Chrono de l’inco
5 août 2023 par JMD
Une chronologie pour se repérer. Une chronologie pour comprendre. Une chronologie pour établir un lien, pour suivre un fil. Parfois épais. Parfois ténu. Le fil d’une vie. Celui que l’infatigable réfractaire Paul Roussenq coupe le 3 août 1949. Une chronologie à caractère historiographique aussi. A lire, à commenter, à compléter éventuellement, à imprimer, etc…
1885
18 septembre : naissance à Saint-Gilles-du-Gard de Paul Henri Roussenq, fils d’Henri et de Madeleine Pélouzet.
1901
Le jeune Paul Roussenq quitte le domicile familial.
6 septembre 1901 : le tribunal d’Aix-en-Provence condamne Paul Roussenq à six mois de prison avec sursis pour vol et vagabondage.
1903
5 mars 1903 : le tribunal de Nice condamne Paul Roussenq à un mois de prison et seize francs d’amende pour vagabondage et infraction à la police des chemins de fer.
7 mai 1903 : le tribunal de Chambéry, après avoir condamné Roussenq à trois mois de prison pour vagabondage, le condamne en appel à cinq ans de prison pour violence à magistrat.
1903-1907
Paul Roussenq purge s peine à la prison de Clairvaux.
1907
8 octobre : Paul Roussenq est incorporé dans le cinquième bataillon d’infanterie légère d’Afrique à Gabès, Tunisie.
1908
5 mai : Le conseil de guerre de Tunis condamne Paul Roussenq à vingt ans de travaux forcés, à la dégradation militaire et à quinze ans d’interdiction de séjour pour refus d’obéissance, destruction volontaire d’effets, voie de fait et incendie volontaire d’un bâtiment de l’armée.
Mai – décembre :
Roussenq est incarcéré dans le vieux fort de l’Harrach près d’Alger dans l’attente de son envoi en Guyane.
30 décembre : Paul Roussenq embarque sur La Loire à Alger
1909
13 janvier : Paul Roussenq, matricule 34664, débarque aux îles du Salut
31 janvier 1909 : Paul Roussenq est classé aux interné A.
1910
8 décembre : le TMS acquitte Paul Roussenq de l’accusation de refus de travail.
1911
Décès d’Henri Roussenq, père de Paul Roussenq.
7 mars : le TMS ordonne un non-lieux à Paul Roussenq pour l’accusation d’outrage à surveillant militaire
1912
28 mai : le TMS condamne Paul Roussenq à un an de prison pour refus de travail et deux ans de prison pour outrages à magistrat.
2 août : le TMS rejette le pourvoi en cassation de Paul Roussenq
1913
30 mai : le TMS condamne Paul Roussenq à six mois de réclusion cellulaire pour outrages par écrits et par paroles.
10 septembre : Roussenq est amnistié des condamnations à deux ans d’emprisonnement et six mois de réclusion cellulaire à la suite du décret d’amnistie du 31 juillet 1913.
1915
21 novembre : le TMS condamne Paul Roussenq à deux ans de travaux forcés pour tentative d’évasion.
1916
20 janvier : le TMS rejette le pourvoi en cassation de Paul Roussenq.
1917
2 mai : le TMS condamne Paul Roussenq à cinq ans de travaux forcés pour voie de fait sur le médecin major Guillen de l’Administration pénitentiaire.
12 juillet : le TMS rejette le pourvoi en cassation de Paul Roussenq.
1919
18 janvier : décès de Jeanne Roussenq, sœur de Paul Roussenq.
1922
5 mai : le ministère des colonie rejette de demande de libération conditionnelle de Paul Roussenq.
12 juillet : Paul Roussenq est libéré de la réclusion cellulaire sur l’île Saint-Joseph
1923
Mai-juin : Albert Londres rend visite à Paul Roussenq dans son cachot sur l’île Saint-Joseph.
1924
13 octobre : Madeleine Roussenq, mère de Paul Roussenq, rencontre le président Doumergue qui lui fait de vague promesses de libération à Aigues-Vives.
1925
10 octobre : Paul Roussenq bénéficie d’un grâce présidentielle lui offrant remise de cinq ans sur les vingt ans de travaux forcés ; il est libérable en 1931 et non plus en 1936.
1926
Formation à Saint-Gilles-du-Gard d’un comité de soutien à Paul Roussenq.
6 avril : Paul Roussenq est classé aux incorrigibles.
1927
16 mai : le TMS condamne Paul Roussenq à un an d’emprisonnement pour outrage sur le surveillant-chef Giudicelli et sur le médecin major Étienne.
Juillet : Madeleine Roussenq, certainement sur avis du comité de soutien de Saint-Gilles-du-Gard, sollicite l’appui de la Ligue des Droits de l’Homme qui effectue au moins treize démarche en faveur de Paul Roussenq jusqu’en 1933.
