Aphorismes du bagnard
mardi 30 juin 2020 par JMD
Peut-on reprocher à un moineau de ne pas être une autruche ?
Lettre à Marie Jacob, 17 novembre 1913
Peut-on reprocher à un moineau de ne pas être une autruche ?
Lettre à Marie Jacob, 17 novembre 1913
À mon gré, il est encore trop idéaliste. À vrai dire, ce n’est pas un défaut. Encore que toute foi soit fausse, qu’il n’y ait rien de vrai, il est de toute nécessité d’en avoir une, de tenir quelque chose pour vrai.
Lettre à Marie Jacob, 17 novembre 1913
C’est avec des actes que l’on arrive à s’affranchir des lois de la nécessité et non avec des formules séduisantes mais creuses.
Lettre à Marie Jacob, 17 novembre 1913
Égoïste? Mais tous les êtres sont égoïstes. L’égoïsme est le pivot sur lequel le monde a roulé, roule et roulera toujours.
Lettre à Marie Jacob, 17 novembre 1913
C’est long, mais, ma foi, je m’en bats l’orbite. Quand on ne souffre pas, on peut laisser tourner la planète tout à son aise.
Lettre à Marie Jacob, 23 octobre 1913
Quand l’arbre tombe, tout le monde monte sur les branches.
Lettre à Marie Jacob, 27 août 1913
En somme, ce malheur aura de bons résultats pour moi, la douleur étant encore, quand on y résiste, le meilleur des toniques. Quand on a enduré ce que j’ai souffert, je t’assure que l’on ne craint plus rien.
Lettre à Marie Jacob, 26 août 1913
Voyons la réalité en face et sachons accepter courageusement les conséquences de ce que j’ai commis seul.
Lettre à Marie Jacob, 3 juin 1913
La souffrance, comprise non au sens chrétien comme négation, mais au point de vue individualiste comme renforcement d’énergie, est un puissant tonique.
Lettre à Marie Jacob, 3 juin 1913
On n’implore pas qui on a combattu. Un vaincu est toujours un ennemi. Et c’est logique. Chacun son drapeau. Les haillons et la fine dentelle ne peuvent se trouver dans le même sac.
Lettre à Marie Jacob, 3 juin 1913
C’est toujours ta sensibilité de chrétienne qui te cause ces déchirements. Tâche de te défaire de cette morale contre nature, morale de troupeau.
Lettre à Marie Jacob, 3 juin 1913
Je vis, dans la mesure où cela m’est permis, à ma guise, sans me soucier d’autrui. Je sais que je dois finir mes jours ici et, ma foi, je fais en sorte pour les passer le mieux possible.
Lettre à Marie Jacob, 1er juin 1913
Ainsi, tu as encore un coup satisfait ta marotte en retentant une démarche de clémence à mon sujet ? Si tu savais, ma bien bonne, comme c’est inutile, tout ça. C’est ce qu’on appelle pisser dans l’eau pour faire des beignets.
Lettre à Marie Jacob, 8 mai 1913
Je suis absolument schopenhauerisé
Lettre à Marie Jacob, 11 mars 1913
Toutes ces gens qui ont la figure ronde comme la pleine lune, ça ne me dit rien qui vaille. Sous des airs paternes, amènes, c’est tout hypocrisie, ruse, friponnerie.
Lettre à Marie Jacob, 12 février 1913