencontrer une jeune et forcément sympathique procureure ? Ou encore de lui montrer que voler c’est mal ? C’est mal … même si l’on s’appelle Alexandre Marius Jacob. Lire le reste de cet article »

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