Bagnards et anarchistes : février 2025


Louise sur le Caillou

Avant son départ pour la Nouvelle-Calédonie, Louise Michel (1830-1905) fut incarcérée vingt mois à la prison d’Auberive, en Haute-Marne. Le 10 août 1873, elle embarqua sur la Virginie avec, entre autres compagnons de voyage, Nathalie Lemel (1826-1921) et Henri Rochefort (1831-1913). Durant le voyage, elle se fit une fois encore remarquer pour son sens du partage, qui, aux dires de certains de ses compagnons – comme Henri Rochefort – confinait à la folie douce.

Débarquée le 10 décembre 1873 à Nouméa, elle fut dirigée vers l’enceinte fortifiée de la presqu’île Ducos puis installée à partir de mai 1875 avec d’autres femmes à la baie de l’Ouest. Sur place elle s’intéressa au monde et la culture kanak, consigna des vocabulaires et reprit des « légendes et chansons de gestes canaques ». Il est fort probable qu’elle n’eut pas une relation si proche qu’elle a bien voulu le laisser croire dans ses Mémoires avec les Kanak, mais à coup sûr, elle fut une des rares déportés avec Charles Malato (fils de déporté), à dénoncer et à s’insurger contre le sort réservé aux Kanak. Aussi, elle ne manqua pas de soutenir ouvertement la grande révolte kanak de 1878 qui fut durement réprimée et à la répression de laquelle de nombreux communards, contre remise de peine, participèrent.

Alors qu’en France de nombreux députés œuvraient pour une amnistie des communards, la peine à la « déportation dans une enceinte fortifiée » de Louise Michel fut commuée en déportation simple et elle s’installa à Nouméa où elle enseigna d’abord aux enfants de déportés puis à l’école communale des filles.

Le 11 juillet 1880, l’amnistie générale décrétée, Louise Michel s’embarqua pour Paris, via Melbourne et Londres. Son arrivée à la gare Saint-Lazare le 9 novembre 1880, fut triomphale. Sur le quai l’attendaient Clemenceau, Louis Blanc, Henri Rochefort, ainsi qu’une foule de plusieurs milliers de personnes.

« Même si – comme l’écrit Louis-José Barbançon dans son Mémorial du bagne calédonien en 2020 – la Nouvelle-Calédonie a plus compté dans l’histoire de Louise Michel que Louise Michel n’a compté dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie, un collège de Païta et une école primaire de Bourail portent son nom. » VFV

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