Un accusé hors-série (fin)
mardi 14 juin 2011 par JMD
L’homme qui servit de modèle à Arsène Lupin : l’indomptable Marius Jacob
In L’épopée de la révolte
Le roman vrai d’un siècle d’anarchie 1862 – 1962
Denoël, 1963 Lire le reste de cet article »
L’homme qui servit de modèle à Arsène Lupin : l’indomptable Marius Jacob
In L’épopée de la révolte
Le roman vrai d’un siècle d’anarchie 1862 – 1962
Denoël, 1963 Lire le reste de cet article »
Nous avons dans un précédent billet évoqué « L’erreur de Jacob« , article de Victor Méric paru dans le n°23 du Libertaire (du 23 au 30 avril 1905). A cette date, le procès des Travailleurs de la Nuit est clos depuis un peu moins d’un mois. Méric, tirant une espèce de bilan politique de la comédie judiciaire d’Amiens, montre que le débat sur la question du vol n’est toujours pas close chez les anarchistes. Le journaliste utilise ainsi la colère imaginaire de Jacob, déçu et dépité de la stérilité dialectique de ses actes illégalistes, pour stigmatiser les pourfendeurs de ceux qui, au nom du droit naturel à l’existence, usent de la pince monseigneur ou de la planche à faux billets. La répétition du mot grave sonne ainsi comme une allusion évidente, une charge à peine voilée contre le « pape de la rue Mouffetard ». C’est cet article qu’interprète la troupe des amateurs de L’Insomniaque dans le premier morceau du deuxième cd des Écrits de Jacob parus en 1995.
La mise en scène du procès d’Amiens permet, comme l’affirme le livret de présentation du premier des deux cd accompagnant les Écrits de Jacob, de révéler la formidable rhétorique du voleur anarchiste. De facto, l’illégaliste peut, par une espèce d’inversion dialectique, mettre juges, avocats, jurés et témoins sur le banc des accusés. La saynète relatant cette comédie dramatique et judiciaire qui se tient du 8 au 22 mars 1905 est longue. Plus d’une demie heure ! C’est pourquoi l’équipe de l’Insomniaque a eu l’heureuse idée de la couper en deux et, dans cette première partie, nous pouvons ouïr une évocation de l’organisation de la bande des Travailleurs de la Nuit ainsi qu’un rappel des évènements qui ont conduit au démantèlement de la dite bande, nommé par la presse de l’époque « bande sinistre » ou encore « 40 voleurs » ou encore « bandits d’Abbeville ». Lire le reste de cet article »
La chasse aux propagandistes par le fait, la chasse aux anarchistes tout court, a fait la fortune de nombre d’avocats et hommes de loi hexagonaux en cette fin de XIXe siècle. Parmi ceux-ci, Léon Jules Bulot figure en bonne place dans le peloton des coupeurs de têtes. L’article de Laurent Gallet révèle alors une nécrologie du Torquemada du drapeau noir. Mais le pauvre vieux finit malencontreusement écrasé par un taxi de Paris, une mort saluée par les compagnons en 1922. Lire le reste de cet article »
Il est des pratiques ancestrales, motivée par la peur ou quelques autres affreux ressentiments, qui peuvent vous faire désespérer de l’honnête nature humaine. Accessoirement, elles peuvent aussi vous plomber votre avenir lorsque vous en êtes la victime. En 1898, l’horizon d’Antoine Cyvoct semblait pourtant s’éclaircir. Retour du bagne, une nouvelle vie commence. Mais, quatre ans après les lois scélérates, la chasse aux anarchistes bat toujours son plein ; la peur du drapeau noir et de la marmite à renversement a imprégné nombre de têtes. A Lyon, celle du juge Cuaz, bientôt à la retraite, entend bien que ces furieux dynamiteurs ne viennent pas lui gâcher ce repos tant mérité. Alors le magistrat prend sa plus belle plume et écrit. Un article de Laurent Gallet. Lire le reste de cet article »
Une image. Pas une icône. Un symbole. Cyvoct, le premier bagnard anarchiste. Cyvoct, une victime de l’ordre bourgeois. Cyvoct, un innocent ? Etre réhabilité en tout cas. Prouver la faillite d’un système. L’histoire d’un homme, dont on trouvera une courte narration de la vie à la fin de cette comédie dramatique et judiciaire en trois actes que nous conte ici Laurent Gallet. Lire le reste de cet article »
Dès le départ, Germinal entend apporter un soutien sans faille « à Jacob et ses camarades« . Le titre de cet article paru dans le numéro 1 de la deuxième année du journal (soit chronologiquement le numéro 4, du 3 au 16 janvier 1905) sonne comme un début de campagne engagée par les libertaires d’Amiens. Au fur et à mesure que s’approche l’ouverture des assises, les articles en faveur des Travailleurs de la Nuit se multiplient. Des plumes reconnues viennent même prêter main forte à l’entreprise des compagnons picards. Si Souvarine verse dans le numéro 11 de Germinal dans le messianique et le prophétique, Albert Libertad donne lui une vision duale où la justice sociale n’a pas vraiment le droit de cité. Lire le reste de cet article »
Par Jacob
Les derniers actes – Mon arrestation
(suite)
Depuis une heure que j’étais consigné, la foule se pressait curieusement aux abords du local où j’étais enfermé. Après midi, à la sortie de l’usine, ce fut bien pis encore : le flux populaire grossissait à vue d’œil. Lire le reste de cet article »
Croyant bien faire, et sur nos conseils pour une fois très peu avisés, Tomalu s’est rué chez son marchand de torchons attitré et a acheté le dernier Historia spécial. Après coup, Tomalu pense qu’il aurait mieux fait de le voler.
