Le bagne et ses joyeusetés
samedi 4 avril 2015 par JMD
Le 4 janvier 1968, André François Poncet dresse un portrait pour le moins dithyrambique de l’immortel pourtant trépassé six jours plus tôt. Maurice Garçon, Homme de lettres et ancienne vedette du barreau de Paris était né à Lille le 25 novembre 1889. Devenu avocat en 1911, il a acquis bâti sa notoriété sur une extraordinaire éloquence lors de procès retentissants, défendant entre autres Louise Landy, René Hardy, Georges Arnaud ou encore Jean Jacques Pauvert. L’homme était-il aussi attaché aux valeurs humanistes et aussi prompt à dénoncer les injustices que semble le prétendre le directeur de l’Académie Française prononçant son éloge funèbre ? Lire le reste de cet article »
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Tags: Albert Londres, Alexandre Jacob, bagne, bagne portuaire, galères, Guyane, Louis Rousseau, Maurice Garçon, Mercure de France, Nouvelle Calédonie, peine de mort, suppression, transportation
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mercredi 4 mars 2015 par JMD
ll est des signatures qui comptent, il est des noms qui reviennent fréquemment lorsque l’on cherche approfondir ses connaissances sur un sujet précis. Le bagne, la Guyane, le Caillou aussi, les hommes et les femmes punis par exemple ? C’est peu dire que Franck Sénateur maitrise une parfaite connaissance de l’histoire carcérale française. Cet enseignant a d’ailleurs créé en 1999 Fatalitas, Association pour l’Histoire et l’Etude des Etablissements Pénitentiaires de Métropole et d’Outre-Mer. On ne compte plus ses participations à de nombreuses expositions pour le musée national des prisons à Fontainebleau, pour le musée de la Préfecture de Police à Paris, à Saint Martin de Ré, à La Seyne sur Mer ou encore à Saint Laurent du Maroni. Conseiller historique sur plusieurs films dont Les amants du bagne de Thierry Binisti en 2004 où Antoine de Caunes campe le personnage d’Albert Londres, il est l’auteur entre autres de Martinière, le transport des forçats en 2008 et de Planète évadés en 2012. Franck Sénateur avait donc toute sa place dans les colonnes du Jacoblog et c’est un historien pointu qui a bien voulu répondre ici à nos dix questions sur les camps français de déportation, de relégation et de transportation. Lire le reste de cet article »
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Tags: Alexandre Jacob, AP, bagnard anarchiste, bagne, Belle, camp de concentration, chaouch, déportation, évasion, Franck Sénateur, Franklin Schaffner, goulag, Guyane, la Loire, La Martinière, Le bagne en relief, Nouvelle Calédonie, Papillon, Raymond Vaudé, relégation, Roussenq, Saint Laurent du Maroni, surveillant, transportation, travaux forcés, Vérignon
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samedi 27 décembre 2014 par JMD
Le décret-loi d’Edouard Daladier du 17 juin 1938 est clair. Seule la transportation est abolie. Le 22 novembre de cette année, 610 relégués, parqués à Saint Martin de Ré, quittent la France. L’ambiance est électrique, l’Administration Pénitentiaire est sur les nerfs. L’évènement attire les familles des hommes punis mais aussi de nombreux journalistes venus de Paris ou encore des Etats Unis. Ils posent des questions, s’entretiennent avec des pères, des mères, des femmes de condamnés ; interrogent des surveillants. Ils cherchent à en savoir plus sur l’émeute qui a éclaté depuis le 19. Charles Péan, dans Conquêtes en terre de bagne, se souvient du départ de ce dernier convoi. Du fait de la guerre qui éclate peu de temps après, il n’y en aura plus d’autres. L’officier de l’Armée du Salut évoque une véritable « folie furieuse »[1] s’emparant des relégués détenus dans la citadelle de Vauban. On la retrouve encore dans le livre de Pierre Desclaux. Le journaliste, auteur en 1946 de Dix ans avec les bandits, travaille à l’époque pour Police Magazine et c’est peu dire que sa vision de l’évènement tranche particulièrement non seulement avec celle de Péan mais surtout avec celle de ses confrères dont il « déplore les exagérations » et qui, depuis les écrits de Londres, n’hésitent pas à critiquer vertement la vieille barbarie pénitentiaire. Loin de s’apitoyer, il considère finalement que ce ne sont alors que des criminels que l’on envoie expier loin de la métropole. Lire le reste de cet article »
