Aphorisme du voleur 10
vendredi 15 juillet 2011 par JMD
L’homme qui servit de modèle à Arsène Lupin : l’indomptable Marius Jacob
In L’épopée de la révolte
Le roman vrai d’un siècle d’anarchie 1862 – 1962
Denoël, 1963 Lire le reste de cet article »
Peu de plumes nationales sont venues prêter main forte aux camarades picards soutenant l’action des Travailleurs de la Nuit jugés du 08 au 22 mars 1905 au palais de justice d’Amiens. Avec Le plus voleur des deux, Albert Libertad donnait, dans le n°11 de Germinal, une vision duale d’un procès où la justice sociale n’a pas vraiment le droit de cité. L’article Voleurs et volés, dans le même numéro de cette feuille anarchiste, reprend lui-aussi le principe d’une opposition entre la majorité asservie et la minorité possédante se rebellant sous les traits de l’illégaliste Jacob. Mais la confrontation, au regard de l’actualité internationale, et en particulier des évènements révolutionnaires russes, ne peut être que violente … et porteuse d’espoir. Le ton se fait même messianique, l’auteur, un dénommé Souvarine, prophétisant en conclusion « une aurore nouvelle (…) où il n’y aura plus ni juges, ni volés, ni voleurs ». Lire le reste de cet article »
Nous avons dans un précédent billet évoqué « L’erreur de Jacob« , article de Victor Méric paru dans le n°23 du Libertaire (du 23 au 30 avril 1905). A cette date, le procès des Travailleurs de la Nuit est clos depuis un peu moins d’un mois. Méric, tirant une espèce de bilan politique de la comédie judiciaire d’Amiens, montre que le débat sur la question du vol n’est toujours pas close chez les anarchistes. Le journaliste utilise ainsi la colère imaginaire de Jacob, déçu et dépité de la stérilité dialectique de ses actes illégalistes, pour stigmatiser les pourfendeurs de ceux qui, au nom du droit naturel à l’existence, usent de la pince monseigneur ou de la planche à faux billets. La répétition du mot grave sonne ainsi comme une allusion évidente, une charge à peine voilée contre le « pape de la rue Mouffetard ». C’est cet article qu’interprète la troupe des amateurs de L’Insomniaque dans le premier morceau du deuxième cd des Écrits de Jacob parus en 1995.
Dans cette deuxième partie du procès d’Amiens, les comédiens amateurs de l’équipe de L’insomniaque poursuivent leur relation de la comédie judiciaire et dramatique, dans laquelle Alexandre Jacob joue le premier rôle. Ses diatribes contre la noblesse, le clergé, la rente et les militaires prouvent quoi qu’en ait pu dire la presse bourgeoise de l’époque, à l’image d’Henri Varennes dans Le Figaro, que l’on peut bien être anarchiste « quand on s’appelle Marius, qu’on a dans la voix, dans l’allure, dans le geste, la gaité méridionale et un besoin débordant de rigolade » (14 mars 1905). Lire le reste de cet article »
La mise en scène du procès d’Amiens permet, comme l’affirme le livret de présentation du premier des deux cd accompagnant les Écrits de Jacob, de révéler la formidable rhétorique du voleur anarchiste. De facto, l’illégaliste peut, par une espèce d’inversion dialectique, mettre juges, avocats, jurés et témoins sur le banc des accusés. La saynète relatant cette comédie dramatique et judiciaire qui se tient du 8 au 22 mars 1905 est longue. Plus d’une demie heure ! C’est pourquoi l’équipe de l’Insomniaque a eu l’heureuse idée de la couper en deux et, dans cette première partie, nous pouvons ouïr une évocation de l’organisation de la bande des Travailleurs de la Nuit ainsi qu’un rappel des évènements qui ont conduit au démantèlement de la dite bande, nommé par la presse de l’époque « bande sinistre » ou encore « 40 voleurs » ou encore « bandits d’Abbeville ». Lire le reste de cet article »
Dès le départ, Germinal entend apporter un soutien sans faille « à Jacob et ses camarades« . Le titre de cet article paru dans le numéro 1 de la deuxième année du journal (soit chronologiquement le numéro 4, du 3 au 16 janvier 1905) sonne comme un début de campagne engagée par les libertaires d’Amiens. Au fur et à mesure que s’approche l’ouverture des assises, les articles en faveur des Travailleurs de la Nuit se multiplient. Des plumes reconnues viennent même prêter main forte à l’entreprise des compagnons picards. Si Souvarine verse dans le numéro 11 de Germinal dans le messianique et le prophétique, Albert Libertad donne lui une vision duale où la justice sociale n’a pas vraiment le droit de cité. Lire le reste de cet article »
Environ deux semaines après la clôture du procès d’Amiens, le 22 mars 1905, Alexandre Jacob est transféré sur Orléans où il doit y être jugé pour deux cambriolages commis avec son complice et ami Royère et surtout pour avoir fait feu sur l’agent Couillot venu arrêter, avec son collègue, les deux voleurs. C’est là, « au pays des frelons », que commence la longue correspondance avec Marie sa mère. Mais l’honnête cambrioleur entreprend aussi, pour briser l’ennui de l’enfermement, la rédaction de ses mémoires d’illégaliste. Lire le reste de cet article »
Qu’Alexandre Jacob investisse le champ de la fiction, du roman policier en particulier, n’est pas gênant en soi. Didier Daeninckx et Patrick Pécherot ont brillamment inclus l’honnête cambrioleur dans leurs narrations. Le problème réside dans la prétention de la fiction et de ses aficionados à devenir réalité et vérité instituée. La lupinose passe aussi par là. 813 est une revue trimestrielle pour amateur de polars. Elle tire son nom d’une des plus fameuses aventures du gentleman cambrioleur et évoque à chacun de ses numéros les derniers bouquins du genre sortis. Celui de l’été 2009 aborde l’atmosphère glauque à souhait et si propice aux crimes de sang et autres petits meurtres minables entre amis de la baie de la Somme jusqu’à Calais. Dominique Forget, ne s’embarrassant pas de cette légèreté du détail même si celle-ci fait pourtant la différence, revient dans un long papier de ce numéro de 813 sur celui qui aurait inspiré sans doute à Maurice Leblanc le héros de tant d’aventures … dont 813. Lire le reste de cet article »
La série départementale des Grandes Affaires Criminelles fait partie des collections phares de la maison d’édition De Borée. Comme dans une brocante, on peut alors y trouver plein de choses qui brillent. Sylvain Larue, grand amateur de sang qui gicle et de têtes coupées sur le web, finit par s’imposer par le grand nombre de titres écrits (Paris, le Val d’Oise, le Val de Marne, le Tarn, la Gascogne, le Gers, etc.) comme un connaisseur – éclairé ? – du fait divers hexagonal. Mais c’est à Magali Rigaut, journaliste de son état, que revient la charge de dresser le portrait du crime en pays de Somme. Lire le reste de cet article »
L’examen du vol Torquebiau lors du procès d’Amiens, le 9 mars 1905, permet à Alexandre Jacob de provoquer une « hilarité prolongée » dans la salle d’audience du tribunal.
Mais ce cambriolage, commis deux ans plus tôt à Cette, révèle d’abord une opération fructueuse, minutieusement préparée. Les voleurs ne se sont pas en effet contentés de dérober le diplôme de licencié en droit de l’homme de loi montpelliérain pour préparer leur défense en cas d’arrestation et de jugement. Ils repartent avec un butin évalué à 40000 francs. Lire le reste de cet article »