lundi 5 mai 2014 par JMD
Gavroche, n°10 juin-juillet 1983
Panorama de 1903 III
Georges Pelletier
L’affaire Humbert Daurignac
Cette affaire dite « Affaire du faux héritage Crawford », est la plus grande mystification juridique et la plus importante banqueroute depuis celle du prince Rohan Gueméné en 1782. Frédéric Humbert, ancien député de Seine et Marne, est le fils de Gustave Humbert, sénateur, ancien ministre de la Justice et premier président de la cour des comptes. Avec sa femme Thérèse, née Daurignac et les frères de celle-ci, Humbert fabrique de toutes pièces le « merveilleux artifice » de procédure qui prête une vie à deux supposés frères Crawford, aussi fictifs que le testament d’un millionnaire américain qui vient de décéder. En 1883, on apprend que Mme Humbert est instituée légataire universelle d’un américain cent fois millionnaire. Toutefois, deux « neveux » du « testateur » (les « frères Crawford ») opposent un autre « testament », par lequel l’héritage est séparé en trois parts dont une pour Maria Daurignac, à charge de payer à Thérèse une pension de 30 000 F par mois. Le « testament » est dans un coffre confié à la garde des Humbert. Il s’ensuit immédiatement une succession de procès. Les Humbert empruntent facilement de l’argent à des taux usuraires pour couvrir les frais de ces procès. L’argent ainsi recueilli leur permet d’acquérir de vastes domaines où les plus notables célébrités de la magistrature et du barreau sont reçus avec largesses. Vers la fin du siècle, afin de rassurer les créanciers devenus inquiets, les escrocs créent une société financière (« la Rente Viagère de Paris ») au capital de dix millions, gagée sur leurs domaines et dirigée par Romain Daurignac. Cette société assure aux souscripteurs des revenus de 12 à 15 % par an. Les millions affluent. C’est alors que le 9 mai 1901, (17 ans après le début de l’escroquerie), sur la demande du sieur Morel, créancier, le juge Forichon décide l’ouverture et l’inventaire du fameux coffre-fort. Celui-ci est vide, bien sûr et la famille Humbert prend la fuite. Retrouvés en Espagne, ils sont extradés, et jugés au mois d’août 1903. L’escroquerie porte sur 50 millions, (50 000 fois environ le salaire moyen d’un ouvrier de l’époque) mais ne lèse, en fait, que de riches et retors prêteurs. La magistrature dont certains membres se sont compromis, rend un jugement de clémence en condamnant à 5 ans de réclusion les époux Humbert, et à 2 ans les frères Daurignac… Lire le reste de cet article »
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dimanche 24 juillet 2011 par JMD
Où il est montré que les lois scélérates de 1893-1894 ont permis de dresser un panel de 33 anars bagnards dont on trouvera une prosopographie complète dans les lignes qui suivent. 7e épisode.
B/ La répression de l’acte anarchiste
Les actes criminels perpétrés sous forme d’attentats en 1892/1894 au nom de l’anarchisme ont suscité une vague de panique, qui, par amalgame, a touché le mouvement anarchiste dans son intégralité. En effet, l’ensemble des mesures que nous évoquerons par la suite semblent démontrer sans équivoque qu’une réelle volonté d’anéantir la « secte anarchiste » se soit exprimée. Lire le reste de cet article »
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samedi 26 juin 2010 par JMD
Nom : Bernard. Prénoms : Charles Nicolas. Profession : voleur. Il est à peu près sûr que le passif du susnommé ne plaide pas en sa faveur lors de son procès aux assises de Nancy le 28 mars 1900. Le Rambuvetais y est jugé pour le vol commis à Rosières aux Salines huit mois plus tôt chez le rentier Marchal. Le larcin avait rapporté quelques 120000 francs en valeurs. Deux des complices se sont fait rapidement pincer, l’un à Paris le 30 juillet 1899, l’autre peu de temps après. De Besançon où il a appris la nouvelle de leur arrestation, Bernard a fui vers la Suisse. C’est à Zürich qu’il est alpagué le 3 décembre, avec sa compagne, le père de celle-ci et une autre femme, par les forces de l’ordre helvètes. Lire le reste de cet article »
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