6 juillet : Paul Roussenq est classé aux travaux légers permanents.
8 octobre Paul Roussenq bénéficie d’une libération conditionnelle par arrêté du gouverneur en date du 24 septembre.
7 novembre : Paul Roussenq est déclassé des incorrigibles.
14 décembre : Jacques Duclos, député communiste de la Seine , interpelle Paul Painlevé, ministre socialiste indépendant de la guerre à l’assemblée nationale.
Fin 1927 : à l’initiative du comité de soutien et certainement de Joanin Malbos, une pétition réclamant le retour de Paul Roussenq réunit environ 520 signature à Saint-Gilles-du-Gard.
1928
9 août : Paul Roussenq bénéficie d’une grâce présidentielle lui faisant remise d’un an sur les vingt ans de travaux forcé ; il devient libérable le 24 juin 1930 au lieu du 24 juin 1931.
Octobre : le SRI lance une campagne en faveur de Paul Roussenq.
23 décembre : le SRI organise une manifestation en faveur de Paul Roussenq qui réunit plus de mille cinq cents personnes à Saint-Gilles-du-Gard.
13 décembre : le n°7 du magazine Détective lance un concours du bagnard méritant ; Paul Roussenq est dans la liste des dix forçats retenus par la rédaction.
1929
Multiplication dans le Gard, puis dans toute la France, des meetings et conférences en faveur de Paul Roussenq à l’initiative du SRI et du PCF.
Janvier : le S.R.I. accorde à Madeleine Roussenq une allocation mensuelle de 100 francs.
17 janvier : le n°12 du magazine Détective donne la parole à l’ancien gouverneur de la Guyane, Jean-Charles Chanel, pour présenter Paul Roussenq dans son concours du bagnard méritant.
4 avril : le n°23 du magazine Détective donne les résultats de son concours du bagnard méritant ; Paul Roussenq arrive en tête dans le courrier des lecteurs.
17 avril : les communistes Layre, Vallat et Borgo rencontrent à Rambouillet le directeur des grâces Mouthon qui promet de se pencher sur le dossier Roussenq ; le soir à La Granges-aux-Belles à Paris le meeting de soutien n faveur de Roussenq attire environ trois cents personnes.
6 août : Paul Roussenq bénéficie d’une grâce présidentielle ordonnant sa libération définitive.
Août – septembre : l’affaire du dossier perdu par la LDH suscite de vives critiques de la part du PCF.
28 septembre : Paul Roussenq est libéré ; le forçat 4e 1e porte le matricule 16185.
Début octobre : Paul Roussenq vit à Saint-Laurent du Maroni
6 octobre : Madeleine Roussenq est vivement applaudie par 400 personnes venues assister au meeting du S.R.I. en soutien à son fils.
1930
17 mai : Paul Roussenq bénéficie d’une grâce présidentielle ramenant sa résidence perpétuelle à quatre ans
21 juin : découverte du corps du bagnard Burkowsky flottant sur le Maroni ; Roussenq est emprisonné et inculpé de complicité d’assassinat.
6 juillet 1930 : Une nouvelle manifestation du SRI réunit à nouveau plus de mille cinq cents à Saint-Gilles-du-Gard.
1931
29 mars : décès de Madeleine Roussenq, mère de Paul Roussenq.
Mai : Les éditions du Secours Rouge publient la brochure Un crime des conseils de guerre – Paul Roussenq bagnard.
26 décembre : Roussenq est concerné par la loi d’amnistie accordée aux infractions punies par les cours de justice militaire.
30 décembre : Le tribunal d’instance de Saint-Laurent-du-Maroni délivre à Paul Roussenq une ordonnance de non-lieu dans le cadre de l’affaire Bouzy-Birkowsky.
1932
6 août : Paul Roussenq bénéficie d’une grâce présidentielle mettant faisant remise du restant de son obligation de résidence.
28 septembre : Paul Roussenq passe à la 2e classe des forçats de 4e catégorie.
28 décembre : à bord du Pellerin de Latouche Paul Roussenq débarque à Saint Nazaire. Il est immédiatement pris en charge par le SRI et le PCF.
30 décembre : la police charge, gare d’Austerlitz à Paris, les manifestants venus accueillir Paul Roussenq.
31 décembre : plus de 800 personnes viennent écouter Paul Roussenq à Ivry après la réception faite en son honneur dans les locaux de L’Humanité.
1933
Janvier – juillet : tournée de conférences et de meeting organisée par le SRI
14 janvier : Paul Roussenq vient se recueillir sur la tombe de ses parents au cimetière de Saint-Gilles-du-Gard.
19 janvier : Roussenq participe à Nîmes à une manifestation du SRI qui réunit plus de 2000 personnes.
14 juillet : L’Humanité annonce triomphalement plus de 100.000 personnes dans les quelques 120 meetings et conférences de Roussenq.
