Les procès anarchistes
samedi 21 juin 2014 par JMD
Le procès des trente, du 6 au 12 août 1894, constitue une étape charnière dans l’histoire du mouvement libertaire français. Le coup de frein à la propagande par le fait, initialement envisagé comme un coup d’arrêt médiatique et judiciaire total, n’en est pas moins marquant. Ravachol a embrassé la Veuve le 11 juillet 1892. Auguste Vaillant l’a suivi à l’abbaye de Monte-en-l’air le 5 février 1894. Emile Henry a été raccourci 105 jours plus tard. La tête de Santo Geronimo Caserio ne va pas tarder à rouler dans le son. La mécanique à Deibler s’est nourri du sang des anarchistes et les lois dites « scélérates », celles des 11 et 15 décembre 1893 et celle du 28 juillet 1894, ont permis d’organiser une véritable chasse aux sorcières. Mais, contrairement à ce que peut affirmer Raymond Carré dans l’article qu’il donne à la revue Gavroche en mai-août 1994, la propagande par le fait a perduré. Relevons en outre le même vocabulaire d’ordre médical pour évoquer l’utilisation politique de la bombe. L’auteur parlera alors pour discréditer a posteriori une pratique politique à part entière, en reprenant les travaux de Jean Maitron qui devait estimer plus respectable l’entrée dans le mouvement syndical, de prophylaxie ou encore d’épidémie. La propagande par le fait, maladie infantile de l’anarchisme ? Cela ne fait ici, dans cet article, aucun doute. Lire le reste de cet article »