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Tags: AP, Armée du Salut, Charles Péan, condamné, Conquêtes en terre de bagne, Daladier, Desclaux, Dix ans avec les bandits, émeute, journaliste, La Martinière, La Rochelle, Péan, Pierre Desclaux, relégué, Saint Martin de Ré, Vauban
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samedi 29 novembre 2014 par JMD
Pierre Desclaux (1885-1961) a utilisé de nombreux pseudonymes (Pierre Barbance, Jean Frick, Georges Jardin, Tommy, Sylvio Pelliculo, etc.) pour exercer ses talents d’écrivain et de journaliste. Il nous montre à voir le monde édifiant du crime dans ses Dix ans avec les bandits. Le livre est publié aux éditions toulousaines du Hublot en 1946. L’auteur semble connaitre son sujet. Et pour cause ! Après avoir collaboré à de nombreuses feuilles, dont Le Figaro et Gil Blas, et avoir été scénariste des Pieds Nickelés de 1921 à 1924, il dirige la revue Mon Ciné au début des années 1930 avant de devenir rédacteur en chef de Police Magazine à la fin de cette décennie. Il signe d’ailleurs en décembre 1938 deux articles consacrés aux relégués et au dépôt pénitentiaire de Saint Martin de Ré. En toute logique, le monde du bagne apparait dans les chapitre II et III de son ouvrage. Lire le reste de cet article »
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Tags: Administration Pénitentiaire, assassin, bagnard, bagne, crime voleur, Desclaux, Dix ans avec les bandits, éditions du Hublot, Georges Jardin, Gil Blas, Guyane, Jean Frick, Le Figaro, Les Pieds Nickelés, Mon Ciné, Pierre Barbance, Pierre Desclaux, Police Magazine, René Belbenoit, Saint Martin de Ré, Sylvio Pelliculo
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samedi 25 octobre 2014 par JMD
LEON COLLIN
Des hommes et des bagnes
Guyane et Nouvelle-Calédonie, un médecin au bagne (1907-1912)
Libertalia
21 octobre 2014
Léon Collin est mort en 1970. Il a subi la boue des tranchées ; il a vécu la défaite de 1940 et l’occupation ; il a navigué sur toutes les mers du globe et a vu la presque totalité de cet empire français où le soleil ne se couchait jamais. Il a 27 ans lorsqu’il débarque en Guyane en 1907. Il s’occupe du transport sur le vapeur le Loire des condamnés aux travaux forcés. Chargé de mission pour les services épidémiologiques, il passe ensuite trois ans en Nouvelle Calédonie de 1910 à 1912. Rien pourtant ne prédisposait ce jeune médecin de l’armée coloniale, homme de son temps, un brin réactionnaire mais profondément humaniste, à affronter l’horreur du bagne. Qui aurait pu deviner que ce fils de négociant en vin bourguignon serait marqué à vie par son expérience ? Les éditions Libertalia ont eu la bonne, la très bonne idée de publier ses carnets de notes. Lire le reste de cet article »
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Tags: bagne, Des hommes et des bagnes, Editions de La Pigne, Guyane, Léon Collin, Libertalia, Louis Rousseau, Nouvelle Calédonie, Philippe Collin, Un médecin au bagne
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dimanche 28 septembre 2014 par JMD
Revue Française de Science Politique
Volume 64 numéro 3 juin 2014 p.534-537
Relégués et transportés : punition et ordre républicain au temps des colonies[1]
En l’espace d’une année, trois ouvrages sont parus, éclairant chacun à leur manière un sujet qu’on pourrait tenir, à tort, pour fort rebattu : le bagne. Soixante ans exactement après que les portes du bagne se soient refermées et que les derniers bagnards aient été rapatriés sur le sol métropolitain, ces trois livres, la recherche de Jean-Lucien Sanchez sur la relégation et les récits de deux forçats, Alexis Trinquet et Jacob Law, témoignent des perspectives de recherche qui restent ouvertes dans un champ qui compte déjà des travaux universitaires de référence[2]. Lire le reste de cet article »
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Tags: A perpétuité, Alexis Trinquet, bagne, Dans l'enfer du bagne, dix-huit ans de bagne, Editions de La Pigne, Guyane, Gwenola Ricordeau, Jacob Law, Jean-Lucien Sanchez, Nouvelle Calédonie, relégation, Revue Française de Science Politique, transportation
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samedi 27 septembre 2014 par JMD
