Aphorisme jacobien
jeudi 12 mars 2009 par JMD
Les bergers font aussi partie du troupeau ; ils en ont l’âme et le geste.
Lettre à Marie Jacob, 20 octobre 1914
Les bergers font aussi partie du troupeau ; ils en ont l’âme et le geste.
Lettre à Marie Jacob, 20 octobre 1914
Nous devons à Louis Ernest Marie Rousseau le titre de notre livre sur Alexandre Jacob. Le 3 septembre 1954, le vieil ami de l’anarchiste conseille à Robert et Josette Passas de garder le « souvenir de ce parfait honnête homme ». Rien au départ ne prédisposait pourtant l’ancien médecin de la Coloniale à devenir l’oncle de Barrabas.
En 1920, à quarante et un ans, il est « l’heureux » possesseur d’un curriculum vitae particulièrement chargé. Louis Rousseau ne se glorifie pas pour autant de ses nombreuses médailles et diverses décorations récoltées tout au long de sa carrière : légion d’honneur, croix de guerre, médailles des épidémies et vaccinations, de la Société Géographique de l’AOF, de l’Ordre de l’Etoile Noire du Bénin, de l’Ordre Royal du mérite du Cambodge. L’homme a bourlingué. Il a tout connu, tout vécu, tout vu … sauf l’Amérique, le bagne et ses victimes de guerre sociale. Lire le reste de cet article »
Dans cette dernière partie de ses « confessions », le commandant Michel évoque encore quelques bagnards célèbres. si le cas d’Hespel, dit le Chacal, lui permet de digresser sur les exécutions de fagots, celui de Jacob sonne comme un épilogue dans sa carrière en Guyane. Force est pour lui de constater, malgré l’exemple de Barrabas, que le bagne ne régénère pas l’homme. « Le bagne n’est pas une école de travail et d’honnêteté » nous dit le gaffe en chef. Le bagne pervertit, le bagne corrompt, le bagne élimine, le bagne tue. Jacob constitue à ses yeux une exception et une règle. Le commandant Michel avoue ainsi de l’admiration pour son « vieil ennemi ». Lire le reste de cet article »
Le duel entre Jacob et l’A.P. est inégal. Le matricule 34777 le sait, le commandant Michel aussi. Et, pour cette raison, le directeur du bagne craint encore plus les réactions de son vieil adversaire. Il le sait prêt à tout. Prêt à empoisonner les îles. Prêt à l’assassiner. Prêt à s’évader avec des armes qu’il se procurerait d’une façon rocambolesque et alimentaire. Nous retrouvons ces trois épisodes dans les écrits du bagnards mais également, pour certain, dans son dossier de bagne. Seulement la version du prisonnier diverge de celle du gardien. Lire le reste de cet article »
LES «CONFESSIONS» DU COMMANDANT MICHEL
Le numéro 20 de l’hebdomadaire des frères Kessel, Confessions, donne le 15 avril 1937 la parole au commandant Michel, qui a été directeur du bagne des îles du Salut. L’homme a aussi fait carrière en Nouvelle Calédonie, jusqu’à la fermeture de ces camps des antipodes en 1897. Le propos de l’agent de la Tentiaire, au-delà des aspects sensationnels pouvant émouvoir un lectorat avide d’exotisme à bon marché, nous parait doublement intéressant. Lire le reste de cet article »
Alain Sergent ne mentionne pas l’affaire Kazenelson. Bernard Thomas, qui a du avoir accès à l’épais dossier de Charles Malato conservé aux Archives Nationales, en profite pour faire d’Alexandre Jacob un organisateur hors pairs (ce qu’il est effectivement), un brin comploteur, un virtuose de l’évasion digne d’un Latude ou d’un comte de Monté Christo, bref un extraordinaire aventurier. Nous n’envisageons pas cette affaire en la centrant sur le bagnard, dont la marge de manœuvre nous parait des plus restreintes, mais plus en l’imaginant initiée et organisée depuis Paris. Elle justifie pourtant le double statut d’interné aux îles du Salut du matricule 34777. Elle confirme surtout l’existence d’un réseau de soutien actif parmi les camarades libertaires du voleur. Lire le reste de cet article »
Le procureur de SA République est le texte écrit par Alexandre Jacob qui nous a permis de faire le rapprochement avec le fagot Barrabas. Celui-là apparaît également dans La vie des forçats d’Eugène Dieudonné, ami de Jacob. Le billet de l’Administration Pénitentiaire guyanaise, reçu par le prisonnier Jacob à Fresnes en 1927, prouve alors que Barrabas n’est autre que Jacob lui-même. Par la truculence du style, ce dernier arrange certainement son récit. Néanmoins, il fournit des noms, indique des dates et des lieux qui montrent la maîtrise de son sujet et qui autorisent l’authentification des faits narrés. La nouvelle qui suit met en scène la débrouille de Barrabas Lire le reste de cet article »
La Cervelle à la mode des îles du Salut a été publiée pour la première fois dans la réédition des Ecrits d’Alexandre Jacob par L’Insomniaque en 2004. Ce texte date de 1927. Jacob en est l’auteur. A cette date, il est interné à la prison de Fresnes et attend sa libération définitive. La Cervelle s’intègre dans une série de trois nouvelles. Elle constitue, avec Le Procureur de SA République et La comique histoire du môme à Pépète, l’ébauche d’un projet avorté de livre mettant en scène le forçat Barrabas et certains de ses camarades d’infortune. Lire le reste de cet article »