Aphorisme d’août 21
mercredi 22 août 2012 par JMD
En ce début du mois de juillet 1905, Alexandre Jacob poursuit dans sa geôle, l’écriture des ses Souvenirs d’un révolté et indique ne pas souffrir de son emprisonnement. Il se gausse même de la médecine carcérale, dans ces deux lettres du pays des frelons, à l’approche de son procès et s’enquiert en revanche de la santé de sa mère. Mais il laisse surtout éclater sa colère en faisant le compte-rendu des conditions de la détention de sa génitrice. Les dix condamnés d’Amiens qui avaient fait appel sont transférés le 8 juillet à Laon. Lire le reste de cet article »
La bagarre qui éclate le 11 février 1905 au soir devant le bar Lephay pourrait constituer un fait divers d’une affligeante banalité. Il n’en est pourtant rien. La rixe est même révélatrice de la tension grandissante, à Amiens, à l’approche du procès des travailleurs de la Nuit. Ce soir-là, Sébastien Faure donne une conférence aux accents antimilitariste et pacifiste à l’Alcazar de la ville. La foule est venue nombreuse écouter « le commis-voyageur de l’anarchie » et la police locale éprouve de grandes difficultés à la disperser une fois la causerie terminée. La soirée ne fait alors que commencer. Une manifestation se met en place, joyeuse, bruyante, et se dirige aux cris de Vive l’Internationale !, de Vive l’Anarchie ! … et de Vive Jacob ! vers la prison de Bicêtre. Nous ne savons pas exactement l’ampleur du défilé de soutien mais nous pouvons supposer un nombre conséquent de manifestants au regard du volume sonore engendré par les slogans criés. 500 à 600 selon Germinal qui, dans son numéro 08 en date du 17 au 25 février 1905, relate avec précision comment l’intervention du gardien de prison Straboni, sortant complètement saoul du bar Lephay, provoque l’incident dont la presse locale a vite fait d’attribuer la responsabilité aux seuls anarchistes. L’affaire, de toute évidence ne doit pas en rester là. Lire le reste de cet article »
Des yeux posés sur un ordre de plus en plus policé et répressif. Un ordre si ancien que l’on a du mal à croire qu’il puisse être électoralement nouveau. Maurice Rajsfus n’en finit plus de coucher sa plume sur l’ordinaire vindicte de cette barbare intelligence qui ne s’habille pas en Prada. Et, depuis les années 1980, ses bouquins tombent comme à Gravelotte … ou plutôt comme coup de bottin dans un commissariat. Efficaces, nécessaires, salvateurs. Que fait la police ?, né en 1994 et consultable sur le web depuis 2006, participe lui aussi de cette volonté de révéler, sources à l’appui, la dérive sécuritaire. Sources à l’appui ? Le bulletin mensuel d’information a besoin de votre aide. Une enveloppe à son adresse (Que fait la police ? 20 rue Courat 75 020 Paris) et, dans l’enveloppe, les coupures de presse (avec date et nom du journal) pouvant intéresser cet Observatoire des Libertés Publiques. Autres temps, autres lieux, Alexandre Jacob a lui aussi, dans ses écrits et ses multiples déclarations, décrit et dénoncé une société fondée sur la propriété et assurant sa pérennité sur la répression. L’historien, le militant, l’écrivain Maurice Rajsfus a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions, en juin 2010, à l’occasion de la sortie aux Editions du Monde Libertaire de son excellent livre L’Intelligence du Barbare, ouvrage décrivant avec une ironie des plus corrosives le comportement d’un petit devenu grand. Lire le reste de cet article »
Nous avons mis en ligne cette chanson, interpétée par Daniel Denécheau et Patrick Denain, une première fois le samedi 18 octobre 2008. Nous ne connaissons pas son auteur. Certains ont pu l’attribuer au bagnard Miet. Elle est écrite vers 1912 et est publiée en 1924 par les soins d’Antoine Mesclon. Mais elle ne semble pas avoir connu un certain succès, les bagnards préfèrant de toute évidence entonner le Chant de l’Orapu. Les éditions L’Insomniaque l’incluent une première fois, en 2000, dans le cd accompagnant le livre Au pied du mur, anthologie de textes sur la prison, puis, en 2004 dans le cd de la réédition des Ecrits de Jacob. Lire le reste de cet article »
Vous tous, gendarmes, avocats, législateurs, gardiens de prison, policiers, magistrats, huissiers, etc., vous tous que je classe parmi les « stercoraires », insectes parasites dont l’asticot est un représentant du genre ; vous tous qui ne pouvez subsister que dans une société où les délits, les crimes sont fatals, oubliez-vous que sans des bandits comme moi, les honnêtes gens comme vous ne pourraient vivre ?
Souvenirs d’un révolté, 1905
Comme si un gardien de prison pouvait être autre chose qu’une « brute ».
Alexandre Jacob, Souvenirs d’un révolté, 1905