Août – novembre : à l’initiative du SRI, Paul Roussenq effectue un voyage en URSS.
Novembre 1933 – janvier 1934 : Paul Roussenq entreprend une deuxième tournée de conférences pour le SRI
15 – 22 décembre : Les éditions de La Défense publient 25 ans de bagne et Au pays des Soviets de Paul Roussenq.
1934
Janvier : Paul Roussenq rompt toute relation avec le Parti communiste et le SRI
15 mars : le tribunal de Paris condamne Paul Roussenq à un mois d’emprisonnement et 25 francs d’amende pour vagabondage et infraction à la police des chemins de fers.
Avril 1934 – mai 1935 : Paul Roussenq est accueilli par les compagnons libertaires d’Aimargues. Jusqu’en 1936, il prend la gérance du journal anarchiste Terre Libre.
5 septembre : Le journal Terre Libre publie « Un libertaire en U.R.S.S. » de Paul Roussenq.
1935
25 mars : le tribunal de Nîmes condamne Paul Roussenq à 100 francs d’amende avec sursis pour introduction dans un dépôt d’explosifs d’objets autres que ceux indispensables au service du dépôt.
12 avril : Le journal Terre Libre publie un 2e version d’« Un libertaire en U.R.S.S. » de Paul Roussenq.
25 mai : le tribunal de Belfort condamne Paul Roussenq pour infraction à arrêté d’interdiction de séjour.
15 juin : le tribunal de Dijon condamne Paul Roussenq à 100 francs d’amende pour infraction à la police des chemins de fer (9 mai) / condamnation par défaut.
1936
Paul Roussenq est arrêté à Montpellier
Le tribunal de Toulouse condamne Paul Roussenq à six mois de prison pour outrage public à la pudeur.
1937
28 juin – 12 juillet : La Bourgogne Républicaine publie « Le visage du bagne » de Paul Roussenq.
1938
16 janvier : la 14e chambre correctionnelle du tribunal de Paris condamne Paul Roussenq à 3 mois de prison pour infraction police des chemins de fer et interdiction de séjour.
15 novembre : Paul Roussenq est arrêté à Montpellier.
1939
2 février : Paul Roussenq est arrêté à Aix-en-Provence.
1940
26 avril : Paul Roussenq est arrêté à Bessèges ; la préfecture du Gard demande son internement.
4 décembre : Paul Roussenq est arrêté à Avignon à l’occasion du passage de Pétain dans la ville.
1e février – 9 février 1941 Paul Roussenq est interné au CSS de Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute Vienne)
10 février 1941 – 19 novembre 1942 Paul Roussenq est interné au CSS de Sisteron.
Juin 1941 : Paul Roussenq rédige le manuscrit Le Visage du Bagne.
Juin 1942 : Paul Roussenq rédige le manuscrit L’Enfer du Bagne.
20 novembre 1942 – 4 janvier 1943 Paul Roussenq est interné au CSS de Fort-Barraux.
1943
4 janvier : Paul Roussenq est assigné à résidence à Sorgues
Février : Paul Roussenq est arrêté à Roanne.
1945
Début d’année ( ?) : Paul Roussenq est arrêté à Carpentras.
1948
Début janvier : Paul Roussenq effectue un séjour à la prison de Grenoble.
29 janvier – 11 mars : le journal Les Allobroges publient « Mes tombeaux »de Paul Roussenq.
Début avril : Paul Roussenq est accueilli pendant quelques jours chez Louis et Séverine Baumier à Grenoble.
Avril : Paul Roussenq participe à la grève des ouvriers de la viticulture d’Aimargues où il réside jusqu’à une date indéterminée.
1949
7 juillet : Paul Roussenq tente par deux fois de se suicider à Cannes.
3 août : Paul Roussenq se jette dans l’Adour à Bayonne ; son corps est repêché trois jours plus tard.
1957
L’abbé Pucheu fait publier à Vichy L’enfer du bagne – souvenirs vécus inédits.
1998
Daniel Vidal publie aux éditions du Monde Libertaire, dans la collection Graine d’ananars, Paul Roussenq, la bagnard de Saint-Gilles.
2009
Libertalia réédite L’enfer du bagne – souvenirs vécus inédits, préface de Jean-Marc Delpech.
2016
La Manufacture des Livres réédite Vingt-cinq ans de bagne sous la direction de Franck Sénateur
2018
Les Archives départementales des Alpes de Haute Provence mettent en ligne sur leur site internat le manuscrit L’Enfer du Bagne écrit à la citadelle de Sisteron en juin 1942.
2022
Le Jacoblog met en ligne la série « Mes Tombeaux » de trente-six articles publiés dans Les Allobroges.
2023
juin : Les éditions Loubatières retirent leur projet de publication du livre Roussenq une vie enfermée à la suite de fortes dissensions entre les auteurs (Vanessa Van de Walle, Philippe Colin, Jean-Marc Delpech)