Dans ses lettres du bagne, Alexandre Jacob évoque peu les évènements de l’actualité. Seule la première guerre mondiale semble retenir son attention. De 1914 à 1918, et même au-delà, l’embrasement de l’Europe lui autorise d’amples réflexions sur la nature humaine. Ce sont ces pensées qui frappent, en 1925, le journaliste Louis Roubaud lorsque ce dernier se laisse convaincre par la mère de Barrabas de lancer une campagne de presse dans les colonnes du Quotidien en faveur de sa libération. Le matricule 34777 sait alors dans ses missives faire preuve de prudence pour éviter les foudres de la censure qui frappe les propos pacifistes ou défaitistes. Mais il se révèle aussi et surtout totalement imperméable au bourrage de crâne hexagonal. Lire le reste de cet article »
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Tags: 34777, Alexandre Jacob, Allemagne, antimilitarisme, appel des 16, armistice, Arthur Roques, Barrabas, Basile, bellicisme, Bismarck, bourrage de crâne, congrès de Vienne, embusqué, germanophobie, Goethe, Grave, Guyane, îles du Salut, Jacques Dhur, Kropotkine, Le Quotidien, Louis Roubaud, Malato, Nietzsche, pacifisme, paix, poilu, première guerre mondiale, Reclus, Sautarel, Société des Nations, tranchée, Versailles
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samedi 20 septembre 2014 par JMD
Gavroche
n°92, 16e année, mars-avril 1997
A propos d’un livre, p.21
Alain Dalotel
De la Chine à la Guyane, mémoires du bagnard Victor Petit 1879-1919
Paris, La Boutique de l’histoire, 1996, 324 p.
Victor Petit est venu «par malheur au monde», selon ses propres termes, le 27 janvier 1879 dans le quartier Jussieu, à Paris. C’est l’aîné des six enfants d’une famille ouvrière en butte à la misère. En mars 1889, les parents se suicident, accablés par les difficultés matérielles et la mort en 1886 et 1888 de leurs plus jeunes enfants. Victor et son jeune frère Louis sont remis à l’Assistance publique tandis que les deux autres enfants, Marie et Edouard, sont adoptés par un oncle. A 18 ans, Victor Petit s’engage pour quatre années dans les chasseurs alpins et espère quelque temps s’intégrer et connaître une vie meilleure. Voulant voir du pays, il se porte volontaire pour partir en Chine lors de la guerre des Boxers, il quitte la France en juillet 1900. Dès lors, il va observer avec beaucoup d’attention tout ce qui l’entoure, réalisant l’état d’incurie de l’armée française ainsi que la nature de cette guerre coloniale qui relève du pur et simple pillage. Révolté d’instinct, il déserte par deux fois, il est condamné pour l’exemple à vingt ans de bagne par un Conseil de guerre en 1901. Lire le reste de cet article »
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Tags: Alain Dalotel, bagne, conseil de guerre, De la Chine à la Guyane, Edouard Petit, évasion, Gavroche, Jacquier, Ligue des Droits de l'Homme, mémoires, route coloniale, Saint Martin de Ré, Victor Petit
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samedi 28 juin 2014 par JMD
La participation active d’Alexandre Jacob à l’ouvrage du docteur Louis Rousseau ne fait aucun doute. « Sans lui, je n’aurais pu mener à bien la tâche d’écrire le Médecin au bagne qui fut son œuvre autant que la mienne » écrit l’auteur à Alain Sergent, premier biographe de l’honnête cambrioleur en 1950. La collaboration entre les deux hommes débute dès leur rencontre en Guyane en 1920. En France, elle doit se mesurer en deux temps. De 1925 à 1927, Alexandre Jacob a tout loisir en prison de rassembler souvenirs et anecdotes pour l’Oncle d’une part, et de commenter les réformes pénitentiaires de 1925 de l’autre. Les échanges se pratiquent par voie épistolaire mais il nous parait possible d’envisager également un contact direct même si aucune source ne vient étayer cette hypothèse. La très forte amitié qui lie les deux êtres et la proximité de la Normandie justifient notre propos : Rousseau travaille pour le laboratoire de l’Office Publique d’Hygiène Sociale de la Seine Inférieure. Lorsque l’ancien bagnard recouvre la liberté, la collaboration ne peut que s’amplifier et c’est à Paris que toute la logistique de l’entreprise se met en place. Lire le reste de cet article »
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Tags: Adrien Juvanon, Alain Sergent, Alexandre Jacob, bagne, Editions Fleury, Guyane, îles du Salut, Louis Rousseau, Olivier Levasseur, Oncle Louis, Sautarel, transportation, Un médecin au bagne
