Aphorismes du bagnard
La naissance tout comme la mort ne sont qu’une question de mots, rien de plus. La meilleure des preuves en est que, si l’on pouvait peser la terre après un million de naissances, elle n’en augmenterait pas d’un seul milligramme. De même pour la mort, ou mieux, ce que l’on a coutume d’appeler ainsi. La vie, même dans la misère, vaut la peine qu’on la vive ; mais soit que les circonstances en exigent le sacrifice, soit que l’usure de la machine le veuille, eh bien, ma foi, il n’y a pas à le regretter. À quoi bon se lamenter sur un événement nécessaire et inéluctable ?
Lettre à Marie Jacob, 14 février 1912
Imprimer cet article
Envoyer par mail