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Le Visage du Bagne : chapitre 13 Les Incorrigibles


vendredi 29 septembre 2023 par JMD

À une vingtaine de kilomètres de Saint-Laurent-du-Maroni, sur les bords d’une crique[1], se trouvaient deux groupes de baraquements en bois. Le premier, était le camp libre, le second (entouré de palissades) était le camp disciplinaire des Incorrigibles de Charvein.

Il était formé de plusieurs cases, dont les murs étaient constitués de poteaux à travers lesquels on pouvait voir ce qui se passait et entendre ce qui se disait à l’intérieur.

C’est là où l’on envoyait tous ceux qui avaient encouru plus de trois mois de cachot dans un même trimestre, ainsi que les évadés punis disciplinairement ou acquittés par le Tribunal Maritime spécial.

Charvein ! Ce mot résonnait lugubrement aux oreilles de ceux qui ne connaissait la chose que par ouï-dire. Il était l’évocation d’un cauchemar pour les autres qui savaient…

En principe, il fallait six mois de bonne conduite en ces lieux, pour en être déclassé, mais ce minimum de séjour obligatoire était, en fait,  largement dépassé.

Les « Incos », ainsi qu’ils étaient dénommés par abréviation, étaient soumis à des travaux extrêmement pénibles. Complètement nus, de la tête jusqu’aux pieds – à part une sorte de léger caleçon […] au-dessus des genoux et appelé là-bas trousse-c… – ils partaient avant le jour pour rejoindre l’abattis, situé à plusieurs kilomètres. Avec un quart de café dans le ventre, ils devaient abattre de l’ouvrage jusqu’à onze heures.

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Notre ami sylvestre


mercredi 1 juin 2011 par JMD

Sylvestre est notre ami. Garanti sans bonnet péruvien, il a délaissé l’ancestrale schlitte vosgienne pour le poétique bruit de la machine. Il hume aussi bien les odeurs de métal et de diésel que ceux, insondables, de la forêt où qu’on entend le coucou brailler. On savait le grand fauve d’Amazone chanteur, le Dôlois amateur de cancoillotte, on ne peut plus ignorer désormais le bûcheron philosophe à ses heures perdues remisant de facto Charles Ingalls au rayon des stéréotypes surannés mais largement usités par les néo-ruraux en mal de sensations fortes. Le bon vieux tracteur est son fidèle compagnon quand il ne tranche pas du bois, lorsqu’il ne tronçonne pas à qui mieux mieux. Le bon vieux tracteur ramène le bois. L’habitacle est son espace. Et, quand il ne reconnait plus Bergson sur son Massey Ferguson 8240, il s’adonne à de plaisantes et instructives, à d’honnêtes et pédagogiques (comme un radar) lectures. Le bûcheron est revenu de la forêt. Gniark ! Gniark ! Lire le reste de cet article »

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