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samedi 17 mai 2014 par JMD
Le témoin Jacob n’utilise pas son expérience pour sa gloire et son seul profit. C’est un homme, que l’Administration Pénitentiaire n’a pas réussi à briser et qui, depuis sa libération, le 31 décembre 1927, entend dire sa douloureuse expérience et écrire contre une institution totale qui annihile une liberté considérée ici comme un des principes fondamentaux de la pensée anarchiste et individualiste. Les quelques lettres échangées avec le député des Hautes Alpes Ernest Lafont, au début de l’année 1932, exposent le discours pénal et les théories judiciaires de l’anarchiste à l’occasion de la proposition de loi Sibille sur la peine des travaux forcés, proposition envisagée comme un cautère sur une jambe de bois par l’ancien fagot qui n’a ici rien perdu de son mordant. Lire le reste de cet article »
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Tags: Ader, Albert Londres, Alexandre Jacob, Amiens, bagne, condamnation, criminologie, député, docteur Rousseau, doublage, Ernest Lafont, Guyane, homosexualité, le Petit Parisien, Maurice Garçon, Maurice Sibille, prison, proposition de loi, relégation, résidence, Sibille, transportation, travaux forcés
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samedi 5 avril 2014 par JMD
La correspondance du bagne est épluchée par l’administration pénitentiaire qui n’hésite pas à confisquer les missives dès que celles-ci lui semblent suspectes ; celles de Jacob contiennent donc de nombreux passages codés. Jacob se sert souvent de ce subterfuge pour décrire les difficultés de circulation du courrier illicite. Quelquefois il annonce des tentatives d’évasion, d’autres fois il exhorte sa mère à la plus grande prudence vis-à-vis de telle ou telle connaissance. Une grande partie des noms codés, dont les éditions L’Insomniaque font un inventaire presque complet en 1995 puis en 2004 dans les Ecrits du matricule 34777, représentent soit Jacob lui-même, soit sa mère, soit des intermédiaires, amis ou ennemis, soit des projets. Lire le reste de cet article »
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Tags: 34777, Administration Pénitentiaire, Alexandre Jacob, anarchiste, Aron, Auguste, bagne, Barrabas, boite aux lettres, Bonne voisine, censure, code, contrepet, Elisabeth, évasion, famille, Jacques, Julien, lettre, Lucien, Marie, Marie Jacob, Octave, oncle, Paul, police, réseaux de soutien, Tante, Vaudois, verlan
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samedi 29 mars 2014 par JMD
Jean-Lucien Sanchez travaille sur l’histoire pénale et coloniale de la Troisième République. Avec A perpétuité, sorti en 2013 chez Vendémiaire, il vous invite à un voyage de 384 pages dont on ne revient pas forcément indemne. Vous rencontrerez les quelques 17000 incorrigibles de la petite délinquance que la loi du 27 mai 1885 promettait à une disparition rapide et certaine sous le sunlight des tropiques de la France ultramarine. Vous côtoierez le bas-fond des bas-fonds, le monde des pieds-de-biche. Vous sentirez sur vous l’odeur des corps anémiés et meurtris par la faim, la chaleur, les maladies, les coups, le travail forcé. Vous sentirez, vous approcherez, vous toucherez, vous verrez cette œuvre d’exclusion et de mort légale que fut la relégation. « C’était l’oubliette de la République, le réceptacle de toutes les misères sociales, le résidu des ‘hommes tarés’ » écrit Dominique Kalifa dans son compte-rendu pour le journal Libération en date du 06 février 2013. On peut y rajouter aussi les femmes, même si elles ne furent que 509 entre 1887 et 1905 à échouer dans la colonie pénitentiaire. Point de voyeurisme pourtant dans cette étude au style simple, limpide, clair, mais une histoire sombre et oubliée qui, à n’en pas douter, fera date dans la connaissance des bagnes de Guyane. Car la relégue n’avait jamais été à ce point aussi bien révélée. L’auteur raconte des vies perdues comme celles d’Henry Marty et de Philippe Martinez dont les souvenirs qu’il a préfacés ont paru aux éditions Albache en 2011. C’est peu dire que nous vous conseillons fortement la lecture de ces deux livres de Jean-Lucien Sanchez qui a bien voulu répondre ici à quelques-unes de nos questions. Lire le reste de cet article »
