Articles taggés avec ‘camp’

Un médecin au bagne chapitre 9


samedi 26 novembre 2016 par JMD

Avec le chapitre 9 sur « l’esprit pénitentiaire », le docteur Louis Rousseau en vient à décrire et à expliquer comment, dans un système pyramidal de type quasi féodal, les agents de l’AP peuvent à loisir s’entraîner à la méchanceté. Si tout au long de son ouvrage il n’a de cesse de dénoncer le sadisme, la férocité, la brutalité, la perversité, la veulerie, la lâcheté, l’alcoolisme du chaouch qui, pour se couvrir, pour bénéficier d’un avancement, pour punir plus sévèrement un condamné ou encore pour profiter d’un trafic, n’hésite pas à dénoncer ou à produire de faux témoignages ; cela peut se justifier par la haine sociale du criminel. Mais le rapport fort-faible autorise surtout pour le surveillant l’oubli et le refoulement de sa propre condition sociale. De la sorte et en jouant sur le sentiment raciste, les porte-clés, ces supplétifs de la surveillance majoritairement choisis dans la population pénale arabe, reproduisent le même schéma de domination et de violence exercée sur les hommes punis. Lire le reste de cet article »

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Aphorismes d’un été jacobien


lundi 22 août 2016 par JMD

Marius Jacob, Amboise 1935Ne rien demander, ne rien accepter, cela donne la mesure de ce que l’on est en droit de s’accorder soi-même. Pas de compromission. Chacun son camp.
Lettre à Marie Jacob, île du Salut, 2 juillet 1914

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Dix questions à … Jean-Lucien Sanchez


samedi 29 mars 2014 par JMD

Jean-Lucien Sanchez travaille sur l’histoire pénale et coloniale de la Troisième République. Avec A perpétuité, sorti en 2013 chez Vendémiaire, il vous invite à un voyage de 384 pages dont on  ne revient pas forcément indemne. Vous rencontrerez les quelques 17000 incorrigibles de la petite délinquance que la loi du 27 mai 1885 promettait à une disparition rapide et certaine sous le sunlight des tropiques de la France ultramarine. Vous côtoierez le bas-fond des bas-fonds, le monde des pieds-de-biche. Vous sentirez sur vous l’odeur des corps anémiés et meurtris par la faim, la chaleur, les maladies, les coups, le travail forcé. Vous sentirez, vous approcherez, vous toucherez, vous verrez cette œuvre d’exclusion et de mort légale que fut la relégation. « C’était l’oubliette de la République, le réceptacle de toutes les misères sociales, le résidu des ‘hommes tarés’ » écrit Dominique  Kalifa dans son compte-rendu pour le journal Libération en date du 06 février 2013. On peut y rajouter aussi les femmes, même si elles ne furent que 509 entre 1887 et 1905 à échouer dans la colonie pénitentiaire. Point de voyeurisme pourtant dans cette étude au style simple, limpide, clair, mais une histoire sombre et oubliée qui, à n’en pas douter, fera date dans la connaissance des bagnes de Guyane. Car la relégue n’avait jamais été à ce point aussi bien révélée. L’auteur raconte des vies perdues comme celles d’Henry Marty et de Philippe Martinez dont les souvenirs qu’il a préfacés ont paru aux éditions Albache en 2011. C’est peu dire que nous vous conseillons fortement la lecture de ces deux livres de Jean-Lucien Sanchez qui a bien voulu répondre ici à quelques-unes de nos questions. Lire le reste de cet article »

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Huit questions à … La Pigne


samedi 22 février 2014 par JMD

Sabine Barbier est une des animatrices du site web Paroles d’artistes. Nous l’avons rencontrée à l’occasion d’une séance de dédicaces des livres des éditions de La Pigne à la librairie Le Neuf de Saint Dié des Vosges au début du mois de juillet dernier et nous avons pu constater son enthousiasme pour la réédition des Dix-huit ans de bagne de Jacob Law.  L’interview qu’elle a proposé et qu’elle a mis en ligne le 05 octobre 2013 a permis d’évoquer l’enfer carcéral guyanais mais aussi de présenter cette micro-production voulant sortir du carde institué. Et, pour une fois, aucune question sur un très hypothétique rapprochement entre un cambrioleur réel et un autre nettement plus littéraire. Quand la lupinose n’est pas là, La Pigne fait sa promo en attendant de montrer sa production et de faire votre connaissance dans les salons du livre de France, de Navarre et d’au-delà les frontières. Mais, amis jacoblogueurs, vous pouvez aussi commander LES MEGOUSTASTOUX DE Steve Golden et Quercus Robur, le BOCALBLUES de Gil ou encore les souvenirs carcéraux de Jacob Law. Cela aidera à sortir le quatrième pignolesque opus de cette toute toute petite maison d’édition vosgienne : FELICE ET MANETTE LES OIES DU CAPITAL. Lire le reste de cet article »

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Anars bagnards 2


samedi 9 juillet 2011 par JMD

Où il est écrit que la Gueuse perfectionne le système éliminatoire à la française … Vive la République ! 2e épisode.

CHAPITRE 2

LA TROISIEME REPUBLIQUE : UNE POLITIQUE PENALE

D’EVICTION ET D’EXTINCTION

Si elle s’inscrit dans la continuité des politiques menées par les régimes précédents, l’action globale de la IIIème république dans le domaine pénal va se renforcer. Ainsi la colonisation pénitentiaire introduite tout d’abord par Louis Napoléon Bonaparte est maintenue dans ses principes et ses objectifs. Mais, de nouvelles catégories de peines sont mises en place, s’appuyant sur un quadrillage policier de plus en plus efficace, qui soulignent de façon incontestable le désir d’évincer et d’anéantir toute une catégorie de la population qui représente « une menace pour la société normale. »[1] Lire le reste de cet article »

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Les hommes bleus de Biribi


dimanche 18 avril 2010 par JMD

Dominique Kalifa

Biribi

Perrin, 2009

p.237-241 :

Cette liberté, cette initiative, d’autres sources, infiniment plus nombreuses, en ont porté la trace. A 1’heure de la sieste, dans la pénombre des chambrées, douloureusement, discipli­naires et bataillonnaires ont reporté sur leur peau l’expression et les signes de leur expérience. Les tatouages furent en effet la grande affaire de Biribi, où tous les hommes ou presque étaient « bleus ». Lire le reste de cet article »

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