Articles taggés avec ‘libéré’

Les beaux voyages : quatrième première 1929 – 1932


dimanche 10 septembre 2023 par JMD

Fin des travaux forcés. Paul Henri Roussenq n’est ainsi que libre de végéter à Saint-Laurent où il débarque au début du mois d’octobre. Astreint à la résidence perpétuelle puisqu’il a été condamné en 1908 à plus de huit ans de travaux forcé, l’honnête homme qui vient d’expier sa peine doit théoriquement se signaler aux services de police de la colonie deux fois par an, ne pas se trouver autre part que dans la commune pénitentiaire et subvenir par lui-même à ses besoins.

Dès le 5 septembre, L’Humanité titre en Une : « Le bagnard Roussenq est gracié ! Exigeons son retour immédiat en France »[1]. De son côté, la Ligue des Droits de l’Homme entreprend une nouvelle démarche de demande de recours en grâce pour mettre fin à l’obligation de résidence[2]. Si la lutte entre les deux organisations se poursuit au risque d’entraver l’efficacité des actions entreprises, elle n’en provoque pas moins la multiplication de rapports administratifs nous permettant d’en savoir un peu plus sur la vie du libéré. Le 11 janvier 1930, le gouverneur Siadous rend compte à François Piétri, éphémère ministre des Colonies[3], de la situation du 4e 1e afin de statuer sur la possibilité d’une nouvelle mesure gracieuse :

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Mes tombeaux 27


mercredi 24 août 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1300,

samedi 28 – dimanche 29 février 1948, p. 2

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

XXVI

Quand arrivait le courrier les libérés qui s’improvisaient dockers étaient plutôt escamoteurs

Je dus pourtant m’y résoudre moi-même, momentanément.

Le cimetière des libérés se trouvait à la lisière de la brousse. Une croix, un nom, vite effacé par le pluies. Il était bien garni…

L’arrivée du courrier était un évènement considérable, chaque mois. Surveillants et fonctionnaires, transportés et libérés, élégantes dames aux couleurs voyantes, gamins à demi nus et, noiraudes fillettes envahissaient les abords de l’appontement dès que le courrier de France était annoncé. Lire le reste de cet article »

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Mes tombeaux 26


samedi 20 août 2022 par JMD

Les Allobroges

7ème année, n° 1299,

vendredi 27 février 1948, p. 2.

Mes tombeaux

souvenirs du bagne

par Paul Roussenq, L’Inco d’Albert Londres

XXV

Soixante pour cent des libérés du bagne étaient voués à la famine et menacés de la relégation : le bagne n°2

Anecdotes

Un curé-aumônier s’était fixé à St-Laurent. Cet honorable ecclésiastique ne pouvait pas voir les bagnards qui le lui rendaient bien. Il allait jusqu’à se joindre aux chasseurs d’hommes pour la poursuite des évadés.

Un jour, dans les alentours du village, trois libérés le croisèrent. L’ayant dépassé, ils imitèrent le cri du corbeau : croa ! croa !

Notre homme, qui avait de l’esprit. leur lança : « Partout où l’on voit des corbeaux, il y a de la charogne ! » Lire le reste de cet article »

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Jacob au bagne : un portrait


vendredi 20 juillet 2018 par JMD

Les clichés de bagnards sont rares. C’est aussi ce qui donne son caractère exceptionnel à la publication des souvenirs écrits et photographiques du Dr Léon Collin visitant la Guyane et la Nouvelle Calédonie entre 1907 et 1913[1]. S’il y avait bien un passage devant le service anthropométrique au débarquement du forçat, nombre de portraits se sont abimés  avec le temps et  sous le climat équatorial. Quelques-uns, officiels, administratifs ou non, subsistent néanmoins aux Archives Nationales de l’Outre-Mer ou dans les collections privées. Jacob Law apparait ainsi en bagnard dans son livre en 1925 ; Roussenq est photographié par Détective en 1929, d’autres encore ont vu leur portrait tiré à l’occasion. Mais, pour la plupart des hommes punis, le visage de leur expiation demeure à jamais effacé. Nous ne connaissions jusqu’à présent aucune image révélant le matricule 34777, dit Barrabas, dans sa résidence guyanaise forcée. De temps à autres, les souvenirs remontent à la surface. Lire le reste de cet article »

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Un Médecin au bagne chapitre 11


samedi 28 janvier 2017 par JMD

Rénovation pénitentiaire ? Parce qu’il est le dernier maillon d’une longue chaîne répressive qui a pour but l’éloignement, l’éviction ou plutôt l’élimination du criminel, le bagne ne pouvait aboutir qu’à un échec patent. Et si, dès sa création en 1854, il a su résister aux nombreuses critiques, c’est bien qu’il correspond parfaitement aux principes de préservation sociale et d’exemplarité qui fondent le système pénal français. Louis Rousseau s’attache alors à montrer dans le dernier chapitre de son ouvrage une organisation d’ensemble régie par la loi du talion. Le délinquant doit alors souffrir et faire repentance. Lire le reste de cet article »

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Un médecin au bagne chapitre 1


samedi 16 janvier 2016 par JMD

Un médecin au bagne, Louis Rouseau, ed. Fleury, 1930Le chapitre I du livre du docteur Louis Rousseau aborde l’histoire de la transportation et l’étude des différents textes de lois qui régissent le bagne. L’apport d’Alexandre Jacob apparait primordial, du fait d’une connaissance encyclopédique en matière de criminologie, acquise tout au long de sa détention. Dix-sept pages sont ainsi consacrées aux décrets du 18 septembre 1925 qui clôturent ce chapitre. Ces décrets n’induisent que quelques adoucissements alors que l’on aurait pu croire à la suite d’une forte campagne médiatique à une réforme totale de l’institution bagne. Louis Rousseau note pourtant quelques suppressions comme celle de la règle du silence absolu pendant les heures de repos, celle de la mise aux fers (ou boucle) ou celle de la punition du cachot. Le médecin relève aussi la mise à disposition d’un hamac pour toutes les classes de forçats ainsi que la réintroduction du travail salarié. Mais l’emploi de ce pécule est déterminé par décret du gouverneur de la Guyane. Les forçats libérés et astreints à résidence ne doivent plus désormais répondre qu’à un seul appel annuel. Ils ne sont plus en outre cantonnés à Saint Jean du Maroni. En prenant par exemple l’aggravation effective de la peine de réclusion prononcée par le TMS (Tribunal Maritime Spécial), le médecin s’interroge en fin de compte sur l’efficacité réelle de ces décrets : « Mais s’agit-il de conquêtes bien définitives ? Nous verrons combien il est difficile d’extirper de la pratique pénitentiaire les vieilles habitudes de répression ». Il est alors écrit que le législateur a enfanté et conforté un broyeur de vies punies. C’est cette machine que dessine Jacob pour illustrer le propos de son ami, médecin au bagne. Lire le reste de cet article »

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