Qu’Alexandre Jacob investisse le champ de la fiction, du roman policier en particulier, n’est pas gênant en soi. Didier Daeninckx et Patrick Pécherot ont brillamment inclus l’honnête cambrioleur dans leurs narrations. Le problème réside dans la prétention de la fiction et de ses aficionados à devenir réalité et vérité instituée. La lupinose passe aussi par là. 813 est une revue trimestrielle pour amateur de polars. Elle tire son nom d’une des plus fameuses aventures du gentleman cambrioleur et évoque à chacun de ses numéros les derniers bouquins du genre sortis. Celui de l’été 2009 aborde l’atmosphère glauque à souhait et si propice aux crimes de sang et autres petits meurtres minables entre amis de la baie de la Somme jusqu’à Calais. Dominique Forget, ne s’embarrassant pas de cette légèreté du détail même si celle-ci fait pourtant la différence, revient dans un long papier de ce numéro de 813 sur celui qui aurait inspiré sans doute à Maurice Leblanc le héros de tant d’aventures … dont 813. Lire le reste de cet article »
L’intérêt de la brochure de Michael Halfbrodt ne réside pas dans les informations données sur Alexandre Jacob. Elles émanent presque toutes de la première biographie de Jacob écrite en 1970 par Bernard Thomas. Elle s’appuie aussi sur l’étude du Mouvement anarchiste de Jean Maitron. L’auteur eut pu bénéficier d’une source incomparable s’il avait attendu une année pour commettre sa vie de Jacob. En 1995, les éditions montreuilloises de L’Insomniaque publient les Ecrits du cambrioleur. On ne refait pas l’histoire, même avec de si. Die Lebens-geschichte eines anarchistischen Diebes sort en 1994 des presses du Syndikat-A de Moers, charmante cité allemande de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Rien d’étonnant donc à retrouver outre-rhin, sur 37 pages format A5, les stéréotypes de l’aventurier fougueux mais politisé, les inventions, et les erreurs d’interprétation véhiculés par le journaliste du Canard Enchaîné. Lire le reste de cet article »
Personnage haut en couleur – le noir et le rouge bien évidemment – et figure incontournable du mouvement libertaire contemporain, Marianne Enckell n’a ni sa langue, ni sa plume dans sa poche. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages (sur la fédération jurassienne, sur Clément Duval, etc.) et participe à de non moins nombreuses revues. Historienne, archiviste, elle est aussi traductrice. L’animatrice du Centre International de Recherches sur l’Anarchisme de Lausanne nous livre ici sa verve et son savoir sur les bagnards libertaires. Elle revient aussi sur le débat historiographique autour des pratiques illégalistes et terroristes, débat que l’on peut encore entrevoir dans le numéro 22 de Réfractions (printemps 2009). Lire le reste de cet article »
C’est une manière un peu brusque d’affirmer une opinion, à tout prix – et il est évident, que l’attentat n’a pas une valeur en soi-même, pas plus qu’un autre genre d’affirmation et de réalisation imposée – une preuve seule a une valeur. L’attentat a donc pour base ou raison les causes les plus variées – et il est presque toujours lié à des causes, courants, tendances très diverses. Naturellement, la marque caractéristique est que l’homme s’élève au-dessus de la routine, brûle ses vaisseaux, pratique l’action directe, ce que tous les autres ne risquent pas. Lire le reste de cet article »
QUELQUES DÉCISIONS INTÉRESSANTES
Bulletin de la Fédération Jurassienne, 1876 : « La fédération italienne croit que le fait insurrectionnel, destiné à affirmer par des actes les principes socialistes, est le moyen de propagande le plus efficace et le seul qui, sans tromper et corrompre les masses, puisse pénétrer jusque dans les couches sociales les plus profondes et attirer les forces vives de l’humanité dans la lutte que soutient l’Internationale… »
Cette déclaration est signée par les délégués fédéraux au Congrès de Berne : Errico MALATESTA et Carlo CAFIERO. Lire le reste de cet article »
7 juin 1896 à Barcelone. La procession religieuse du Corpus Christi de Barcelone passe dans la rue Cambio Nuevos. Une bombe explose. Douze morts. Une trentaine de blessés.
L’article du numéro 1 de L’Agitateur, en date du 4 au 19 février 1897, est un des rares traitant de l’actualité internationale. Lire le reste de cet article »