samedi 16 janvier 2016 par JMD
Le chapitre I du livre du docteur Louis Rousseau aborde l’histoire de la transportation et l’étude des différents textes de lois qui régissent le bagne. L’apport d’Alexandre Jacob apparait primordial, du fait d’une connaissance encyclopédique en matière de criminologie, acquise tout au long de sa détention. Dix-sept pages sont ainsi consacrées aux décrets du 18 septembre 1925 qui clôturent ce chapitre. Ces décrets n’induisent que quelques adoucissements alors que l’on aurait pu croire à la suite d’une forte campagne médiatique à une réforme totale de l’institution bagne. Louis Rousseau note pourtant quelques suppressions comme celle de la règle du silence absolu pendant les heures de repos, celle de la mise aux fers (ou boucle) ou celle de la punition du cachot. Le médecin relève aussi la mise à disposition d’un hamac pour toutes les classes de forçats ainsi que la réintroduction du travail salarié. Mais l’emploi de ce pécule est déterminé par décret du gouverneur de la Guyane. Les forçats libérés et astreints à résidence ne doivent plus désormais répondre qu’à un seul appel annuel. Ils ne sont plus en outre cantonnés à Saint Jean du Maroni. En prenant par exemple l’aggravation effective de la peine de réclusion prononcée par le TMS (Tribunal Maritime Spécial), le médecin s’interroge en fin de compte sur l’efficacité réelle de ces décrets : « Mais s’agit-il de conquêtes bien définitives ? Nous verrons combien il est difficile d’extirper de la pratique pénitentiaire les vieilles habitudes de répression ». Il est alors écrit que le législateur a enfanté et conforté un broyeur de vies punies. C’est cette machine que dessine Jacob pour illustrer le propos de son ami, médecin au bagne. Lire le reste de cet article »
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Tags: Alexandre Jacob, amendement, AP, bagne, cachot, Cellule, code de 1910, crime, criminologue, décret de 1880, décret du 04 septembre 1891, décret du 27 mars 1852, décret du 4 ocotbre 1889, décrets du 18 septembre 1925, Editions Fleury, éloignement, embarquement, enchaînement, évasion, forçat, gouverneur, Guyane, hamac, Housez, juriste, Léveillé, libéré, loi, loi de 1854, loi de 1885, Louis Napoléon Bonaparte, Louis Rousseau, Miral, Napoléon III, pécule, prison, réclusion, relégation, Saint Martin de Ré, silence, surveillant, transportation, travail, travaux forcés
Publié dans Un médecin au bagne |
dimanche 10 juillet 2011 par JMD
Où il est dit que l’éloignement du criminel, faisant fi d’une très hypothétique volonté étatique de l’amender, provoque une mort sociale de l’individu sous surveillance. 3e épisode.
CHAPITRE 3
LES BAGNES D’OUTRE-MER OU LE PANOPTIQUE À CIEL OUVERT
La présentation de l’institution du bagne, à travers ses fondements et ses objectifs ainsi que dans fonctionnement, nous conduit à en proposer à la fois une interprétation sociologique, mais aussi une méthode d’appréhension concrète de la réalité que nous tenterons d’observer. Quels mécanismes socio-politiques instaurent ce nouveau rapport à la punition ? Peut-on considérer à travers l’étude de leur organisation et de leurs objectifs que les bagnes d’Outre-mer sont une forme d’institution totale ? En répondant à ces questions fondamentales nous construirons ainsi le cadre de notre réflexion sur l’expérience vécue des condamnés à travers l’exemple des transportés anarchistes de 1887 à 1914. Lire le reste de cet article »
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Tags: bagne, corps, éloignement, exclusion, Foucault, Guyane, Ignatieff, prison, répression, supplice, Surveiller et punir, transportation, Valérie Portet
Publié dans Le bagne et ses joyeusetés |
dimanche 10 mai 2009 par JMD
En 1885, les opportunistes jouent les élections à venir sur le thème sécuritaire. Là où Napoléon III, en 1854, s’attaquait à la criminalité en voulant aussi peupler et mettre en valeur la Guyane, les bouffes galette et autres sincères démocrates profitent de l’inquiétude de l’opinion publique pour tenter de garder leur siège à l’aquarium. Le fait n’est pas nouveau, il est même appelé à devenir un principe de base des gouvernements contemporains. S’attaquer aux seconds couteaux du crime, à la petite et moyenne délinquance peut s’avérer électoralement fort utile pour qui manie à loisir le discours populiste de l’ordre sécuritaire. Lire le reste de cet article »
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Tags: Allain-Targé, bagne, criminel, délinquance, délinquant, élimination, éloignement, Guyane, Jules Grévy, liberté, loi du 27 mai 1885, Lombroso, Maroni, pieds de biche, récidiviste, Régénération, relégation, Saint Jean du Maroni
Publié dans Le bagne et ses joyeusetés |