Articles taggés avec ‘chantier forestier’
mercredi 20 septembre 2023 par JMD
Le Second Empire ayant aboli les bagnes maritimes – qui se trouvaient dans les ports de guerre – institua, par la loi de 1854, le Bagne colonial de la Guyane où devaient être transportés les condamnés aux travaux forcés. En style administratif, l’ensemble des condamnés en cours de peine fut dénommé Transportation, et chacun des condamnés en particulier, reçut l’appellation de transporté.
La loi de 1854 marqua une étape considérable vers l’humanisation des traitements répressifs.
L’abolition de la marque infâmante, imprimée au fer rouge sur l’épaule de chaque forçat, celles du boulet aux pieds et de l’accouplement obligatoire – qui faisait des forçats ainsi que des frères siamois – furent des innovations capitales.
L’appellation de transporté, elle-même remplaçant celle de forçats, indique un souci de respect humain. L’exposé des motifs de cette loi, n’est pas dénué de sentiments élevés.
Il n’envisage pas la répression comme une fin, mais comme un exemple ; il voudrait que le châtiment soit générateur d’amendement et de relèvement. Malheureusement les faits ont démenti ces théoriques aspirations.
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Tags: alimentation, Bravard, cachot, camelote, Cayenne, Cellule, chantier forestier, commandant, commission disciplinaire, directeur, discipline, garçon de famille, Guyane, indien, Kourou, loi de 1854, noir, pénitencier, porte-clés, prison de nuit, règlement, Saint Laurent du Maroni, Second Empire, surveillant militaire, Tentiaire, trafic, travaux forcés
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samedi 23 juillet 2022 par JMD
Les Allobroges
7ème année, n° 1291,
mercredi 18 février 1948, p. 2.
Mes tombeaux
souvenirs du bagne
par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres
XVII
Au camp des « Incos », harcelés par des « assassins », sous l’œil des carabines chantaient les hommes nus
LE CAMP DES HOMMES NUS
En pleine brousse, à trente kilomètres de Saint-Laurent du Maroni, le camp des incorrigibles de Charvein alignait ses cases basses, de bois construites.
On envoyait là tout condamné ayant encouru dans l’espace d’un trimestre une série de punitions totalisant plus de quatre-vingt-dix jours de cachot. On y envoyait également certains récidivistes d’évasion.
Les « Incos » (diminutif d’incorrigible) étaient soumis à un régime de fer. D’aller aux Incos, c’était la pire éventualité qui puisse advenir. Lire le reste de cet article »
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Tags: 37664, chantier forestier, Charvein, hommes nus, Roussenq, Saint Laurent du Maroni, sévices, silence, surveillant militaire
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mercredi 22 juin 2022 par JMD
Les Allobroges
7ème année, n° 1282,
samedi 7 – dimanche 8 février 1948, p. 2.
Mes tombeaux
souvenirs du bagne
par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres
VIII
« On fera garder les forçats par de plus bandits qu’eux » avait dit Napoléon III
Les transportés, donc, étaient divisés en trois classes. Ceux de troisième classe – la grande majorité – étaient astreints aux plus durs travaux. Ils couchaient sur un lit de camp, avec une couverture pour se couvrir. Ils ne pouvaient prétendre à des faveurs. Toutefois, exception faite à l’égard du couchage sur la planche, ces prescriptions ne jouaient que dans la mesure des nécessités ou de l’arbitraire. Ainsi, on utilisait les compétences en matière d’emplois.
Les transportes de deuxième classe, de même que ceux de première classe, avaient droit aux emplois de faveur auxquels ils étaient aptes. Ils couchaient sur des hamacs. Lire le reste de cet article »
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Tags: 1e classe, 2e classe, 37664, 3e classe, assignation, chantier forestier, concession, garde-chiourme, Napoléon III, revolver, Roussenq, Saint Laurent du Maroni, salaire, trafic, travaux forcés
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samedi 28 mai 2016 par JMD
Avec ce chapitre sur la répression qu’il place après celui sur les maladies, le médecin au bagne boucle le cycle des violences et des souffrances endurées institutionnellement par les hommes punis. Louis Rousseau finit ainsi de décrire une organisation systémique totalitaire où le condamné doit forcément s’adapter aux divers processus de normation. Le fagot est un rouage et l’arbitraire administratif permet de corriger – au sens propre comme au figuré – tout récalcitrant. L’arsenal répressif exposé, des chantiers forestiers (dont celui de Charvein) aux sinistres cachots de l’île Saint Joseph en passant par la détention préventive et la mise aux fers révèle en fin de compte que « le régime disciplinaire n’a pas en vue l’amélioration, le redressement du criminel mais tout au contraire son abrutissement. » Lire le reste de cet article »
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Tags: 34777, Albert Decrais, Alexandre Jacob, AP, bagne, Belaïda, boucle, cachot, cachot clair, Cellule, chantier forestier, Charvein, Code de justice militaire maritime, décret, détention préventive, fers, Guillotine, Guyane, île Saint Joseph, isolement, Liontel, loi, loi de 1925, Louis Rousseau, peine capitale, plainte, prison de nuit, punition, Raymond, réclusion, répression, Rousseau, salle de discipline, surveillant, système auburnien, TMS, Un médecin au bagne, Vérignon
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samedi 29 mars 2014 par JMD
Jean-Lucien Sanchez travaille sur l’histoire pénale et coloniale de la Troisième République. Avec A perpétuité, sorti en 2013 chez Vendémiaire, il vous invite à un voyage de 384 pages dont on ne revient pas forcément indemne. Vous rencontrerez les quelques 17000 incorrigibles de la petite délinquance que la loi du 27 mai 1885 promettait à une disparition rapide et certaine sous le sunlight des tropiques de la France ultramarine. Vous côtoierez le bas-fond des bas-fonds, le monde des pieds-de-biche. Vous sentirez sur vous l’odeur des corps anémiés et meurtris par la faim, la chaleur, les maladies, les coups, le travail forcé. Vous sentirez, vous approcherez, vous toucherez, vous verrez cette œuvre d’exclusion et de mort légale que fut la relégation. « C’était l’oubliette de la République, le réceptacle de toutes les misères sociales, le résidu des ‘hommes tarés’ » écrit Dominique Kalifa dans son compte-rendu pour le journal Libération en date du 06 février 2013. On peut y rajouter aussi les femmes, même si elles ne furent que 509 entre 1887 et 1905 à échouer dans la colonie pénitentiaire. Point de voyeurisme pourtant dans cette étude au style simple, limpide, clair, mais une histoire sombre et oubliée qui, à n’en pas douter, fera date dans la connaissance des bagnes de Guyane. Car la relégue n’avait jamais été à ce point aussi bien révélée. L’auteur raconte des vies perdues comme celles d’Henry Marty et de Philippe Martinez dont les souvenirs qu’il a préfacés ont paru aux éditions Albache en 2011. C’est peu dire que nous vous conseillons fortement la lecture de ces deux livres de Jean-Lucien Sanchez qui a bien voulu répondre ici à quelques-unes de nos questions. Lire le reste de cet article »
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Tags: A perpétuité, Albache, Albert Londres, bagne, camp, chantier forestier, Colombe de Dieuleveult, délinquance, Dominique Kalifa, Frank Sénateur, Gaston Monerville, Guyane, Henry Marty, incorrigible, Jean-Lucien Sanchez, Les derniers forçats, libération, loi du 27 mai 1885, multirécidiviste, Péans, Philippe Martinez, relégation, Saint Jean du Maroni, Saint Laurent du Maroni, transportation, Vendémiaire
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