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Tags: A perpétuité, Albache, Albert Londres, bagne, camp, chantier forestier, Colombe de Dieuleveult, délinquance, Dominique Kalifa, Frank Sénateur, Gaston Monerville, Guyane, Henry Marty, incorrigible, Jean-Lucien Sanchez, Les derniers forçats, libération, loi du 27 mai 1885, multirécidiviste, Péans, Philippe Martinez, relégation, Saint Jean du Maroni, Saint Laurent du Maroni, transportation, Vendémiaire
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samedi 22 mars 2014 par JMD
Sans appui, sans soutien, sans un lien aussi minime soit-il avec l’extérieur, le prisonnier, l’enfermé, le bagnard ne peut espérer adoucir son sort à l’intérieur de son espace carcéral. Sa survie dans un milieu particulièrement mortifère en dépend. Mais les conditions de détention réduisent largement les marges de manœuvre. Il faut alors des trésors d’imagination pour parvenir à faire passer entre les mailles du filet de la censure pénitentiaire un colis ou un courrier. Car la correspondance du bagne est minutieusement épluchée par une bureaucratie qui ne manque pas de confisquer les missives dès que celles-ci lui semblent suspectes. Pour contourner cette censure, le forçat doit faire confiance à un intermédiaire qui, au passage, n’hésite souvent pas à se faire rétribuer ou à garder pour lui la nouvelle, la monnaie ou la marchandise tant attendues. Ce peut être un forçat libéré, un surveillant peu regardant … ou bien encore, le cachet de la poste faisant foi, un curé. Lire le reste de cet article »
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samedi 15 mars 2014 par JMD
Gavroche
N°132, novembre – décembre 2003
Archives inédites pour un nouveau regard sur une histoire des bagnes de Guyane
La Boutique de l’Histoire – éditions a publié cet été le livre de Danielle Donet-Vincent « De soleil et de silences – Histoire des bagnes de Guyane ».
Après un livre sur la fin du bagne, en 1992, l’historienne s’est spécialisée dans la transportation coloniale. Son étude de documents qui n’avaient pas encore été exploités permet d’enrichir la recherche sur ce sujet et d’apporter des témoignages qui rendent leur humanité aux acteurs du bagne, condamnés, surveillants, fonctionnaires, aumôniers des premières années et militants d’une fermeture décidément bien longue à obtenir. Mais en a-t-on fini avec l’idée qu’au-delà de la punition nécessaire, c’est encore mieux quand on peut se débarrasser des indésirables ? Le nombre effarant des détenus dans nos prisons montre que la question reste toujours actuelle. Lire le reste de cet article »
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samedi 8 mars 2014 par JMD
Les combats du quinquagénaire Jacob ont évolué. Qu’elle soit métropolitaine ou coloniale, il s’agit désormais pour lui de dénoncer l’horreur carcérale. A l’appui de sa douloureuse expérience et nanti d’un savoir presque universitaire dans le domaine de la justice criminelle, l’ancien fagot n’a de cesse depuis sa libération le 30 décembre 1927 de révéler le monstre bagne et d’apporter son soutien à ses anciens camarades d’infortunes. Il n’est en rien cet homme brisé, usé, fatigué que ses deux biographes romanciers ont imaginé. Bien au contraire, les quelques sources dont nous disposons nous montrent un homme actif utilisant ses réseaux et ses contacts pour faire avancer son combat contre les prisons, contre toutes les prisons. C’est lui qui s’occupe de faire publier le Médecin au bagne de son ami Louis Rousseau en 1930. C’est encore lui qui participe à des conférences en 1929 à Paris sur ce qu’il a pu subir en Guyane. C’est enfin lui qui donne cette année-là dans le numéro 4 du Réfractaire, organe de la Ligue internationales des Réfractaires à toutes guerres dans lequel nous pouvons trouver les signatures de Sébastien Faure, de Victor Méric, de Georges Pioch ou encore de Julien Le Pen , un article jamais réédité depuis et réclamant le retour en métropole d’un « homme-cloporte », « injustement, iniquement condamné » le 5 mai 1908 par le conseil de guerre de Tunis à vingt ans de travaux forcés. Lire le reste de cet article »
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